Un collecticiel, appelé aussi Groupware, est un système permettant de regrouper plusieurs utilisateurs sur un projet commun, que ce soit simultanément ou en différé. Cet environnement a pour but de favoriser l’interaction entre les personnes, afin de mettre en œuvre un apprentissage collaboratif sur un projet commun : "Pairs learning through intensive synchronous joint problem solving during one or two hours, groups of students using electronic mail during a one-year course, communities of professionals developing a specific culture across generations, ..." [10]

Il s’agirait d’un collecticiel qui aiderait tout d’abord les jeunes à se confronter à leur image, et dans l’idéal qui viserait à l’amélioration de leur estime personnelle. Pour ce faire, nous avons envisagé la création collective d’un album photos.

Concrètement, tous les jeunes participeront à la création d’un album photo. Par groupes de 2 personnes à la fois, ils travailleront sur une page de l’album, tout en étant sur deux ordinateurs différents. Des photos d’eux seront à disposition dans un fichier auquel chacun aura accès depuis son ordinateur. Le nombre de photos par page sera de 5 au maximum; ainsi les 2 jeunes devront s’organiser et se mettre d’accord pour choisir les photos, ainsi que discuter des légendes correspondantes. De plus, ils auront à faire une mise en page commune.

Le modèle de collecticiel serait celui d’un Whiteboard sur paintshop, dont le concept est WYSYWIS, qui veut dire : What You See Is What I See. Pour que chacun aie un bout de plan de travail à deux sans s’embrouiller, il y a plusieurs techniques. Pour notre part, nous avons pensé à l’awareness tool, qui aurait pour support un whiteboard où les deux personnes ont la vision du plan général et où chacun peut voir dans quelle partie de la page travaille l’autre. De cette manière, chacune des deux personnes peut avancer son travail tout en voyant à quel niveau son partenaire progresse et avance.

De plus, une fenêtre de dialogue serait intégrée, de manière à ce qu’ils puissent échanger leurs impressions, commentaires et idées à tout moment.
 
 

 Les collecticiels rejoignent la philosophie du socio-constructivisme, dont Vygotsky nous explique en quoi la collaboration entre individus peut être stimulante : " In the initial phase of problem solving, students encourage, support, and guide each other are often observed. In the second phase, students come to their own conclusions based on experimental evidence, and resolve their conflict by articulating their argumentation. Forman and Cazden (1985), thus, concluded that students can gain new strategies through peer collaboration by interpersonal discourse." [11] Dans notre exemple, l’interaction à deux est d’autant plus présente qu’elle a le grand avantage de solliciter une attention constante de la part de chacun.

De plus, la collaboration permet d’avoir connaissance de ce que l’autre pense et ceci constamment.

Par contre, un des risques de ce collecticiel serait d’obtenir le résultat contraire à celui recherché à la base, à savoir l’amélioration de leur estime personnelle. Il pourrait par exemple arriver qu’un jeune choisisse la photo d’un camarade et qu’il décide, avec son partenaire, de mettre des légendes dévalorisantes.

Et d’autre part, une des contradictions de la communication serait l’emplacement des ordinateurs ; en effet, ils sont tous disposés dans une même salle. On favorise ainsi volontairement une communication " indirecte ", alors que géographiquement, ils sont à proximité l’un de l’autre.
 
 

Afin de rendre les interactions plus fructueuses il faudrait , dans la mesure du possible former des équipes hétérogènes, où chacun aie un niveau informatique différent. Il ne faudrait toutefois pas former un groupe de 2 personnes d’un niveau trop opposé ; dans quel cas ceci risquerait de démotiver ou de laisser la personne la moins compétente se reposer sur le savoir de son partenaire, et que ce dernier accomplisse la majeure partie du travail.