Nous allons
maintenant nous tourner vers les tensions entre mâles, en examinant
de plus près les bagarres entre bandes, les relations entre ennemis,
les liens des mâles avec leur clan et le respect de la propriété,
chez les babouins hamadryas.
Les bagarres
entre bandes peuvent subvenir lorsque des individus étrangers viennent
sur le territoire d’un clan donné. Pourtant les études de
Kummer, montrent qu’il est difficile de distinguer les véritables
raisons d’une bagarre, celle-ci commençant fréquemment pour
une question de territoire et se terminant sur une question de femelles.
Pourtant une chose est claire, une fois que les fronts se sont formés
l’enlèvement des femelles n’a aucune chance d’aboutir. Les troupes
lors de bagarres ne peuvent être formées que de bandes qui
ont entre elles un degré de familiarité et de confiance
suffisant. D’abord, les actes de violence sont brièvement dirigés
d’un groupe à l’autre de mâles de la même troupe, puis
peu à peu ces agressions se tournent vers l’extérieur. Une
telle réorientation de l’agression d’ami déviée contre
l’ennemi est importante pour les espèces animales vivant dans un
groupe fermé. C’est certainement un mécanisme qui permet
au groupe de s’unir pour repousser l’ennemi.
Les congénères
sont toujours des concurrents, car ils font appel aux mêmes ressources,
et c’est la défense du groupe qui explique le plus fréquemment
la vie commune ici.
Certains chercheurs
ayant étudié le lien unissant des mâles avec leur clan
ont remarqué des ressemblances frappantes entre mâles adultes
du même clan, ils étaient de la même famille et demeuraient
ensemble. Pourtant, chez les babouins de savane ou les macaques les femelles
restent et les mâles partent. Chez les chimpanzés de Gombé
par contre c’est le contraire. Ceci, toujours dans le but d’éviter
un taux nocif de consanguinité
selon ces mêmes chercheurs. Les primates ne forment pas de groupes
anonymes, toutes leurs formes sociales font partie de la catégorie
des animaux de groupe organisés, fermés et de petite taille,
dans lesquels les membres se connaissent individuellement. Ce sont souvent
les femelles apparentées qui constituent une sorte de coeur permanent
du groupe. Hamilton en a déduit la théorie de la séléction
par parentèle, qui selon lui explique l’apparition au fil
de l’évolution du comportement altruiste. Cela suppose que celui
qui prodigue l’aide sache distinguer ses parents des autres congénères.
Chez les hamadryas cela peut se remarquer par deux facteurs principaux
: les pères peuvent avoir une relative certitude de leur paternité
(organisation de harems « surveillés ») et les fils
restent à leurs côtés au lieu d’émigrer.
La coopération
dans le clan des hamadryas apparaît le plus clairement lorsqu’ils
défendent les femelles qu’ils possèdent. |