Le point fondamental,
autour duquel tourne une grande partie des comportements des primates est
la hiérarchie. Effectivement, la plupart des singes vivent en communautés
régies par une hiérarchie forte et solide, permettant parfois
l’ascension tout de même de l’un ou l’autre des individus de la «
société ». Mis à part le fait justement de la
possibilité de monter dans l’échelle sociale, il est nécessaire
de connaître les liens de sang entre tous les individus d’une communauté
et d’en étudier globalement les comportements, afin de définir
très précisément ce que nous pourrions appeler les
« limites » entre les classes de la hiérarchie.
La domination
et l’autorité sont en quelque sorte les règles d’or pour
gouverner une communauté hiérarchisée de singes, ainsi,
nous pouvons constater chez le babouin selon Desmond Morris (pour plus
d'informations sur Desmond Morris, consultez notre bibliographie
et nos liens):
- Le mâle
dominant doit avoir une attitude calme et détendue, ne présentant
aucun signe extérieur d’anxiété ou d’indécision
(son pelage est lisse et soigné, sa démarche est lente et
assurée lorsqu’il est actif).
- Le babouin
dominant doit faire preuve d’une agressivité menaçante en
période de compétition active. Quand la position dominante
du babouin est sûre, ses manifestations agressives font partie de
la gamme de comportements les plus agressifs, pas d’agression chancelante,
à moins justement que cette autorité ne soit que peu certaine.
Cette agressivité menaçante est montrée à l’égard
d’un babouin subordonné, au moindre signe de contestation de celui-ci.
- Lorsque la
menace n’est pas suffisante ou reste sans effet, un affrontement physique
risquant même de blesser le « chef » babouin est souvent
engagé. Mais la menace reste le moyen préféré
des dominants, pour éviter qu’un groupement de subordonnés
contestataires ne se ligue contre lui, ou qu’il soit grièvement
blessé et perde de sa prestance face à l’adversaire suivant.
- Un «
chef » babouin intervient fréquemment lors d’une querelle
entre subordonnés ne l’impliquant pas directement, c’est un moyen
supplémentaire d’afficher sa supériorité, ainsi il
peut maintenir l’ordre à l’intérieur du groupe. Ce genre
de comportement est la plupart du temps manifesté à l’égard
des jeunes du groupe, dans le but certainement de leur faire comprendre
qu’il y a un dominant et qu’ils doivent le respecter.
- Les premiers
subordonnés du babouin « chef » sont récompensés
par des privilèges et ne sont pas châtiés excessivement,
afin que ceux-ci ne se liguent pas contre lui.
- Le babouin
dominant protège les plus faibles contre des persécutions
injustifiées, ainsi, il n’est pas rare de voir les femelles et les
petits groupés autour du mâle dominant. Celui-ci assure ainsi
la survie des futurs adultes du groupe (il répond farouchement à
toute attaque contre femelles et petits).
- Les décisions
concernant « les activités sociales du groupe » sont
prises par le mâle dominant. En effet, lorsque le chef babouin se
déplace, tout le groupe se déplace il en va de même
pour les périodes de repos ( le groupe se calque sur le chef) ou
encore les moments où le mâle dominant se nourrit (le groupe
se nourrit également).
- Pour approcher
les plus lointains de ses subordonnés, le mâle dominant doit
adopter une attitude rassurante, afin que ceux-ci ne se sentent pas menacés.
Les expressions faciales deviennent «amicales».
- C’est le
babouin dominant qui prend l’initiative pour repousser les attaques venant
de l’extérieur du groupe. Ce genre d’attaques a un effet de cohésion
sur le groupe, son autorité est soumise à de moins rudes
épreuves de ce fait, mais c’est lui qui est le principal protecteur
du groupe.
Ce qui précède
nous montre donc que le mâle dominant chez les babouins est soumis
à de fortes pressions. Par ailleurs, le type d’agressivité
que nous venons de voir pourrait être caractérisé d’
«utilitaire » étant donné qu’elle sert à
préserver le statut du mâle dominant dans la communauté
et de ce fait, contribue au bon fonctionnement de cette dernière. |