En ce qui
concerne « le maniement des armes », il faut tout d’abord relever,
que les canines supérieures d’un mâle babouin sont des armes
dangereuses, elles sont longues et affûtées. La morsure de
l’hamadryas au combat, provoque de grandes blessures ouvertes. (Il n’en
est pas de même pour d’autres espèces de singes, qui ont des
canines très fragiles n’ayant que la fonction de menace, et ne permettant
pas de mordre réellement).
Dans la plupart
des combats, vue la dangerosité des canines
des hamadryas, les mâles évitent les batailles de morsure,
même quand deux mâles sont étrangers l’un à l’autre.
Chez d’autres espèces comme le chimpanzé, le babouin de savane
ou les macaques, un seul animal évite le combat et c’est le plus
souvent celui qui est inférieur. Mais les hamydryas se comportent
souvent comme s’il ne pouvait y avoir de vainqueur ( les deux bandes s’enfuient
parfois quand la bagarre devient trop sérieuse ; il en va de même
pour les cas d’attaques isolées entre deux individus, ils ont tous
deux tendance à fuir).
On peut se
demander pourquoi les mâles hamadryas évitent soigneusement
l’affrontement hiérarchique et pourquoi aucun ne tente de devenir
le mâle reconnu. L’hypothèse la plus plausible est qu’un
chef de famille semble savoir qu’il ne peut qu’y perdre lors d’un affrontement
contre plusieurs autres mâles et en particulier risquer la perte
de ses femelles qu’il ne pourra pas récupérer facilement
dans ce cas. Un mâle anubis ou rhésus n’a pas de droit de
propriété sur les femelles. Son rang permanent et reconnu
lui permet de conquérir une femelle, et s’il a une femelle, il ne
risquera pas d’affrontement pour se tourner vers une autre.
Pour les hamadryas,
on constate également une grande prudence face aux occasions de
se battre, même quand les femelles ne sont pas en jeu. C’est le risque
d’atteinte à la sécurité des mâles eux-mêmes
qui détermine ce comportement. |