Définissons
tout d’abord les diverses interactions mère-enfant chez des chimpanzés
vivant en liberté : le jeune chimpanzé est totalement dépendant
de sa mère qui lui assure protection, nourriture et transport. Ce
n’est que vers l’âge de trois ans qu’il est sevré et qu’il
parvient à une complète indépendance locomotrice,
il reste néanmoins en contact étroit avec sa mère
encore quelque temps. Le comportement de protection commence déjà
durant la période de gestation, la mère fait attention à
ne pas participer à des activités violentes, sa vie sexuelle
est par contre relativement active. La protection corporelle est visible
dans l’attitude de la mère avec le nouveau-né, lors de déplacements
par exemple, l’enfant de moins de trois mois est toujours soutenu, mais
à mesure que l’enfant grandit, la mère le serre de moins
en moins, ainsi il peut adopter seul une position qui lui est confortable.
Jusqu’à l’adolescence du petit, la mère le protège
contre les dangers de l’environnement, mais surtout lors des contacts du
petit avec les autres, jusqu’à ce que celui-ci réagisse de
manière adaptée aux différents comportements des adultes.
De ce fait,
dans les tout premiers mois, l’enfant est d’habitude soustrait à
la plupart des contacts avec d’autres individus. Une mère peut par
exemple menacer un jeune singe qui vient trop près de son enfant
ou encore attaquer une femelle qui veut le toucher. Au fur et à
mesure que l’enfant grandit, la mère permet d’avantage de contacts
sociaux à l’enfant, mais elle se tient toujours prête à
le ramener vers elle dans le cas où un mâle excité
représenterait un danger.
Lorsqu’une
mère qui transporte son nourrisson se fait attaquer par un mâle,
elle se courbe sur l’enfant, qui s’est glissé normalement en position
ventrale dès le début de l’agression. Certaines études
postulent que la position dorsale de l’enfant agit comme un signal inhibiteur
d’agression envers le mâle. Pourquoi l’enfant se réfugie-t-il
alors en position ventrale ?
D’une manière
assez générale, les mères chimpanzés sont assez
indulgentes envers leurs petits, et les menaces sont rares ; la mère
joue plutôt un rôle de refus envers un objet ou un contact
désiré, et pas réellement de manière que l’on
pourrait qualifier d’agressive. Les punitions physiques sont rares.
Nous voyons
donc qu’en période de conflit ou d’agression éventuelle,
c’est la mère qui fait face ou protège l’enfant. La défense
du petit est ce qu’il y a de plus important. |