Au niveau
de l’inhibition de l’agression, nous pouvons dire que l’évitement
du combat alors que l’on possède un harem plus ou moins indéfendable
requiert un certain sens tactique. Mais il existe réellement une
agressivité dangereuse qui se manifeste par exemple lorsque les
bandes sont obligées de se resserrer pour des questions de nourriture,
alors le combat pour les femmes revient à l’actualité. Les
femelles étrangères sont très convoitées, mais
une femelle libre n’est reprise que par un seul mâle, même
si plusieurs s’intéressent à la même dans un premier
temps, tous s’effacent rapidement au profit d’un seul. L’échange
de gestes entre une femelles et un mâle précis semble inhiber
aussitôt tous les autres mâles.
Chez ces animaux,
la possession établie peut apporter dans la concurrence un avantage
qui efface le privilège du rang supérieur au combat et protège
de cette manière le couple le plus faible.
Peut-on parler
d’honnêteté, en considérant le fait que les mâles
hamadryas ne s’attaquent pas aux femelles possédées par un
autre ? Les expériences pilotes de Kummer, Sigg et Falett ont permis
de montrer que les mâles hamadryas s’appropriaient immédiatement
les femelles des compagnons de bande captifs, cela penche donc en faveur
de la théorie suivante : pas de respect de la propriété
d’un partenaire inoffensif. Le respect de la propriété peut
devenir une convention, si les coûts d’un combat pèsent plus
lourd dans la balance que la valeur de ce pourquoi on se bat (Hammerstein
1981). |