introduction | la musique dans
la société iranienne |
musique, mythes, et mystique | l'enseignement de la musique traditionnelle | les instruments et leurs techniques | les modes et les rythmes |
La musique dans le société iranienne
Jusqu'au début du XXème siècle,
il existait deux sortes de musicien traditionnels : les amateurs et les
musiciens de carrière. Ces derniers, peu nombreux, étaient
essentiellement attachés au service d'un prince ou d'un roi et vivaient
dans le milieu fermé de la Cour. Ils jouaient pour leurs mécènes
et pour les gens de qualité qui avaient accès à la
Cour; évidemment ils jouent aussi entre eux, mais ils n'avaient
pas le droit de se produire ailleurs sans la permission de leurs mécènes.
Les auditeurs aussi bien que leurs élèves étaient
donc essentiellement des gens de la haute société ; le milieu
était fermé et les mécènes parfois très
exigeants comme en témoigne l'anecdote de Darvish Khân qui
fut condamné à avoir les mains coupées pour avoir
joué dans un réunion privée sans l'autorisation de
son mécène. Il ne dut son salut qu'en se réfugiant
à l'ambassade d'Angleterre. En dehors de ces cercles, il existait
des musiciens plus ou moins amateurs, notamment en province, qui étaient
des artistes accomplis, mais qui ne recherchaient pas la renommée
et les honneurs dont les musiciens de cour étaient comblés.
Il ne faut pas sous-estimer le niveau de certains de ces obscurs "amateurs".
On peut dire que le musique iranienne se trouve à l'heure actuelle
répartie en divers milieux:
- les amateurs, élèves ou autodidactes d'au niveau moyen.
Parmi eux, se trouvent des connaisseurs de musique traditionnelle ou des
amateurs de musique classique et de motrebi, appréciant occasionnellement
la musique ancienne.
-les amateurs, ne vivant pas de leur art, ou seulement à titre
accessoire, Ce sont surtout d'excellents musiciens traditionnels, élèves
d'anciens maîtres renoms.
-Les professionnels ne vivent que de leur musique, ou jouent en public,
tout en exerçant d'autres activité. Ils sont moins formés
à la tradition, mais plus ou moins détachés de celle-ci,
soit autodidactes, sans formation traditionnelle.
Presque tous les musiciens savants vivent à téhéran. En province, les musiciens de folklore remplacent les motrebs, et la musique savant dépendante des cours royales ne s'est jamais vraiment répandu.
Les conditions et circonstances dans lesquelles on entend la musique en Iran sont: radio, télévision, disques et cassettes, concerts, et réunions privées. Depuis la création de la radio, la musique iranienne tient une place prépondérante dans les programmes.
Au cours de certaines soirées mondaines, il est bon ton de faire venir un orchestre de motrebs, mais il est rare que des musiciens savants acceptent d'y jouer, même à titre amical. Les meilleures conditions restent les réunions entre musiciens et amis mélomanes. Certains riches amateurs, s'entourent d'artistes de renom, et leur foyer est alors un centre de réunion. Il font donc plus ou moins figure de mécènes.
La musique iranienne s'intègre à un très haut niveau
culturel où l'art est, depuis longtemps, cultivé comme une
fin en soi et coupée de la plupart de ses fonctions symboliques.
C'est du moins ce qui apparaît à première vue: aucune
circonstance particulière ne détermine la pratique musical.
Les majles se tiennent le matin, le soir, l'après-midi, la
nuit ou à une heure tardive de la nuit, et ne dépendent que
du bon vouloir de musiciens.
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De droite à gauche, en haut : Ali Kâshi, Mirzâ Hasan Kâshi (dit Fokoli), Rezâ Qoli Tajrishi, Seyyed Qorâb, (chanteur). En bas : Hasa Santur Khân, Aqâ Motalleb, (père de
Moh. Sâdeq Khân) Mirzâ 'Abdol-Movali, Aqâ Gholâm
Hoseyn, Hasan Khân, Mirzâ Hasan, Mohammad Sâdeq Khân
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De droite à gauche, premier plan : Hoseyn Teherâni, Djamchid Chemirani, Derrière : Jalil Shâhnâz, Faramarz Pâyvar, Asgar Bahâri |