St-Rémy en Provence et Auvers-sur-Oise: la fin d'une vie
Au mois de mai 1889, il retourne de son plein gré
à l'asile de Saint-Paul de Mausole. Théo lui paye deux chambres
dont l'une, lui servant d'atelier, donne sur le jardin. Il peint et dessine
avec intensité mais est souvent interrompu à cause de ses
crises que les médecins qualifient d'épileptiques. Les médecins
l'autorisent à peindre dehors même en dehors des murs de l'asile
sous la surveillance d'on infirmier. Ce sont les arbres qui l'intéressent
à cette époque: il peint surtout des paysages et s'intéresse
au modèle du cyprès et de l'olivier mais ne renonce pas aux
personnages. On assiste à Saint-Rémy à un déplacement
de la couleur à la forme, la première restant fondamentale.
Toute la force qu'il mettait dans la couleur se déplace vers la
forme, traduisant toujours une même intensité.
"Prendre une étoile
pour aller vers la mort"
A cette époque, il peint notammentla
nuit étoilée
où l'on voit justement apparaître un cyprès,
qui,contrairement à l'olivier,
est un arbre représentant le départ, la montée vers
le haut.
Vincent, à ce moment de sa vie, a un regard beaucoup plus dirigé
vers le ciel que vers la terre. Il est dans une période de grandes
intérrogations: entre ciel et terre. |
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Son état s'améliore jusqu'à la crise suivant, en mars,
au cours de laquelle il tente de s'empoisonner en avalant des couleurs.
Dans ses lettres, il exprime à Théo le souhait de revenir
dans le nord.
C'est à cette période qu'il obtient les premières
reconnaissances de son oeuvre. Il est invité à Bruxelles
à l'exposition XX où il enverra six tableaux en janvier 1890.
Quelques oeuvres figureront par la suite au salon des Indépendants
à Paris.
La première critique favorable paraît dans le
Mercure
de France.
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Vincent écrit à son frère
qu'il ne sait jamais senti aussi calme. Théo se marie. Au lieu de
le réjouir, cela l'inquiète, mais c'est un sentiment passager.
Le 31 janvier, le fils de Théo va naître et sera baptisé
du nom de Vincent, son oncle et parrain. Ce dernier est émerveillé.
En février, Vincent peint les branches
fleuries d'amandier, où il exprime son émerveillement.
Il le dédie à son fileuil. Ce tableau est complètement
différent par son style. Quand il est heureux et que le soleil est
présent, Vincent est capable de tout. |
En mai, il rend visite à son frère et à sa famille
à Paris. Il y voit une centaine de ses tableaux non vendus, accumulés
dans un endroit.Profondément décu, il s'installe dans la
région, à Auvers-sur-Oise où il espère trouver
le calme propice au travail.
Logeant à l'hôtel, il est suivi par le docteur
Paul-Ferdinand Gachet, amateur de peinture, ami de plusieurs impressionnistes.
Il admire l'art de Vincent et devient son ami. A cette époque, il
mène une vie parfaitement réglée: il écrit,
dort et peint presque une toile par jour.
En tout, quelques 80 paysages et portraits seront peints durant ces
quelques mois, dont l'Eglise d'Auvers. |
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Après une dernière visite en juillet à
son frère à Paris, il se met à peindre des grandes
toiles représentant des champs sous un ciel orageux, dont le
champs de blé aux corbeaux . Dans ce dernier, on sent
la mort proche, l'atmosphère est lourde.
La croisée des deux chemins représente comme un choix
: vivre ou mourir. |
Le 27 juillet 1890,
dans les champs,
il se tire une balle de revolver dans la poitrine. N’étant que blessé,
il arrive à se traîner jusqu’à sa chambre où
le docteur Gachet le soigne et informe Théo. Il restera conscient
et sans se plaindre jusqu'au soir du 29 juillet, jour de sa mort. Théo,
qui l'a assisté dans son agonie, tombe gravement malade et meurt
le 25 janvier 1891 à Utrecht. En 1914, ses cendres sont inhumées
à Auvers, à côté de celle de Vincent.