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C'est là qu'il peint l'Autoportrait
à la palette, sujet au sens très important. En
effet, c'est à ce moment-là qu'il sait qu'il va être
peintre. On sent dans ce tableau la sérénité de Vincent.
Il va alors partir des impressionnistes et de leur façon d’utiliser la complémentarité des couleurs pour arriver à une peinture expressionniste. |
« Ici, la nature est extraordinairement belle », écrit-t-il.
Il applique à Arles toutes les techniques apprises à Paris
au sujet de la lumière et de la couleur, la campagne environnante
accentuant ses idées. Il se promène des heures durant et
s’installe avec son chevalet et sa toile en plein air. A présent
sa palette est colorée de bleu, orange, rose, vermillon, jaune vif,
vert vif, rouge vif, ou encore de violet. La beauté du printemps
le surprend et il représente les arbres fruitiers en fleurs d’une
manière rappelant l’art japonais.
Inspiré par ces paysages, sa peinture se fait de plus en plus
confiante, les coups de pinceau deviennent puissants et les couleurs éclatantes.
Il se dégage une énergie considérable de ses paysages.
La couleur, il va réellement l’acquérir en un an, après
avoir vu passer toutes les saisons.
Ses tableaux ne présentent à cette époque pas
encore beaucoup de jaune puisque ce n’est pas encore l’été
et qu’il n’a pas eu l’occasion d’en voir.
Les paysages qu’il peint sont le résultat extérieur de
tout ce qu’il ressent à l’intérieur de lui.
Peu à peu, il voit arriver l’été. Le jaune apparaît
mais il est encore retenu par le vert encore présent dans les paysages.
On peut dire ici, qu’il a encore « les pieds sur terre »
puisque les tableaux qu’il peint sont énormément rattachés
au sol, ce qui ne sera pas le cas tout au long de son œuvre.
On avance de plus en plus vers l’été et on arrive au
temps des moissons. Le jaune prend
alors le dessus aussi bien dans la nature que dans ses œuvres.
Vincent réalise un bon nombre de ses tableaux les plus importants
au cours de l’été 1888. Il commence à se plaindre
de douleur d’estomac et de syncopes, mais travaille sans relâche,
utilisant d’énormes quantités de couleurs qui lui sont envoyées
de Paris par son frère. En quinze mois, il réalise deux cents
tableaux et de nombreux dessins, mais la pauvreté et le travail
acharné le rendent malade.
Vincent a toujours rêvé d’une communauté
d’artistes qui devrait pouvoir résoudre ses difficultés matérielles.
Au cours de l’été 1888, en mai plus précisément, Vincent loue pour 15 francs par mois quatre pièces de l’aile droite d’une maison située place Lamartine, à Arles, la Maison jaune, dans le but de réaliser son rêve. La façade est peinte en jaune et l’intérieur inondé de lumière. Vincent considère cette maison comme une « maison d’amis » et décide d’y accueillir d’autres artistes. Il se remet à écrire à son frère. |
C’est environ entre le mois d'octobre et la période de Noël, après avoir été plusieurs fois invité par Vincent, que Paul Gauguin débarque de Bretagne. A cette époque, l'un est démoralisé en Bretagne, l'autre épuisé par le travail. Ils vont vivre quelque temps ensemble et peindre. C'est là la période des "Tournesols". Vincent va les peindre pour décorer la chambre de Gauguin. S'il peint des tournesols, c'est parce qu'ils sont pour lui une énergie, une fleur de vie, de même que le soleil. |
Théo, prévenu par Gauguin de l’état
de son frère, arrive aussitôt à Arles. Diverses causes
de la maladie de Vincent sont aussitôt avancées : épilepsie,
alcoolisme, schizophrénie,
En Janvier 1889, Vincent écrit à Théo qu’il va mieux et adresse quelques mots pour Gauguin. Le 7, il réintègre la Maison jaune et tente par des lettres de rassurer sa mère et sa sœur. C'est là qu’il peint les deux Autoportrait à l’oreille coupée. |