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6.4 Les systèmes de menus

Lorsqu'on parle de "menu" en informatique, le lecteur familier des interfaces modernes songe directement aux menus qu'il "tire" en sélectionnant une zone de la barre de menus qui surplombe habituellement son application. En réalité, le terme menu couvre toute présentation d'une liste de choix au sein de laquelle l'utilisateur opère une sélection. Le menu le plus simple se compose de deux choix.

Exemple: Voulez-vous imprimer ? oui / non

Le dialogue du programme CFF peut être réalisé au moyen d'une succession de menus tels que dans version 2a du programme ('pop-up menus'). Dans la version 2b, les menus sont disposés l'un à côté de l'autre sur la barre supérieure ('pull-down menus' ou menus déroulants). Dans la version 2a, la présentation des menus suit une séquence linéaire alors que, dans la version 2b, ils sont tous disponibles simultanément. Ils partagent néanmoins la caractéristique essentielle d'un menu: l'utilisateur est informé de l'ensemble des commandes qu'il peut exécuter à un moment donné. Cette information lève les contraintes mnémoniques importantes associées aux langages de commande. Ceci permet à l'utilisateur intermittent d'employer efficacement un tel interface. Il en va de même pour le novice, pour autant que ce dernier maîtrise les concepts informatiques utilisés par le système.

La principale différence entre les versions 2a et 2b est le mode d'accès aux choix proposés. Dans la version 2a, l'accès aux choix est séquentiel, alors qu'il est direct dans la version 2b. La distinction accès séquentiel / accès direct est souvent utilisée lorsqu'on parle de médias. L'accès séquentiel désigne une mode de stockage et de recherche de l'information tel que l'information n+3 ne peut être accédée qu'après avoir consulté les informations n+1 et n+2. L'accès est direct si le système peut passer directement de l'information n à l'information n+i, quelle que soit la valeur de i. Un disque compact offre un accès direct ('play 8'), alors qu'il est nécessaire de faire défiler une cassette jusqu'au début du morceau que l'on désire écouter (accès séquentiel). Dans le programme CFF, l'accès séquentiel est géré par le système, alors que l'accès direct repose sur l'initiative de l'apprenant. Un accès séquentiel garantit le passage par toutes les étapes, mais souffre d'un manque de flexibilité. Par exemple, si pour 3 choix successifs, l'utilisateur peut se contenter de la valeur par défaut, il est fastidieux de le faire passer par les trois dialogues correspondant (comme dans la version 2a). Dans un système de menus déroulants (version 2b), l'utilisateur ne s'intéressera qu'aux menus nécessaires pour changer la ou les valeurs qu'il désire modifier. La différence s'avère critique par exemple lorsqu'il s'agit de revenir en arrière pour modifier une des N valeurs qu'on a fixées précédemment. La version 2a atténue cependant le coût du fonctionnement séquentiel en créant une réponse par défaut: pour plusieurs menus, un bouton est sélectionné par défaut si l'utilisateur presse RETURN (bouton gras). L'utilisateur traversera alors rapidement les menus qui ne l'intéressent pas en poussant plusieurs fois consécutivement la touche RETURN.

Lorsque les menus permettent de choisir les diverses parties d'un programme, par exemple les chapitres d'un didacticiel, on pourrait donc penser que les sujets respecteront davantage l'ordre proposé dans un menu de type 'pop-up' et qu'ils choisiront les parties dans un ordre plus aléatoire si celles-ci sont proposées dans un 'pull-down' menu. Cette hypothèse est infirmée par l'expérience de Schuerman et Peck (1991) dans laquelle ils n'observent pas de différence significative entre ces types de menus. Il semble que les sujets aient tendance à suivre l'ordre proposé, y compris lorsqu'il s'agit de 'pull-down' menus.

Comme pour les langages de commandes, on peut étudier les qualités respectives de différents systèmes, en observant le vocabulaire et la syntaxe de ce langage particulier. D'autres critères doivent être pris en compte: dans quelle mesure l'apparition du menu masque des informations nécessaires pour réaliser le choix imposé par le menu (les 'pop-up' menu prenant d'habitude plus de place que les 'pull-down' menus), quelle est la souplesse de navigation entre différents sous-menus de type 'pop-up',...

En ce qui concerne le vocabulaire, les commandes listées dans un menu déroulant sont souvent décrites par un seul mot. Le choix de ce mot doit donc faire l'objet de la même attention que lors la conception d'un langage de commande, car si son sens n'est pas évident, le système nécessitera un plus long apprentissage. Le sens désigne ici le rapport entre la signification courante du terme utilisé et l'effet de la procédure qui sera exécutée suite à la sélection de cet item. Le choix des noms des items dans les menus n'est pas une chose simple. Furnas et al. (1984) ont demandé à des sujets de choisir ces termes pour différents domaines (commandes de traitement de texte, mots-clé pour trouver des recettes, descriptions d'objets communs, ...). Ils observent que peu de sujets proposent des mots identiques: 8% pour les commandes de traitement de texte, 18% pour les recettes.

Bien que les commandes placées dans menus se composent généralement d'un seul mot, leur utilisation comporte des aspects de nature syntaxique. Nous étudions ci-dessous cinq aspects syntaxiques des systèmes de menus.

6.4.1 Nombre d'arguments.

6.4.2 Ordre des arguments.

6.4.3 Graphisme des commandes.

6.4.4 Ordre des items dans un menu.

6.4.5 Structure des menus.