Jusqu'en 1885
Paris
Arles
La fin d'une vie
 Après sa mort
Oeuvres expliquées
Autoportraits
Définitions
        Il descend vers le sud au abord du printemps 1888. En se rendant à Arles, il traverse tout une campagne printanière. Ces arbres en fleurs lui font penser à la peinture japonaise. Il peint de nombreux tableaux l’évoquant par la floraison des fleurs et des arbres.
Cette descente vers le sud est capitale car c’est le passage vers les couleurs vives et très claires, très sonores, ce que Vincent n’a pas d’instinct. Certes, avec les impressionnistes, il avait découvert les couleurs clairs, mais les couleurs pures de l’été, il les découvre en allant vers le sud. Là-bas, il peut voir l’évolution des saisons et par-là même des couleurs. Ce sont ces couleurs qui vont lui permettre de se personnaliser puisqu’il va en faire ses propres couleurs.
Le tournant de sa touche se fait cependant au contact des impressionnistes.
C'est là qu'il peint l'Autoportrait à la palette, sujet au sens très important. En effet, c'est à ce moment-là qu'il sait qu'il va être peintre. On sent dans ce tableau la sérénité de Vincent. 

Il va alors partir des impressionnistes et de leur façon d’utiliser la complémentarité des couleurs pour arriver à une peinture expressionniste.

C’est pourquoi, dans sa descente vers le sud, il va peindre exclusivement ce qu’il voit. Il s’inscrit dans l’évolution de la nature. Sa touche est visible, mais elle n’est pas à la manière des impressionnistes. Elle est plus fragmentée.

« Ici, la nature est extraordinairement belle », écrit-t-il. Il applique à Arles toutes les techniques apprises à Paris au sujet de la lumière et de la couleur, la campagne environnante accentuant ses idées. Il se promène des heures durant et s’installe avec son chevalet et sa toile en plein air. A présent sa palette est colorée de bleu, orange, rose, vermillon, jaune vif, vert vif, rouge vif, ou encore de violet. La beauté du printemps le surprend et il représente les arbres fruitiers en fleurs d’une manière rappelant l’art japonais.
Inspiré par ces paysages, sa peinture se fait de plus en plus confiante, les coups de pinceau deviennent puissants et les couleurs éclatantes. Il se dégage une énergie considérable de ses paysages.
La couleur, il va réellement l’acquérir en un an, après avoir vu passer toutes les saisons.
Ses tableaux ne présentent à cette époque pas encore beaucoup de jaune puisque ce n’est pas encore l’été et qu’il n’a pas eu l’occasion d’en voir.
Les paysages qu’il peint sont le résultat extérieur de tout ce qu’il ressent à l’intérieur de lui.

Peu à peu, il voit arriver l’été. Le jaune apparaît mais il est encore retenu par le vert encore présent dans les paysages.
On peut dire ici, qu’il a encore « les pieds sur terre »  puisque les tableaux qu’il peint sont énormément rattachés au sol, ce qui ne sera pas le cas tout au long de son œuvre.
On avance de plus en plus vers l’été et on arrive au temps des moissons. Le jaune prend alors le dessus aussi bien dans la nature que dans ses œuvres.

Vincent réalise un bon nombre de ses tableaux les plus importants au cours de l’été 1888. Il commence à se plaindre de douleur d’estomac et de syncopes, mais travaille sans relâche, utilisant d’énormes quantités de couleurs qui lui sont envoyées de Paris par son frère. En quinze mois, il réalise deux cents tableaux et de nombreux dessins, mais la pauvreté et le travail acharné le rendent malade.
 
Vincent a toujours rêvé d’une communauté d’artistes qui devrait pouvoir résoudre ses difficultés matérielles. 
Au cours de l’été 1888, en mai plus précisément, Vincent loue pour 15 francs par mois quatre pièces de l’aile droite d’une maison située place Lamartine, à Arles, la Maison jaune, dans le but de réaliser son rêve. La façade est peinte en jaune et l’intérieur inondé de lumière. Vincent considère cette maison comme une « maison d’amis » et décide d’y accueillir d’autres artistes. 
Il se remet à écrire à son frère.
En attendant d’emménager, il dort en face du café de l’Alcazar. c’est à ce moment-là qu’il peint le célèbre pont de Langlois.
C’est en septembre 1888 qu’il s’installe dans la Maison jaune.
 
C’est environ entre le mois d'octobre et la période de Noël, après avoir été plusieurs fois invité par Vincent, que Paul Gauguin débarque de Bretagne. A cette époque, l'un est démoralisé en Bretagne, l'autre épuisé par le travail. Ils vont vivre quelque temps ensemble et peindre. C'est là la période des "Tournesols". Vincent va les peindre pour décorer la chambre de Gauguin. S'il peint des tournesols, c'est parce qu'ils sont pour lui une énergie, une fleur de vie, de même que le soleil.
Mais très vite, surgit entre les deux artistes de vives discutions que Vincent qualifie de tension exagérée et après deux mois de vie commune, leurs relations se détériorent.
Selon  le témoignage de Gauguin, Vincent l’aurait, le 23 décembre, menacé avec un rasoir. Gauguin sort alors précipitamment et prend une chambre d’hôtel. La même nuit, Vincent a une crise de folie et se coupe la partie inférieure de l’oreille gauche qu’il enveloppe dans du papier journal pour aller la porter en cadeau à Rachel, une prostituée. On le retrouve inconscient dans son lit le matin suivant. On doit l’emmener à l’hôpital, où il ne reprend pas connaissance avant trois jours.
Théo, prévenu par Gauguin de l’état de son frère, arrive aussitôt à Arles. Diverses causes de la maladie de Vincent sont aussitôt avancées : épilepsie, alcoolisme, schizophrénie, 
En Janvier 1889, Vincent écrit à Théo qu’il va mieux et adresse quelques mots pour Gauguin. 
Le 7, il réintègre la Maison jaune et tente par des lettres de rassurer sa mère et sa sœur. 
C'est là qu’il peint les deux Autoportrait à l’oreille coupée.
En Février, Vincent est de nouveau hospitalisé pour hallucination et insomnie.
En Mars, les habitants d’Arles font une pétition pour qu’il soit à nouveau interné.