Si vous feuilletez un manuel scolaire ou un cours de formation à distance vous découvrirez une grande diversité de plages visuelles: des photographies, des dessins, des graphiques, des schémas, des tableaux de données chiffrées, etc. En tant que rédacteurs, vous avez donc le choix entre celles-ci. Peut-on les classer et les recenser toutes ? Quel est, pour le rédacteur, l'intérêt d'une telle classification ? Quelles sont leur caractéristiques et leur fonction pédagogique ? Autrement, dit que permettent-elles d'exprimer spécifiquement ?
Il existe plusieurs classifications des images pédagogiques et des formes de représentation. Vous les présenter toutes n'a pas grand intérêt. Par contre, vous indiquer ce qui les rassemblent et qui peut vous aider dans votre travail pratique nous semble pertinent.
Nous l'avons dit, certaines ressemblent plus que d'autres à l'objet, à la réalité qu'elles représentent. Aussi les classifications se structurent-elles autour de ce que l'on a appelé une "échelle d'iconicité". Celle-ci rend compte du degré de ressemblance de la représentation, de son degré d'analogie avec ce qui est représenté. Une photo du chien est par exemple, plus réaliste, plus ressemblante qu'un dessin. Un dessin réaliste en couleurs est plus proche de l'objet réel qu'un dessin au trait ou qu'une silhouette. Cet axe progressif permet de passer des représentations les plus concrètes, les plus ressemblantes, aux plus abstraites, c'est-à-dire les moins ressemblantes. L'intérêt de cette classification vous paraîtra évident si vous songez qu'elle reprend comme critères les catégories symboliques plus générales qui sont aussi celles de images mentales:
- d'une part, l'abstrait, l'arbitraire et le fonctionnement des langages naturels (une langue comme le français) ou artificiels (par exemple, la logique formelle, le langage mathématique) type linguistique ou propositionnel;
- d'autre part, le concret, l'analogique et les représentations figurées.
ICONICITE MAXIMUM | |
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- PHOTOS - SCHEMAS - GRAPHIQUES - TABLEAUX - LANGAGE VERBAL - LANGAGE MATHéMATIQUE |
ARBITRAIRE MAXIMUM |
Autrement dit cette classification permet de structurer les formes de représentation en fonction du degré d'abstraction des connaissances et des représentations cognitives qu'elles sont susceptibles de véhiculer. On distinguera donc (Peraya D. et Nyssen M. CL., Rapport entre le texte et le paratexte dans des livres scolaires portant sur les animaux et l'économie, TECFA DOCUMENT 92-7 (i) et TECFA DOCUMENT 92-7 (ii), Cadre d'analyse et de référence et Manuel d'accompagnement pour la description des grilles, décembre, TECFA, Université de Genève):