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UN
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LA GAMME INDIENNE
Les sept notes de la gamme indienne sont les suivantes :
Sa, Re, Ga, Ma, Pa, Da, Ni.
Elles correspondent à peu près au sept notes de la gamme
occidentale do, re, mi, fa, sol, la, si. Leurs noms viennent des termes
Shadjam (Sa), Rishabam (Re), Gandharam (Ga), Madhyamam (Ma), Panchamam
(Pa), Dhaivatham (Da),
et Nishadam (Ni).
Une légende met en lien les sept swaras et les bruits de la nature.
Le cri du paon qui voit les nuages noirs annonçant une averse
est comparé à la note Sa.
Le beuglement de la vache à qui on a enlevé son veau
ressemble
au Re.
Le bêlement de la chèvre est comparé au Ga.
Le cri du héron est semblable au Ma.
Le son du chant du rossignol au printemps ressemble au Pa.
Le hénissement du cheval est comparable au Da.
Le barrissement de l'éléphant est semblable au Ni.
Cinq des 7 swaras peuvent être altérés : Re, Ga,
Ma, Da, Ni. De ce fait l'ensemble des notes qu'un musicien peut jouer est
: Sa Re Re Ga Ga Ma Ma' Pa Da Da Ni Ni Sa.
Les notes soulignées sont diminuées d'un demi-ton et le
Ma' est augmentée d'un demi-ton.
Attention : à la différence de la musique occidentale
la hauteur (en terme de fréquence) du Sa n'est pas fixée
dans la musique indienne. C'est l'instrumentiste qui décide de la
position du Sa et qui accorde son instrument en conséquence.
De plus, l'écart entre les swaras n'est pas toujours le même.
Cette déviation par rapport à la gamme naturelle, où
le rapport de fréquence entre les notes est simple, s'appelle gamaka.
Cet aspect particulier de la musique indienne est, selon les spécialistes,
le principe fondamental de l'exécution des ragas.
Les trois octaves
Il existe trois octaves dans la musique indienne :
un grave, un médium, un aigu.
Un octave est composé de sept notes qui vont du Sa au Ni.
Aroha et Avaroha
L'ordre ascendant de la gamme ( Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa) se nomme Aroha
et l'ordre descendant (Sa Ni Da Pa
Ma Ga Re Sa) Avaroha.
LES RAGAS
Petit historique
Une légende relate la "création" des ragas par
Shiva : " Shiva était si heureux après son union avec sa
parèdre Pârvatî qu'il se mit à chanter. Il a
cinq têtes et, de ses cinq bouches, sortirent cinq râgas. Voyant
son époux si joyeux, Parvâti se joignit à lui et chanta
le râga Natanârâyanî."
Chacun de ces cinq râgas masculins a cinq ou six épouses
appelées râginî. Le nombre de ragas s'accroit encore
avec l'élargissement des familles par les enfants, les belles-filles,
les servantes... Plus tard la classification des râgas et des râganîs
fut remplacée par le système thaat dans l'Inde du nord
et melakarta dans le sud.
Définition du raga
Concept central de toute la musique indienne, ce terme sanskrit signifie
littéralement "passion", "couleur" et "attachement".
Selon Matanga (auteur du 5ème siècle) : "le râga
est un son particulier orné par des notes, des phénomènes
et qui charme l'esprit des hommes."
Pour être plus précis on pourrait dire qu'un râga
est un thème précis sur lequel on peut improviser et que
l'on retrouve tout au lon de l'éxécution sous différentes
formes.
Les différents râgas sont chantés aux différentes
heures de la journée selon le sens des compositions
et en fonction des sentiments évoqués. Par exemple
dans une composition où il est dit que la bien-aimée n'arrive
pas à dormir car son amant est avec une autre, le râga est
du soir et ne peut-être chanté dans la journée. Toutefois
cette règle reste flexible.
Chaque raga possède un climat qui lui est propre et qui est défini
par les swaras utilisés, les gamakas de ces swaras et par l'ordre
dans lequel ces swaras apparaissent.
LE SYSTEME HINDUSTANI.
Les thaats
Dans la musique hindustani il existe 10 modes (thaats).
Ils sont les suivants :
Bhairava : Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Asavari : Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Khammaj : Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Todi : Sa Re Ga Ma' Pa Da Ni Sa
Kafi: Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Bilaval : Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Kalyan : Sa Re Ga Ma' Pa Da Ni Sa
Pooravi : Sa Re Ga Ma' Pa Da Ni Sa
Marava : Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Bhairavi : Sa Re Ga Ma Pa Da Ni Sa
Dans la musique de l'Inde du nord un raga est composé d'au minimum
5 notes prises dans l'un des 10 thaats, chaque thaats comprenant 10 swaras.
Le nom des ragas dérive du mode dont ils sont extraits. Par
exemple le raga Puriya-Kalyan est basé sur le thaat Khalyan, dont
il utilise seulement 6 notes : Sa Re Ga Ma' Da Ne Sa.
L'aroha de ce raga est : Ni1 Re2 Sa2 Ga2 Ma'2
Da2 Ni2 Re3 Sa3.
1, 2, 3 signifie que la note est dans l'octave grave médium
ou aigu.
Les notes Sa et Re sont donc inversées créant ainsi le
thème Puriya.
L'avahora est : Sa3 Ni2 Da2 Ma'2 Ga2 Re2
Sa2.
On remarque ici que l'avaroha n'est pas l'inverse de l'aroha mais complète
le thème : le Re3 et le Ni1 n'en font pas partie et les deux notes
finales de l'avaroha sont dans le même ordre que dans l'aroha.
LE SYSTEME CARNATIQUE .
Les melakarta.
Les Melakartha sont en quelque sorte l'équivalent,
pour la musique carnatique, des thaats du système hindustani.
Ce sont les 72 râgas de "base" à partir desquels dérivent
tous les autres râgas.
Cependant ils possédent 3 caractéristiques principales
:
- ils sont constitués des 7 notes, aussi bien dans leur forme
acendante et descendante.
- les notes sont dans l'ordre des fréquences croissantes à
l'arohana et dans l'ordre des fréquence décroissantes à
l'avaroha.
Ainsi le raga suivant ne peut pas être un Melakartha :
Sa Ga Re Ga Ma Pa Da Pa Sa,
Sa Ni Da Pa Ma Ga Re Sa.
En effet la note Ga précède la note Re alors qu'elle
est plus haute.
-tous les swaras doivent appartenir au même octave à l'arohana
et à l'avaroha.
Voici un Melakartha :
Sa Re1 Ga2 Ma1 Pa Da1 Ni2 Sa
Sa Ni2 Da1 Pa Mi1 Ga2 Re1 Sa
Les sept swaras sont présents, l'ordre des fréquences
est respectéet les notes appartiennent au même octave à
l'arohana qu'à l'avaroha.
Et maintenant voici un raga issu de ce Melakartha :
Sa Re1 Ma1 Pa Da1 Sa
Sa Ni2 Da1 Pa Ma1 Ga2 Re1 Sa.
Alors que le nombre de Melakartha est limité le nombre de raga
est, lui, illimité.
L'EXECUTION D'UN RAGA
L'exécution d'un raga peut durer plusieurs dizaines de minutes
voir plusieurs heures dans des cas exceptionnels. Elle se découpe
en 3 étapes :
L'Alap : dans cette première partie on assiste
à l'élaboration lente du raga dont les caractéristiques
modales sont exposées et dévelopées. Elle s'exécute
sans percussions. Durant cette partie, le musicien "éveille" la
tonique. L'alap est une introduction lente et cruciale sur laquelle se
reposera tout le reste.
Jod : ici est introduite une pulsation rythmique de base.
Les percussions entrent en jeu, le rythme s'accélère progressivement.
Les ornementations se font de plus en plus savantes.
Jhala : c'est le mouvement final de l'élaboration
d'un raga. Les mouvements rythmiques sont très rapides, aboutissant
au climax final et à sa dissolution, en général brutale.
LES TALAS
L'Inde possède sans comparaison possible, le système rythmique
le plus élaboré du monde. Les rythmes sont construits sur
des périodes de temps assez longues à l'intérieur
desquelles peuvent être réalisées des variations complexes,
des
contretemps, des ornements d'une très grande variété
sans que l'action psychologique du sentiment rythmique soit altérée.
Il existe un système de solfège rythmique très
particulier à l'Inde. Chaque façonde frapper un tambour,
sur le rebord, au centre, avec le bout des doits, le plat de la main, de
la main gauche ou droite, ou des deux mains, légèrement ou
avec force, etc... , est représentée par un monosyllabe distinct
appelé bol. Le musicien apprend par coeur des variations complexes
et peut même s'y exercer mentalement. Les bol sont différents
selon les types de tambour.
Les talas sont les différents rythmes possibles de la musique
indienne. Des talasdifférents peuvent avoir les même nombre
de temps, selon la manière dont ces temps sont décomposés,
selon le temps qui sera appuyé....
Les plus courants sont les suivants :
Dadra, cycle rythmique à 6 temps : 3-3
Rupak, cycle rythmique à 7 temps : 3-2-2
Jhaptal, cycle rythmique à 10 temps : 2-3-2-3
Ektal, cycle rythmique à 12 temps
Adha-Chautal, cycle rythmique à 14 temps : 2-4-4-4
Teen-Tal, cycle rythmique à 16 temps : 4-4-4-4
Le tala d'un raga fait partie de la définition de ce raga.
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et hindustani)
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