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Hélène
occupe un poste de cadre dans une filiale d'un multinationale. Vivre chez-elle
lui est devenu impossible: le temps sacrifié aux l'épuise.
Ses t.o.c. consistent surtout en rituels de vérification qui, chaque
soir et chaque matin, la dépossèdent d'un précieux
temps. Le soir, il lui faut vérifier que les lumières sont
toutes éteintes. La lumière des toilettes lui prend plus
de temps que les autres. Elle doit compter les murs: un, deux trois quatre
puis prononcer à haute voix "éteinte".
Enfin, elle reste figée devant l'ampoule
éteinte, pendant un bon quart d'heure, "pour être bien sûre".
Malgré cela, il lui faut souvent recommencer l'opération
plusieurs fois. De plus, il n'y a pas que la lumière à vérifier.
Il faut aussi s'assurer que les appareils électriques sont bien
débranchés: chauffage d'appoint, télévision,
radio, réfrigirateur (bien que ce dernier n'ait jamais été
mis en service). Les plaques électriques, dont elle ne se sert jamais,
puisqu'elle prend tous ses repas, y compris son petit déjeuner,
chez ses parents, sont malgré tout vérifiées systématiquement.
Elle vérifie les quatre boutons en les comptant , puis dit à
haute voix "fermé" et reste devant pendant un bon quart d'heure,
afin de ne pas oublier. Les robinets aussi sont l'objet de son attention
répétitive. Leur fermeture est vérifiée avec
une telle vigueur qu'elle a beaucoup de mal à les ouvrir. Longtemps,
la crainte que sa porte ne soit pas bien fermée l'avait amenée
à rester une demi-heure devant, en comptant les verrous à
haute voix, puis en terminant par le mot "fermée". Cette vérification,
rituellement effectuée en dernier, est depuis longtemps évitée,
car sa mère a pris l'habitude de descendre fermer sa porte, de l'extérieur.