Depuis quelques années déjà, le gouvernement bolivien a été obligé d’admettre la nécessité d’opérer des changements au sein de son système éducatif. Avant ces changements, les méthodes d’enseignement étaient très « à l’ancienne ». Les élèves devaient emmagasiner et mémoriser une matière enseignée sans aucune pédagogie. Dans ce système, l’élève est une sorte de boîte qu’on remplit sans se soucier de sa personnalité, de ses aspirations ou de ses origines sociales et culturelles. Créativité, réflexion et esprit critique étaient totalement absents pour ne pas dire réprimés.
Le but ultime de la réforme est « éduquer pour la vie et dans la vie »…
Une phrase très belle et très courte mais un lourd défi à relever pour le corps enseignant compte -tenu que l’aide financière qui devrait accompagner de tels projets ne suit pas. 
Les méthodes nouvelles sont variées et passent avant tout par une redéfinition des rôles de chacun. La relation prof -élève, enseignant –enseigné n’est plus unilatérale, elle se construit maintenant sur un échange et autour d’une discussion. Les parents et grands-parents ont une part active à prendre même si certains ne sont pas alphabétisés. Leurs connaissances orales des traditions, mythes et croyances religieuses dépassent souvent celles de enseignants. Il arrive donc qu’un professeur cède sa place à l’un d’entre eux qui viendra animer un cours et transmettre ses connaissances. Moment qui peut déboucher sur une discussion, un débat ou une rédaction de texte.
En éduquant pour la vie et dans la vie, l’idée est de mettre l’éducation en lien avec la réalité quotidienne (chose qui nous semble évidente, mais qui ne l’est pas pour tous. On pourrait disserter longuement sur l’avantage que peuvent tirer certains régimes politiques à ne pas encourager l’esprit critique et à éviter que soient abordés en classe les problèmes de l’injustice sociale et des discriminations…) et aussi d’engager une réflexion sur des problèmes concrets comme l’alcoolisme, la drogue, la violence physique, sexuelle, verbale. Dans ce nouvel enseignement l’élève a une part active à prendre il est « dueño de su propio destino » ou maître de son propre destin et conscient de ses potentialité.

Pour en savoir plus..
http://www.idrc.ca/reports/read_article_french.cfm?article_num=335