|
La coca |
La pomme de terre
|
Les Incas
|
Coca
Connaissez-vous la tristesse ? Et
bien telle était la couleur des yeux de Coca, une magnifique jeune
indienne qui habitait jadis un village de Collasuyo, au sud de l’Empire
Inca.
Malgré son visage aux traits
parfaits, sa peau lisse comme celle d’une pêche et ses magnifiques
cheveux noirs, Coca était vaniteuse et égoïste. Chaque
soir, elle se rendait sur une petite colline afin d’y rencontrer de nombreux
amants. Or, Coca se moquait bien des hommes et de leur amour : elle les
séduisait, mais finissait toujours par les rejeter. D’un bout à
l’autre de l’Empire, la rumeur s’enflait : Coca semait le malheur dans
le cœur des hommes et sa beauté sublime brisait les foyers. Tant
et si bien qu’un soir, les sages vinrent trouver l’Inca et lui dirent :
« nous avons bien observé les astres et les viscères
de plusieurs lamas blancs : tout indique que Coca est à l’origine
de grands malheurs qui vont s’abattre sur notre Empire. Le salut de notre
peuple exige la mort de Coca, mais de son corps on devra faire quatre morceaux
qui seront enterrés dans les jardins des temples aux quatre coins
de l’Empire. Une nouvelle plante poussera, qui sera toujours une source
de réconfort pour les gens de notre race. » Ainsi fut fait,
on sacrifia Coca et les morceaux de son corps furent ensevelis aux quatre
coins du pays. Quelques temps plus tard, l’on vit surgir de terre des arbustes
vivaces aux belles feuilles ovales qu’on appela « coca » en
souvenir de la belle jeune fille sacrifiée.
La légende de la pomme de
terre
En se jetant dans les bras d’un simple
paysan, la nusta, princesse de sang, avait bafoué tous les principes
attachés à son rang. Or, les lois de l’Empire étaient
implacables : les amants furent enterrés vivants, l’un à
côté de l’autre. C’est alors que les arbres cessèrent
de porter des fruits, on ne trouva plus d’or dans les rivières ni
d’argent dans les mines. Le Grand Prêtre vint trouver l’Inca : «
Tout porte à croire qu’Inti, le Soleil, est mécontent de
l’offrande que nous lui avons faite, il est urgent d’exhumer les restes
des amants ensevelis et de les éparpiller aux quatre coins de l’Empire
» On se mit donc à creuser le sol un mois, deux mois, trois
mois, sans trouver le moindre reste humain. A la fin du troisième
mois, on découvrit trois tas d’un fruit inconnu qu’on cueillit pour
le montre à l’Inca. Celui-ci affirma : « ce sont des fruits
ou des graines, qu’on les remette en terre ! ».Une plante poussa,
aux jolies fleurs bleues qui devinrent bientôt des fruits amers
et incomestibles. « Observez les racines ! » ordonna l’Inca.
En arrachant les plantes jusqu’aux racines on s’aperçut que le vrai
fruit poussait sous terre. Ainsi naquit la pomme de terre qui devint l’aliment
privilégié des indiens quechuas.
L’origine des rois Incas
Autrefois, le pays n’était
que montagnes et broussailles et les gens de cette époque vivaient
comme des bêtes sauvages sans foi ni loi, sans villages ni maisons,
sans semer ni cultiver la terre, tout nu car ils ne savaient pas tisser.
Ils vivaient dans des cavernes, tels des animaux et se nourrissaient de
racines et même de chair humaine.
Alors le Soleil les prit en pitié
et envoya sur terre deux de ses enfants, un fils et une fille, pour leur
apprendre à vivre comme des êtres humains, à l’adorer,
à labourer la terre, à élever le bétail
et à vivre dans des maisons.
Munis de ces instructions, les deux
enfants du Soleil, Manco Capac et Mama Ocllo se rendirent dans la vallée
de Cuzco, qui n’était alors qu’une lande sauvage. Manco Capac s’écria
: « C’est dans cette vallée que nous accomplirons la volonté
de notre père le Soleil ! Prenons chacun une direction et
annonçons la nouvelle à tous les gens que nous rencontrerons.
» Le Prince partit vers le Nord et sa sœur prit la route du Sud.
Ceux qui venaient du Nord, amenés par le Prince, peuplèrent
Hanan Cuzco, le Cuzco d’en haut, et ceux qui venaient du Sud, amenés
par la Princesse peuplèrent Hunin Cuzco, le Cuzco d’en bas. Les
uns apprirent les tâches réservées aux hommes ( semer
et labourer), les autres apprirent les tâches réservées
aux femme ( tisser et filer). Et, de cette première distinction
entre tâches masculines et féminines procéda la hiérarchie
inca.
|