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La
boulimique du rangement
Elodie
vit dans un deux pièces proche de l’appartement de ses parents lorsque
ses troubles débutent. Voici la description de son appartement :
la moquette, d’un vert clair immaculé, ne présente pas la
moindre trace de pas, qui aurait pu témoigner d’un précédent
passage. Les murs sont parfaitement blancs :pas un point noir, pas une
marque. Dans le séjour, un canapé et deux fauteuils recouverts
de velours vert semblent avoir été juste livrés du
magasin. Sur un meuble bas laqué noir est alignée une collection
d’échantillons de parfum. L’écartement entre chaque flacon
est rigoureusement le même, de telle sorte que l’ensemble fait penser
à un défilé militaire. La chambre n’est guère
différente, avec un lit qui semble ne jamais avoir servi. Quant
aux placards, ils sont stupéfiants. Les vêtements sont comme
neufs, les pulls sont pliés et empilés comme dans un magasin
d’habillement de luxe. Les tailleurs, jupes et autres vêtements paraissent
n’avoir jamais été portés.Elodie ne pouvait partir
sans avoir vérifié dans un certain ordre que chaque objet,
chaque meuble, chaque bibelot, chaque tableau était parfaitement
à sa place. Et je passe sur les vérifications des robinets,
du gaz, de l’électricité et de la fermeture de la porte,
qui lui prenaient un temps considérable. L’ensemble de ces vérifications
et leur caractère impérieusement obligatoire la faisaient
arriver systématiquement en retard et rater ses rendez-vous.
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