Le loup a su inspirer la crainte et, de ce fait, il a tenu une grande place dans la vie des hommes. Il était inévitable qu'il fût choisi par les conteurs, les fabulistes, les chasseurs. Il était inévitable que ses méfaits fussent grossis, multipliés, déformés, enjolivés. Depuis tout temps, les gens ont fait partager leur peur du loup en racontant des histoires extraordinaires sur eux. Ainsi se sont transmises bien des erreurs et bien des légendes tenues pour des vérités: 
Il y a, par exemple, ces histoires de loups emportant une brebis dans leur gueule, sautant une barrière comme s'ils avaient enlevé tout simplement un poulet de grain. On ne manquait pas de préciser que le loup courait si vite que les chiens ne pouvaient le rejoindre.  
Or un loup courant avec un mouton dans la gueule peut être aisément rejoint par un homme courant normalement. De plus, un loup emportant un mouton s'empressera de le lâcher pour sauver sa peau s'il se sait poursuivi et sur le point d'être rejoint. 

Il existe une autre légende qu'il me paraît important de détruire ou tout au moins de le tenter. Il s'agit de la façon dont boivent les loup: 
Depuis longtemps, une histoire véhicule le fait que le loup aspire le liquide, alors que le chien le lape. Cette légende veut, en outre, qu'une louve qui amène ses louveteaux pour la première fois boire au ruisseau, les surveille attentivement et si elle  en découvre un qui lape l'eau, elle le tue, car elle le considère comme un chien. 
En réalité, bien entendu, le loup lape, très exactement comme le chien. 

De nombreuses légendes existent encore, dont les origines sont des plus diverses. Elles remontent souvent à des temps lointains où on utilisait les loups pour faire peur ou encore elles sont dues à de mauvaises interprétations du comportement de l'animal. 
 
 
Dictons : 

Les loups auxquels on a longtemps prêté un coté extraordinaire, se retrouvent dans de nombreux dictons employés encore de nos jours et dont on peut rechercher l'origine dans ses traits de caractère particuliers: 

Il y a un siècle et plus, les hommes avaient tendance à admirer ce qu'ils craignaient le plus; Les loups par exemple, auxquels on prêtait une force fantastique, des exploits dont ils n'ont jamais été capables et des vertus extraordinaires. On croyait que le fait d'absorber telle ou telle partie du corps de cet animal pouvait guérir de telle ou telle maladie. Voici quelques exemples de recettes incontournables: 
 

• On enchâssait des dents de loup dans de l'argent et l'on faisait sucer ce hochet original aux nourrissons, dans le but de faciliter la sortie de leurs dents
• Les intestins du loup desséchés et pulvérisés sont bon contre la colique venteuse
• Le coeur du loup mis en poudre est propre à combattre l'épilepsie
• Le foie du loup, préalablement grillé et pris en potion sous forme de poudre mouillée d'eau, était recommandé dans les cas de morsure ou de piqûres venimeuses, de tumeur malignes et de plaie ulcéreuse
• Les excréments de loup étaient utilisés, mêlés à du miel, comme remède contre les yeux "chassieux et pleurans"