La série nous propose, à travers les thèmes récurrents du désir et de la quête , un portrait des névroses urbaines actuelles, telles que la solitude, la peur de l’autre, la quête de la filiation, et dans un monde puritain,  la sublimation du travail en remplacement des pulsions sexuelles prohibées. 

A travers ce discours actuel, sur fond de paranoïa et de paranormal, la série nous initie aussi aux grandes énigmes existentielles, et pour suivre une idée présentée dans l’article De Campus 52,p8, de Mai-juin 2001,  Ursula Ganz-Blaettler, maître assistante à la faculté de sociologie de l’Université de Genève, nous présente la dualité des deux personnages principaux comme un conflit science-parascience, et présente une hypothèse émise par certains, que nous étayerons, celle d’un personnage unique, à deux faces.

L’ambivalence des sentiments de tout être humain pourrait ainsi être représentée dans la série, comme un pôle ouvert à tous les possibles et prêt à aller de l’avant, et un autre fermé, marqué par les résistances et le désir de conserver un monde stable. Cette dualité des aspirations, peut encore se doubler de la part féminine et masculine en chacun de nous, et pourrait représenter tous les sentiments contradictoires qui nous habitent, malgré le mythe de la rationalité développé par René Descartes, et son fameux « je pense donc je suis », devenu depuis freud et ses successeurs « ça pense » et nous n’en sommes pas toujours conscients.

Le succès de la série, outre l’engouement adolescent pour la couche de surface attirante et enrubannée au goût du jour de sensations fortes et de manipulations, rencontre pour qui se donne le temps d’une lecture plus en profondeur, un reflet de nos interrogations sur notre moi et nos aspirations, dans un contexte universel de diffusion de la culture américaine aseptisée.