CONCLUSION

 

 

            Contrairement aux collèges et lycées, l’informatisation des écoles a démarré tardivement. On est très loin d’atteindre l’objectif que s’est donné le gouvernement d’informatiser toutes les écoles d’ici la fin de l’an 2001. Ce phénomène n’est pas propre à la région de Haute Savoie, mais se retrouve dans tout le reste de la France, dans l’académie de Bordeaux par exemple seulement 30% des 2738 écoles sont connectées.

Nous avons mis en évidence que la formation des enseignants du premier degré était insuffisante, voire décevante selon certains professeurs d’où le recours à l’auto formation pour les plus motivés et les plus passionnés d’entre eux. Or tous n’ont pas cette motivation, c’est la raison pour laquelle on rencontre une certaine indifférence à toute formation chez certains enseignants. Ils sont conscients que cela leur demandera beaucoup d’effort et de temps. La notion de temps est très importante, il faut du temps pour se former, pour monter des projets éducatifs, pour préparer le matériel pédagogique, …. Or à l’école primaire, les programmes scolaires sont généralement très chargés, ce temps obligatoirement nécessaire pour la formation des enseignants n’est pas reconnu  par l’institution qui continue son plan d’équipement et de surcroît s’engage à instaurer un brevet informatique au niveau de l’école primaire d’ici 2002.

Ainsi les écoles s’équipent peu à peu mais les pratiques pédagogiques ne changent pas, surtout en ce qui concerne l’aspect communicationnel de l’outil informatique qui a du mal à s’intégrer dans les comportements. L’aspect pédagogique des technologies de l’information et de la communication soulève le problème de la gestion de la classe, de l’interdisciplinarité, du rôle de l’enseignant et du travail en équipe. A ce niveau là encore les enseignants ne savent comment réagir car ils ne possèdent pas de modèle d’enseignement des TIC. Les enseignants se demandent ainsi pourquoi encore une fois s’investir dans des projets de longue haleine alors que la structure d’encadrement même d’un point de vue pédagogique n’est pas encore disponible, la création des postes d’animateurs informaticiens (qui sont des enseignants travaillant à mi temps) se fait lentement puisque eux mêmes sont encore en formation.

Au milieu de cet environnement, la question sur la fonctionnalité du réseau se pose ; pour le moment l’aspect purement informationnel du réseau prédomine. Les écoles peuvent y avoir recours pour visiter les sites d’écoles ou pour y trouver des informations administratives et/ou pédagogiques. L’aspect communicationnel est peu développé car il y a très peu de propositions de projets éducatifs de la part des enseignants, or les gestionnaires du réseau veulent intervenir le moins possible à ce niveau de manière à inciter les enseignants à une plus grande participation et à développer le travail collaboratif. On assiste donc au sein de ce réseau, concernant les écoles les plus investies dans les TIC, à une dispersion des communications dans et hors du réseau.

 

    Ainsi ce n’est qu’avec le temps que le réseau des écoles de Haute Savoie possèdera toute sa fonctionnalité, le temps que toutes les écoles s’équipent et s’équipent bien, le temps que les enseignants se forment et se forment bien, enfin  le temps que des projets pédagogiques apparaissent régulièrement au sein du réseau créant ainsi une « trame communicationnel » entre les écoles.

 

 

 

<SOMMAIRE>