Il est donc toujours préférable, dans la mesure du possible,
d'utiliser des pictogrammes (modèles graphiques normalisés),
des symboles et des conventions dont l'usage s'est déjà
répandu. Les composantes culturelles ou socioculturelles sont
dans cette perspective très importantes.
Pour rendre ces notion plus concrètes, regardons cette carte de
Croatie (cf. illustration 10, ci-dessus), tirée d'un article de
la Tribune de Genève (André Naef, "les Croates
crient victoire dans la guerre de la Krajina"; 26/1/93).
Cette carte est intéressante car elle obéissant au premier de
ces princpes elle en enfreint de façon flagrante deux autres.
Tout d'abord, elle représente la mer Adriatique et la Bosnie
Herzégovine par la même couleur, le blanc.
Illustration 10 : Extrait de la Tribune de Genève, Andre Naef, 26/1/93 |
C'est donc le deuxième principe (monosémie) qui se trouve
violé puisque la terre et la mer se trouvent traduites par une
même variable visuelle, par une même couleur. En conséquence,
la Croatiene apparaît au premier regard comme une presqu'île,
se profilant en gris sur un fond uniforme blanc, la mer
Adriatique et la Bosnie Herzégovine apparaissant du même coup
comme deux éléments de même nature. cette première impression
est conforme au principe d'association mais aussi à une habitude
dans les représentations cartographiques: la terre est
représentée en couleur foncée sur un fond clair. De plus,
cette perception est renforcée par le fait que les parties
claires sont perçues comme un arrière-plan et les parties plus
foncées, comme un avant-plan: ceci correspond à notre
représentation de choses puisque la terre semble se reposer sur
la mer et que, à moins que nous ne soyons marins ou
océanographes, notre attention est essentiellement focalisée
sur la description géographique des continents.
Une autre exemple est la constitution de blocs visuels mettant en
valeur la structure du texte dans les deux illustrations ci-dessus dont nous avons parlé à propos
du principe d'association.