-
Les objets, les opérations et les connaissances
techniques
ne demandent, me semble-t-il, pas d'explications supplémentaires.
Il s'agit d'un des niveaux d'objectifs visés par ce cours (Aller
revoir si nécessaire le Tr. 1).
-
Les textes technologiques demandent sans doute quelques explications:
il s'agit de l'ensemble des "conventions, lois, règlements, etc.,
dont dépendent les opérations pratiques dont elles peuvent
être considérées comme l'expression." (J. A. Anderson
(1988), Examen de quelques concepts éclairant la position de l'éducateur
face aux médias, in Rencontres de la recherche et de l'éducation,
Symposium, Lausanne, 27 au 30 juin, pp. 11-23).
Il s'agit typiquement :
-
pour le cinéma ,de règles de cadrage : la proportion de ciel
et de terre dans les westerns qui s'est inversée (1/3- 2/3), des
règles de montage des 180° et des 30°,
-
pour la publication électroniques à travers le réseau
et les WEB par exemple les consignes qui vous sont données de prévoir
vos fichiers pour ceux qui sont les moins bien équipés, de
ne pas - trop - vous écarter des standards, de fabriquer vos fichiers
images les plus légers possibles, etc.
-
Les concepts d' organe fonctionnel, de technologie intellectuelle
ou de dispositif technosémiotique ont quelque chose en commun:
il s'agit toujours de la relation entre un artefact et les activités
humaines de sémiotisation (i.e. de représentation) et de
cognition. Le concept de technologie intellectuelle a une longue histoire
à travers les textes du paléontologue Leroy-Ghouran, de l'historien
de l'écriture Goody, de psychologues (Grynberg et Netchine-Grynberg)
enfin ,du philosophe P. Levy. Vous trouverez des références
à ces concepts dans les textes suivants:
-
Leontiev A. N. (1981), The problem of activity in psychology. In J.V. Wertsch
(Ed.), The concept of activity in Soviet psychology. Armonk, NY:
Sharpe.
-
Jonassen D. H. (1992), What are Cognitive Tools ? In P. A. M. Kommers &
al. (Ed.), Cognitive Tools for learning, NATO ASI Series. Berlin
: Springer.
-
Leroy-Ghouran A. (1964), Le geste et la parole, Paris, Albin.
-
Goody J. (1979), La raison graphique, Paris, Minuit.
-
Netchine-Grynberg G. et Grynberg S. (1991), Formation de structure sémiotiques
graphiques par le jeune enfant : mise en page et mise en texte, I et
II, réunion du groupe Theta, Cluny, 9-11 septembre, non publié.
-
Levy P. (1994), L'intelligence collective. Pour une anthropologie du Cyberspace,
Paris, Editions de la Découverte.
Cette longue citation définit fort bien la notion de discours, dont
certains points sont développés ci-dessous dans le Tr.
10.
Vous trouverez une application immédiate de cette notion dans
la distinction que j'opère, notamment avec Geneviève Jacquinot
(Paris VIII), entre les formes de communication socio-éducatives
et didactiques.
-
Les thématiques
-
Chaque discours particulier porte sur un aspect du "monde réel",
de l'extra-langage, de ce qui a été longtemps con sidéré
par les linguistes et les sémiologues comme le référent.
Aujourd'hui les pragmaticiens utilisent le terme d'"état de choses"
dont on parle. Il ne faudrait cependant pas confondre monde réel,
la réalité et cet "état de choses". Ce dernier est
déjà structuré et mis en forme par notre système
symbolique et particulièrement par notre système linguistique,
une sorte de "monde imaginaire" cf. Ducrot O., XXX).
-
Les caractéristiques formelles
-
Il s'agit d'utilisations particulières de certaines formes langagières.
le discours sciezntifique par exemple se construiot classiquement à
la troisième personne, celle qui représente justement la
non-personne, et le monde extérieure, ce dont on parle (sur le
rôle des pronoms personnels, voir Meunier, Peraya, pp. 69 et
suivantes). Il est un autre exemple que vous connaissez tou-te-s par votre
pratique quotidienne et votre connaissance inutuitive du langage télévisuel:
quelle que soit la langue de la chaîne que vous regardez et bien
que vous n'ayez aucune connaissance de cette langue, vous identifiez facilement
un journal télévisé. Un film documentaire (les émissions
produites par Cousteau ont de ce point de vue une valeur prototypique)
se reconnaît entre autres à la voix off.
-
Les caractéristiques relationnelles
-
La façon dont est considéré le destinataire et dont
sa place est formellement inscrite dans le dispositif d'énonciation
est importante. On pense souvent au jeux de regards des présentateurs
de télévision, à l'oeillade directe adressée
au public par les monstres sacrés du cinéma de l'entre deux
guerres. Un autre exemple classique est celui des réponses des logiciels
assistés par ordinateurs: elles sont indicatives de la représentation
qu'a le concepteur de son destinataire. Nous avons montré l'importance
de cette symbolisation de l'autre dans un processus de communication pédagogique
(cf. Peraya D. (1989), La communication scalène. Une analyse
sociosémiotique de situations pédagogiques, Berne, Peter
Lang). Ce phénomène l'est d'autant plus qu'il s'agit d'un
processus de communication médiatisée dans lequel la relation
interpersonnel -l'interaction- est médiée.
Comme il existe une zone de coopération qui constitue le lieu social
de production, il en existe une autre qui constitue le lieu social de réception.
Le lien entre ces deux zones est essentiels pour l'activité humaine
de communication soit réalisée. Je dirais volontiers qu'un
film 35 mm rangé sur les rayons d'une étagère dans
une cinémathèque quelconque, qu'un CD-Rom éducatif
dans sa boîte plastique constituent une quantité d'informations
sur un support de stockage. S'ils possèdent bien un potentiel médiatique
ce dernier ne se réalise que lors d'une activité socio-technique
de projection pour le film (aller au cinéma est aussi une activité
sociale, un loisir, une façon d'affirmer son statut social, etc.
Je vourdrai bien sûr vous persuader du bien-fondé de cette
position, qui est d'ailleurs celle d'Anderson. Je vous
rappelle d'abord ce fait de l'histoire de la musique européenne:
ce qui était considéré comme l'oeuvre était
l'oeuvre interprétée et non l'oevre écrite, i.e. la
partition. Il a fallu attendre que la notation se développe et que
l'écriture musicale se fixe pour assister à cette évolution,
comparable d'une certinae façon au passage de l'oral à l'écrit
(Cf. Levy P. (xxx), La machine univers, Paris, Point, Le Seuil).
C'est encore cette conception qui prévaut en ce qui concerne les
récits historiques et fictionnels dans toute tradition orale: il
n'y a pas un récit, mais autant de récits que de narrations.
Enfin, on retrouve une idée semblable dans Lyotard J. F. (1979,
La
condition post-moderne, Paris, Minuit.) qui propose la distinction
entre deux formes de savoir: un savoir scientifique et un savoir
narratif. Si le premier est vérifiable, soumis à des
règles strictes de production et de circulation, le second n'est
vrai que parce qu'il se transmet, parce qu'il circule dans une communauté.
Il s'agit d'une représentation de la défintion intuitive
de ce qu'est le mutlimédia comme objet empirique.
Rendons d'abord à Cesar ce qui lui appartient : les dessins
sont extraits de Michel Olivier (1963), La cuisine est un jeu d'enfants,
Paris, Plon (MERCI à lui pour le plaisir que j'ai eu à cusiner
avec mon fils... ).
Le titre ne relève pas d'une simple exigence philologique: vous
risquez encore de trouver les trois termes et chacun de ceux-ci possède
une histoire et un domaine d'application.
-
Multi-média
-
Ce terme a longuement désigné une utilisation convergente
et complémentaires de médias éducatifs différents
(imprimé, radio, cassettes sonores et/ou vidéo) dans un système
éducatif basé soit sur l'autoformation soit sur la formation
à distance. Chaque média doit alors, en fonction de son potentiel,
ou de son affordance, contribuer à un processus de formation,
à la réalisation d'objectifs définis par le système
éducatifs et assumés par le dispositif de formation dans
leur globalité. De façon lapidaire, je dirais: utilisation
de médias différents dans une stratégie pédagogique
convergente et complémentaire.
-
Multimédia
-
C'est le terme consacré aujourd'hui, la fusion des deux termes composant
ce mot composé indiquant l'unicité du mode de stockage et
de traitement, le passage par l'ordinateur.
-
Unimédia
-
Unimédia est défendu par ceux qui pense que l'ordinateur
est par excellence le média du multimédia. Il y aurait donc
à côté des médias traditionnels un objet, un
unimédia susceptible de se substituer à tous les autres.
L'oridanteur pouvant en effet afficher et restituer du texte, de l'image
fixe, de l'image animée, du son, etc. L'ordinateur et le tratiement
informatique des données de sources différentes n'empêchent
cependant pas l'existence d'autres supports d'affichage. Cette défintion
n'est donc pas de grande utilité.
Nota bene :
-
Si l'on s'en tient à ces deux premières définitions,
le Diplôme STAF est une formation de type multi-média
qui
porte partiellement sur le multimédia. Cette distinction,
pour moi, fait donc toujours sens.
Il s'agit d'une reprise plus systématique du Tr.12. Seul l'aspect
du tout numérique est pris en compte ici. La seconde caractéristique
classique, l'interactivité, sera analysée dans les Tr.
17 et Tr.18.
Il s'agit d'une reprise mais nuancée des deux caractéristiques
toujours citées pour définir le multimédia: l'intégration
et le traitement d'éléments de nature différente d'une
part, et l'interactivité d'autre part. Cependant, je prends en compte
différents aspects développés dans les transparents
précédents:
-
la différence entre objets empiriques (cf. le "bazar technologique"
)et objets théoriques (le média vu par Anderson, par exemple):(cf.
Peraya D. (1996), Educational
Mediated Communication, Distance Learning and Communication Technologies
: A Position Paper (I & II), in Journal of research in Educational
Media, ICREM, May-June, Vol. 3, 2, 11-24 & July-September, Vol 3, 3,
27-48).
-
la nécessité de développer des outils d'analyse permettant
d'appréhender les différents aspects d'un média en
général, d'un multimédia en particulier;
-
la différence entre interactivité et interaction, entre interactivité
fonctionnelle et intentionnelle, transitive et intransitive
Tr.17
et Tr.18.
Pour rappel, les différentes approches possible du multimédia,
le regard privilégié par STAF13. Deux remarques cependant
:
-
Il n'existe pas une théorie de la communication. Plusieurs
modèles se sont développés successivement ou même
parallèlement et certains coexistent encore, chacun mettant l'accent
certains aspects et comportant des limites propres :
-
le modèle mathématique (fin des années '50);
-
le modèle structural et le modèle du code ('60-'70);
-
le modèle interprétatif (années '70);
-
le modèle de la pragamatique linguistique ('70-'80);
-
et de la pragmatique d'inspiration psychosoociale ('70-'80);
-
les modèles inférentiels et cognitivistes ('80-'90).
-
La qualité et les performances techniques des logiciels ne feront
jamais de nous, de vous, un bon graphiste, un vidéaste, un metteur
en page ou un photocomposeur : le multimédia de qualité suppose
des équipes pluridisciplinaires au sein desquelles des professionnels
de l'image sont indispensables. D'ailleurs de nombreux logiciels évoqués
au cours de STAF13 sont des logiciels spécialisés de professionnels.
Laissons donc aux professionnels leur métier, leur compétences
et leur savoir-faire.
Par contre, il paraît essentiel que vous connaissiez les principes
fondamentaux de ces outils, que vous en sachiez donc les perfomances et
les limites afin de pouvoir dialoguer techniquement avec ces professionnels.
Il ne s'agit pas d'un modèle mais bien de tenter de définir,
sur la base des notions et concepts de référence explicités
jusqu'ici, les différents niveaux d'analyse des (mulit)médias.
Il s'agirait donc d'une ébauche de modèle analytique et systémique
: l'important étant bien évidemment l'influence réciproque
de chacun de ces aspects sur les autres.
Vous pouvez chercher des exemples, ils sont nombreux.
Le domaine de la sémiotique est bien évidemment celui
des représentations et de leurs différents types: symboles,
icones, indices. A cette problématique sont liées celles
de la nature analogique du signe iconique et des échelles d'iconicité.
Cette problématique est aussi celle des cognitivistes qui, par exemple,
tente de voir quelle est l'influence du format de présentation d'une
information sur la mémorisation ou la compréhension de l'information.
C'est sur des recherches de ce type que doit se repenser l'articulation
entre sémiotique et cognition, théorie des images matérielles
et mentales. C'est le thème l'article déjà cité
"Vers une théorie des paratextes: images mentales et images matérielles"
dont vous avez la copie. Du côté des psychologues, il y a
de nombreuses recherches dont par exemple celles de Sweller. (voir STAF
11).
-
Nota bene :
-
Il existe une version antérieure de cette analyse présentée
dans Educational
Mediated Communication, Distance Learning and Communication Technologies
: A Position Paper (I & II), in Journal of research in Educational
Media, ICREM, May-June, Vol. 3, 2, 11-24 & July-September, Vol 3, 3,
27-48). La zone de coopération, le lieu social de production, n'était
pas pris en compte dans cette version.
Cette brève analyse de Rabate et Lauraire met en évidence
différents niveaux d'interactivité, faisant une distinction
entre la communication et le dialogue entre des personnes, de échanges
d'informations, éventuellement entre des machines, et enfin, une
action de l'usager sur le programme. L'intérêt de cette défintion
est de :
-
Rappeler l'énorme extension de la définiton de la notion
de communication entre ces positions extrêmes:
-
la défintion minimaliste du "modèle télégraphique"
de Shannon et Weaver (1949) soit la transmission d'un signal entre un émetteur
et un récepteur dans le cadre d'une théorie mathématique
de l'information;
-
la défintion maximaliste, soit "tout événement qui
enclenche une réaction de la part d'un organisme" (Bateson G, XXX);
-
la défintion culturaliste qui suppose que toute activité
humaine est communication : on se souviendra des positions de l'anthropologue
Léy-Strauss ou celles du psychanalsyte Lacan ( "l'inconscient est
structuré comme un langage").
-
Supposer que tous les mécanismes classés habituellement sous
le terme générique d'interactivité ne sont pas de
même nature et de postuler une différence entre certains d'entre
eux, même si cette distinction peut sembler discutable.
Cette distinction proposée par Barchechath & Pouts-Lajus est
essentielle du point de vue méthodlogique. la première de
ces deux formes, l'interactivité fonctionnelle régit le protocole
de communication entre la machine et l'usager (dans le cas de la méthode
Green, l'apprenant). La seconde, l'interactivité intentionnelle
concerne la relation simulée de communication entre l'auteur -l'émetteur-
et l'usager -le destinataire- absents puisque le dispositif de communication
est "disjoint". L'interactivité intentionnelle "gère le protocole
de communication entre l'utilisateur et l'auteur, absent mais présent
à travers le logiciel" (Barchechath & Pouts-Lajus). Elle concerne
donc le dispositif d'énonciation, les formes d'interpellation, la
place attribuée au destinataire au sein du dispositif lui-même,
etc. On pourrait dire en d'autres termes que l'interactivité intentionnelle
inscrit à travers le dsipositif médiatique les interlocuteurs
absents ("non co-présents") dans une relation et dans un rôle:
le producteur possède en effet une représentation de son
interlocuteur à partir de laquelle il conçoit son dispositif.
Plus encore que dans une communication présentielle, en face à
face, dans un dispositif médiatisé, une erreur dans la symbolisation
de l'autre à qui l'on s'adresse peut devenir fatal au processus
de communication.
Citons aussi :
"C'est l'équivalent de ce que les analystes des médias
non interactifs (au plan fonctionnel), presse et télévision
notamment, appellent le "contrat de lecture" c'est-à-dire la façon
dont, dans un énoncé, un énonciateur se montre et
du même coup, la façon dont il propose une place au destinataire
auquel il s'adresse (E. Veron, 1983)." (Jacquinot G., 1993, De l'interactivité
transitive à l'interactivité intransitive : l'apport des
théories d'inspiration sémiologique à l'analyse des
supports de communication médiatisé, in Piromallo Gambardella
A., Luoghi dell'Apparenza, mass media e formazione del sapere, Ed.
UNICOPOLI, 99-11.)
D'ailleurs l'une des principales difficultés observées chez
les rédacteurs de matériel didactique pour la distance réside
dans leur incapacité à simuler une situation de communication
pédagogique - un dispositif d'énonciation - médiatisé
et disjoint, dans lequel les interlocuteurs ne sont jamais co-présents.
Cette distinction correspond à celle proposée, à
propos ds processu sde réception, par Daniel Thierry (1989) dans
son article "Ecrire pour l'interactivité" (in Réseaux,
e 33) entre interactivité d'uasage et interactivité de contenu.
Enfin, D. Chateau (1991, L'effet zapping, Communications, 51, Paris,
Seuil) utilise quant à lui, une interactvité transitive quant
le spectateur rétroagit sur le programme en devenant acteur et une
interactivité intransitive qui permet au spectateur "de déployer
une activité sensorielle, affective et intellectuelle, au service
de l'interprétation du message." (cité par Jacquinot,
op.cit.).
Enfin, si l'on voulait marquer dans les termes la qualité interactionnelle
de l'interactivité intentionnelle, on devrait sans doute lui préférer
le terme de médiation que propose M. Linard (1990, Des machines
et des hommes, Paris, Editions universitaires, 1ère édition).
Module 3 : Liste des transparents (désormais,
Tr.)
Tr. 19, Tr. 20,
Tr. 21, Tr. 22, Tr.
23, Tr. 24, Tr. 25, Tr.
26,Tr. 27, Tr. 28, Tr.
29
Il s'agit d'un rappel de notions vues dans le cadre du Module 1,
à l'occasion des notions de base des théories de la communication.
Il est important de comprendre que le message (multi)médiatique
constitue un intermédiaire, un moyen terme entre la sphère
complexe de la production et celle de la réception. Il n'en est
donc pas isolé et entretient avec celles-ci des liens étroits
(y aurait-il sinon la possibilité de parler de co-construction du
sens et du rôle du destinataire dans la production du sens ? ) mais
il peut constituer un objet en soi. C'est dans cette optique et sur ce
seul objet circonscrit qu'a commencé à travailler, sur la
base des avancées théoriques de la linguistique structurale
des années '60-'70, la sémiotique structuraliste du code.
La percée de la théorie des actes de langages et le retour
à la conception pragmatique de la langue et de la communciation
a permis une ouverture vers les deux autres sphères, incluant d'une
part l'intentionnalité de l'acte de communciation et d'autre part
l'analyse des effets linguistiques (les perlocutions) ainsi que l'analyse
des conditions de réussite de ces effets. Le problème est
bien suûr de délimiter ce qui relève de la pragmatique
de l'interaction sociale, de la psychologie sociale (cf. une synthèse
dans Meunier & Peraya (1993), Introduction aux théories
de la communicaiton, De Boeck, Bruxelles, pp. 81-106).
Il est important de remarquer que l'influence des sphères de
production et de réception est d'autant plus grande qu'il s'agit
de formes de communication médiatisées par des dispositifs
techno-sémiotiques, produites et diffusées dans les conditions
industrielles de production, de diffusion et de consommation dans le cadre
d'un marché où s'affrontent les secteurs publics et privés.
Une partie des questions relatives à ces deux sphères (le
"qui" et le "avec quel "effet" des célèbres questions de
Laswell) est traitée normalement par la sociologie des médias:
théorie de la réception et analyse de l'audience, analyse
socio-économique des groupes de production, etc.
Il s'agit aussi d'un rappel de la définition de ce qu'est un produit
de commnication multimédiatique, un "multimédia" selon la
même terminologie qui parle de "média". Vous vour reporterez
si nécessaire (la mémoire est parfois infidèle et
la simple lecture ne suffit guère à s'opproprier les connaissances
même déclarative) aux transparents Tr.4,
Tr.13
et Tr.14.
Pour voir plus clair dans la littérature et dans la terminologie
courante, il nous semble utile de rappeler les classifications en tentant
d'identifier les différents niveaux d'analyse:
-
la perception, les capteurs sensoriels et les modalités percpetives;
-
les supports matériels de présentation (affichage, visualisation,
diffusion sonore, etc.);
-
les formats matériels de présentation (structuration, mise
en forme, mise en texte)
-
la nature des représentation, les registres sémiotiques;
-
les formes de codage et le traitement de l'information au plan cognitif.
Remarques:
On observe certains recoupements notamment le terme visuospatial
que l'on trouve dans l'approche des formats matériels de présentation
comme dans le traitement perceptif. On trouve aussi le terme de modalité
pour désigner différents formats de présentation.
Nous avons choisi de distinguer les supports et les formats de présentation.
Or, qu'observez-vous en lisant le tableau représenté sur
le Tr.
21 ? Quatre colonnes; il en manque effectivement une. pour des raisons
graphiques (taille du transparent, grandeurs des caractères et importance
du texte, etc.), j'ai délibérément choisi de regrouper
dans une même colonne les supports et les formats.
Dans la recherche, principalement orientée "psycho", le format
de présentaiton ou/et la modalité de présentation
désignent une configuration et une mise en forme particulière
de l'information, un taitement particulier de celle-ci afin de la communiquer
par une représentation matérielle. Souvent,
le format regroupe des éléments qui relèvent du registre
sémiotique, la structure - le lexique, la syntaxe et la morphologie
de la représentation elle-même (en fait le format) ainsi que
certains éléments propres à l'artefact technologique.
Les supports renvoient plus diretement aux dispositifs techniques de resitution
: le mot anglais display correspond assez bien à ce concept.
A priori ce transparent ne demande guère de commentaires. Ou
alors, je me suis égaré et vous aussi !
Ce transparent sera détaillé et commenté dans les
documents suivants. Allons donc de l'avant !
De nombreuses études prédictives ont besoin d'études
descriptives préalables afin de déterminer les différentes
variables indispensables à la mise en oeuvre de dispositifs expérimentaux.
Entre ces deux pôles, il existe bien sûr aussi des stades intermédiaires
(d'où le trait pointillé). Une théorie de l'image
a fait longtemps et fait encore partiellement défaut aux pédagogues
et psychologues qui s'intéressent aus effets des médias et
des représentations matérielles à usage didactique
ou socio-éducatif (cf. Notamment, Heidt (1981), La taxonomie des
médias, Communications, 33, 51-75).
A propos de cette distinction, je pourrais vous proposer de comparer deux
façons de de classer les représentations matérielles
à vocation didactiques ou les paratextes.
Du côté des sémiologues ou des études qui
se rattachent à -se reconnaissanet dans- ce courant (par exemple,
Richaudeau F., 1979; Belisle C. et Jouannade G., 1988, Moles A.A.,1988;
Peraya D. et Nyssen M.C., 1995), les classifications se basent le plus
souvent sur un modèle théorique a priori. Le concept d'échelle
d'iconicté qui fonde les différentes recherches mentionnées
ci-dessus est issu du modèle taxonomique de C. S. Peirce dont on
a isolé, de façon un peu rapide, la trilogie aujourd'hui
banalisée : indice, icone, symbole (Pour une synthèse de
ces notion allez voir, mais surtout relire : Meunier, Peraya, op. cit.,
pp. 53-54).
Du côté des psychologues, je vous proposerai le travail
de Lohse & al. (1991). Les auteurs proposent une classification établie
selon une procédure empirique, validée par deux méthodes
de classification : regroupements hiérarchiques et similitudes de
pairs. Le sujets doivent classer des représentations selon les similitudes
perçues; les résultats obtenus correpondent aux catégories
habituellement faites : symboles arbiraires, icones, graphes et tableaux,
cartes, diagrammes, etc.
De telles classifications, qu'elles soient obtenues par l'une ou l'autre
de ces deux démarches, ont cependant une limite : elles proposent
une classification dont les critères sont des objets empiriques
et non des critères formels généralisables. C'était
aussi le cas pour les catégories a priori, réparties en 12
degrés d'iconicité, proposées par Moles.
Les deux démarches -a priori, a
posteriori- sont évidemment complémentaires: la grille à
priori que Marie Claire et moi-même avons proposée est en
cours de validation dans le cadre du mémoire de Mireille Lintz (Staf-Alice).
Du côté des sémiologues on observe deux tendances
:
-
soit les taxonomie se fondent sur un modèle théorique et
en respectent la logique et les critères formels; elles définissent
alors des catégories trop générales, à un niveau
de granularité trop élevé; elles sont alors souvent
non pertinentes car insuffisamment discriminatives;
-
soit les taxonomies denombrent les différents types d'objets empiriques
ayant des caractéristiques formelles générales acceptées
et reconues dans les milieux professionnels (éditions, graphisme
cartographie, etc.).
Le concept de format pourrait être une bonne alternative, à
condition de prendre en compte systématiquement les différents
aspects évoqués ci-dessus.
L'approche de Jacobi (Souvenez-vous du séminaire
du 22 janvier) est typiquement interprétative et herméneutique,
ce qui a été durant longtemps l'orientation des sémiologues.
Il s'agit donc d'expliquer les règles de fonctionnement des discours
sans aucun projet évaluatif ou prescriptif. Pourtant, il arrive,
dès que l'on tente d'analyser les effets pragmatiques des messages
et dès que l'on s'introduit par ce biais dans la spèhre de
la réception, que le chercheur que induise à partir des ainsi
modèles décrits des critères d'évaluation,
des normes et des prescriptions. La difficulté est de ne pas confondre
effets pragmatiques, liés donc à la pratique des lanagages
et de la communication, avec les effets non langagiers.
Pour mieux comprendre la limite des effets pragmatiques du langage,
je vous conseille d'aller voir et re-lire (si, si
relire, vous avez bien lu) la synthèse des débats sur les
perlocutions -les actes dits perlocutoires- dans Meunier, Peraya (op.
cit.), pp. 85-90).
Entre ces deux approches -hermeneutique (interprétative) et expérimentale-
on trouvera le même type de complémentarité que celui
déjà signalé ci-dessus.
Il est donc vain de les opposer.
Il est important de voir que les recouvrements suggérés par
la représentation à la frontière des théories
de la communication. Ces zones de recouvrement sous celles de l'interdisciplinarité.
Pour le reste, le transparent ne demande aucun commentaire.
Ce domaine de recherche qui concerne aussi l'écriture multimédiatique
constitue un paradigme relativement neuf et peu d'études ont été
entreprises dans ce domaine. L'analyse des dipositifs multimédiatiques
et de l'écriture propre à ce "genre" pourrait se développer
dans un premeir temps en tous cas sur les concepts de base de l'analyse
sémiopragmatique des dispositifs audio-scripto-visuels (Allez
voir et lire dans Meunier, Peraya les pages 229-281).
Les concepts de dispositif d'énonciation,
de polyphonie, de scénarisation, d'occularisation, d'interpellation,
de focalisation, etc. sont tous susceptibles de servir de cadre de référence...
Faut-il encore que l'on s'attelle à ce travail de transposition
méthodologique.
Pour un mémoire,
ça tente quelqu'un(e) ?
On peut s'étonner de l'importance de la littérature et des
recherches à visée typologique ou taxinomique. L'activité
taxinomique, rappelons-le, est en réalité l'une des premières
de toute activité scientifique.
Par classification structurale, nous entendrons toute classification
qui se base sur des critères morphologiques, sur l'aspect physique
des représentation ou encore sur leur nature sémiotique.
La défintion n'est pas claire et souvent les recherches mêlent
ces deux types de critères.
Par classification fonctionnelle, nous entendrons toute classification
qui se fonde sur la fonction des paratextes et des plages visuelles, soit
supposées soit avérées. Il s'agit par exemple de d'analyser
les objectifs pédagogiques susceptibles d'être soutenus et/ou
réalisés par les paratextes.
Les classificaiton mixtes utilisent plusieurs critères:
registre sémiotique (i.e. nature sémiotique de la représentation
sur une échelle d'iconicité), fonction, objetcifs pédagogiques,
mode de liaison entre le texte et le paratexte, etc.
Il n'est pas question de faire ici la revue de questions de recherche
dans le domaine. Disons simplement que ces classifications ne peuvent éluder
la question du rapport texte/paratexte qui devient centrale dans toute
analyse des dispositifs d'énonciation multimédiatique, ou
des formes de communication hétéromédiatisée.
Bibliographie relative au Tr. 29 (de brèves
synthèses de ces recherches seront progressivement rédigées
et intégrées au document)
-
Belisle C. , Jouannade G. (1988), La communication visuelle, Paris,
Les éditions d'organisation.
-
Bretz A (1972), A taxonomy of Communicaiton Media, Educational technology
Publications, Englewood Cliffs, New Jersey.
-
Cossette C. (1989), Les images
démaquillées, Presses de l'Université de Laval.
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