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4. L'analyse des réponses
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4.1 Questions ouvertes et fermées
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4.3 Analyse des réponses 'texte' par Authorware
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4.2 Avantages et inconvénients des QCM dans un didacticiel
Les QCM ont été intensivement utilisés dans
l'évaluation pédagogique car ils permettent un traitement rapide,
objectif et facilement programmable des réponses. Ils ont cependant
souvent été critiqués, car la plupart d'entre eux
étaient mal construits et ne fournissaient pas une mesure valide des
compétences. La plupart de ces défauts ne sont cependant pas
intrinsèques aux QCM. Certains QCM peuvent posséder un pouvoir
diagnostic supérieur aux questions ouvertes, par exemple en incluant
parmi les propositions un ou plusieurs 'distracteurs' (proposition
correspondant à une erreur classique des sujets). Voici quelques
conseils concernant la construction d'un QCM.
- Clarté du tronc: Le tronc désigne la question
elle-même, par exemple 'laquelle des propositions suivantes est
correcte?'. Il convient d'éviter les formulations négatives
('laquelle des propositions suivantes est incorrecte') et à fortiori les
doubles négations ('laquelle des propositions suivantes n'est pas
incorrecte' ou 'quel pays n'a pas quitté l'URSS en 1990?'). Ces
formulations introduisent une difficulté supplémentaire qui ne
correspond pas à la compétence mesurée et réduisent
par conséquent la validité interne de la question: le sujet peut
se tromper parce qu'il n'a pas lu attentivement la question et non par
ignorance de la réponse. Dans les cas où une formulation
négative est inévitable, il convient de mettre la forme
négative en évidence: 'Laquelle des lois suivantes n'est
PLUS en vigueur aujourd'hui ?'.
- Nombre de réponses possibles: Augmenter le nombre de
propositions permet de réduire le rôle du hasard. En outre,
compter un score négatif pour les réponses erronées incite
le sujet qui ne connaît pas la réponse à s'abstenir de
répondre, plutôt que de répondre au hasard. On peut
alternativement inclure un bouton 'Je ne sais pas'. Certains logiciels
permettent au sujet d'indiquer son degré de confiance dans sa
réponse, par exemple en misant de l'argent fictif ou tout autre valeur
prélevée dans un contexte ludique.
- Nombre de réponses correctes: Le raisonnement de
l'utilisateur sera plus complexe si on ne lui indique pas à l'avance le
nombre de propositions vraies. Sachez en outre que le concepteur a tendance
à placer la réponse correcte vers le milieu de la liste des
propositions et à ne pas mettre la proposition correcte au même
endroit dans deux questions consécutives.
- Construire des distracteurs pertinents: Afin de multiplier le
nombre de propositions, le concepteur a parfois tendance a ajouter des
propositions fantaisistes que le sujet peut écarter sans aucune
difficulté. En outre, les affirmations générales
('toujours', 'jamais', 'tous', 'aucun',..) sont généralement
fausses. Les affirmations nuancées ont tendance à être
vraies ('dans certains cas', 'le plus souvent', 'parfois',...).
Nous avons
vu dans le module 3 que l'interface du Macintosh utilise deux
représentations différentes des questions à choix
multiples: les 'check box' sont utilisées lorsque plusieurs
réponses peuvent être fournies alors que les 'radio button' ne
permettent de communiquer qu'une seule réponse. Ces types de bouton ne
sont pas disponibles dans Authorware. Si l'auteur veut profiter de
l'assimilation probable de ces conventions par les utilisateurs, il devra
dessiner des objets d'interactions qui imitent l'apparence et le fonctionnement
de ces boutons.
Il existe une forme plus complexe de questions fermées, les questions
à appariement, qui consistent à mettre en relation des
propositions fournies dans deux listes distinctes. Dans ce cas, le nombre de
réponses possibles est fortement accru, ce qui réduit la part
laissée au hasard. La présentation classique des questions par
appariement est celle présentée dans la figure 4.2.a : le sujet
relie par un trait les propositions qu'il désire associer. Ce type
d'interaction peut être construit au moyen d'Authorware, par un
développeur avancé (fonction 'drawline). Le programmeur
débutant peut lui substituer un format de présentation
illustré par la figure 4.2.b. Pour autant que le sujet comprenne le
principe d'un tableau à deux entrées, son activité
cognitive sera identique à celle sollicitée par l'interaction
illustrée en 4.2.a. En effet, dans les deux questions a et b,
l'activité mentale du sujet consiste à former les paires (A,2),
(B,2), (B,4) et (D,1). La question B est plus facile à programmer
puisqu'il suffit de créer des zones sensibles et d'y faire
apparaître une marque lorsque le sujet clique sur cette zone. Cette
solution illustre deux idées importantes de ce cours. Primo,
l'interaction est évaluée par rapport à l'activité
cognitive du sujet davantage que par rapport à son activité
physique (cliquer, déplacer la souris, frapper une touche). Secundo,
lorsqu'une interaction facile à réaliser sur papier (a) se
révèle plus difficile sur écran, il est parfois
préférable de lui chercher une substitution que d'obstiner
à la transposer fidèlement.

Figure 5.2 : Questions à appariement: à gauche,
présentation classique (a), à droite, présentation en
table (b).
Voici certaines recommandations concernant la construction des questions par
appariement:
- La question est plus complexe si la relation entre les deux listes n'est
pas bijective, c'est-à-dire si une proposition de la première
série peut-être associée à plusieurs propositions de
la seconde série et réciproquement. Lorsque deux listes de quatre
items doivent être appariées, le nombre de réponses
possibles est de 24 (factorielle de 4) si la relation est bijective et de 256
(44) si la relation n'est pas bijective.
- Si les deux listes ont la même longueur, les sujets peuvent induire
à tort que cela implique une relation bijective. L'auteur peut soit
proposer des listes de longueurs différentes, soit préciser la
nature de la relation dans le tronc de la question ('Plusieurs flèches
peuvent partir du même point ou arriver au même point'; 'Plusieurs
croix peuvent être placées dans la même ligne ou dans la
même colonne').
- Si les deux listes sont de longueurs différentes, il est
préférable de placer la plus longue à gauche. Imaginons
que les deux listes comprennent respectivement 8 et 3 items. Les sujets ont
tendance à lire la première proposition de la liste de gauche
puis à chercher son correspondant dans la liste de droite. Si celle-ci
ne contient que quelques items, les sujets les retiendront assez rapidement et
pourront délibérer sur chaque item de gauche sans relire à
chaque fois toutes les propositions de la liste de droite.