Itinéraires culturels

 
 
La splendeur du Califat: Cordoue
En suivant la trace des Almohades: Séville
Le règne nasride de Grenade
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La civilisation de l'Espagne musulmane est encore très perceptible aujourd'hui en Espagne à travers notamment un riche héritage patrimonial et architectural. Nous vous proposons une petite visite guidée et en images à travers une série d'itinéraires qui, nous espérons, seront une invitation au voyage vous permettant de découvrir les témoignages vivants de la culture arabo-andalouse.

Accompagnez-nous dans ce merveilleux voyage!


 
La splendeur du Califat: Cordoue
Itinéraire : Cordoue - Medinat al-Zahra

Cordoue, fut depuis le début de la conquête, la capitale d'Al-Andalous. Siège du Califat indépendant, elle fut pendant le Xème siècle la ville la plus peuplée du Vieux Continent et son faste fascina géographes et les voyageurs. Ville de diversité, raffinement, de connaissance et de tolérance, Cordoue s'est distinguée au cours des âges par ses savants, ses philosophes, ses écoles et ses monuments.

Cordoue fut le centre du pouvoir et le centre culturel de l'art islamique de l' Espagne musulmane. Abderraman I commença au VIIIème siècle la construction de la Mosquée Aijarna, un des monuments les plus remarquables de l'art islamique. La Grande Mosquée connut des agrandissements successifs.  Au XVIème siècle une cathédrale fut bâtie à l'intérieur. 

L'intérieur de la cathédrale mosquée est impressionnant. On ne dénombre pas le nombre de colonnes (850) et d'arcades de l'édifice principal, ainsi que la diversité des matériaux utilisés (pierre blanche, brique rouge, marbre).

Le site de la Mosquée de Cordoue figure parmi la liste du patrimoine mondial.


Mosquée de Cordoue
Des quatre kilomètres de murailles qui existaient auparavant, il subsiste encore quelques restes près de la Porte d' Almodovar, actuellement très restaurée. Du vieil Alcazar des Ommeyyades, situé près de la mosquée, il n'y a que des vestiges sur la façade du Palais Épiscopal et des restes de Bains au Champ des Martyres.

Murailles de la Médina
A la Tour de la Calahorra (forteresse arabe du XIVe s.), des maquettes, du matériel audiovisuel et des figures nous content cette période de grande prospérité culturelle de l'Andalousie islamique. Parmi les bains conservés à Cordoue, il faut citer le Bain de Santa Maria, très endommagé par des interventions successives et le Bain de la Pescaderia.

Le Pont romain montre la restauration réalisée par les musulmans. Parmi leurs oeuvres hydrauliques, ont été conservés les Moulins de Enmedio et de Albolafîa (Xe s.).


Moulin de Albolafia
Le visiteur peut suivre le tracé singulier de la capitale du Califat dans les quartiers de l' Ajerquia où s'installèrent les mozarabes cordouans et dans la Juderia avec sa Synagogue, située près de l' Aljama. 

L'épilogue digne de cet itinéraire est la visite de la cité de Medinat al-Zahra, exemple de ville fastueuse et éphémère. Construite au Xe s. par Abderraman III et détruite en 1010 lors de l'insurrection des berbères qui mit fin au Califat, elle conserve des restes de palais, bains, mosquées etc. Cette ville fut le point culminant de la splendeur de l'art califal.


Salle de Medinat al-Zahra
Chronologie / Survol historique/ Architecture



 
 
 

En suivant la trace des Almohades: Séville
Itinéraire:   Séville - Castilleja de la Cuesta - Bollullos de la Mitation - Aznalcollar - Villalba du Alcor - Niebla
Séville est le centre de cette route. La patrie d'Al Mutamid, qu'il pleura dans ses vers, devint la principale ville sous les Almohades.

On leur doit une grande partie des constructions dont quelques vestiges ont survécu. De la Grande 'Mosquée almohade (XIIe s.) qui a été démolie, il ne reste que l'imposant minaret nommé La Giralda, la tour la plus svelte de l'architecture musulmane, ainsi que la Cour des Orangers avec deux portes donnant accès au monument. Quand la mosquée fut construite, elle se présentait comme ses soeurs marocaines (la Koutoubia à Marrakech et la Tour Hassan à Rabat) et était dotée de 4 boules dorées. A la place de l'ancienne mosquée, se dresse la Cathédrale de Séville dont La Giralda ("Girouette"), haute de 98m, est devenu le clocher . 

Près de l'Église d' El Salvador ,on peut voir des restes de la mosquée primitive sévillane, celle de Ibn Adabbas (IXe s.).  Les Almoravides reconstruirent pendant la première moitié du XIIe siècle la muraille romaine, agrandie plus tard par les Almohades et les Chrétiens.


La Giralda et la Cour des Orangers
Entre la Porte de Cordoue et l'Arc de la Macarena se trouve le secteur le mieux conservé notamment avec  plusieurs tours: la Tour d' Abdelazis, la Tour d'Argent et  surtout la Tour de l' Or (XIIIe s. ) dont le nom vient de ce qu'elle était lambrissée de carreaux de faïence dorée.

La Tour de l'Or
Bien que l'Alcazar (Palais Royal) date en grande partie de la période chrétienne, on peut encore y apprécier l'influence islamique. De la période Califale, il y a plusieurs tours, des pans de muraille et une porte dans le secteur du Patio de Banderas. D'origine Taifa et de configuration Almohade, on peut apprécier un jardin de transepts dans l'ancienne Casa de Contratación. De l' Alcazar Almohade; il ne subsiste que le Patio del Yeso (  fin du XIIe et début du XIIIe siècles).

Plusieurs restes de bains sont aussi conservés à Séville. Les plus importants sont les Baños de la Reina Mora (Rue Banos) de la période Taifa. 
 


Intérieur de L' Alcazar
En montant vers l' AIjarafe,  nous arrivons à Castilleja de la Cuesta dont l'Ermite de Nuestra Señora de Guia est perchée sur une "ràbita" almohade. De cette même époque (fin du XIIIème s.), il reste une mosquée, transformée en ermite, Ermita de Cuatrovitas, dans la région de Bollullos de la Mitation.

Dans la chapelle du Cimetière de Aznalcollar, on peut voir des restes de la seule zawiya islamique conservée en Andalousie. Dans l'Eglise de San Bartolomé de Villalba du  ALcor est installée l'ancienne usine d'un ribat almohade. Cet  itinéraire se termine devant les murailles de Niebla dont les tours, créneaux et portes d'une intense couleur rouge évoquent leur passé médiéval. Dans le château d'Almonaster la Real, le voyageur récalcitrant devra visiter une mosquée du XIème siècle (devenue également une ermite) car son mihrab est probablement le plus ancien ayant été conservé dans l'Islam occidental.


Tour de Niebla
Architecture / Héritage scientifique et culturel / Chronologie



 
 
 
 
 
 
 
Le règne Nasride de Grenade
Itinéraire:  Grenade et L'Alhambra - Guadix - Baza - Alhama de Almeria- Pechina - Almeria

La splendeur de Grenade, dernier bastion de l'Islam dans la Péninsule, date de la prise de Cordoue (1236) lorsqu'elle fut à la tête du Royaume Nasride et devint une des plus belles villes d' Occident. Pendant deux siècles et demi (1238 à 1492), le Royaume de Grenade fut symbole de prospérité économique, culturelle et artistique. Grenade est classée ville du patrimoine mondial.

Les rois nasrides construirent des palais des Mille et Une Nuits dont L'Alhambra est la réalisation la plus remarquable. L' Alhambra vient de l’arabe «al hamra » qui signifie «la rouge », elle fut appelée ainsi à cause de la couleur de ses tours et de ses murailles qui entourent toute la colline de sabika. Cette forteresse mauresque des derniers souverains arabes de Grenade est célèbre pour la beauté de sa richesse et de ses décorations. Sa construction débuta en 1238 à l’initiative des rois nasrides sous le règne de Yusuf I et fut terminée en 1358. Elle conserve les empreintes des sultans qui gouvernèrent le royaume de Grenade jusqu’à la fin du XVème siècle.

L'Alhambra, ville palatine avec ses fortifications, son Alcazaba et les Palais des Lions et de Comares est aujourd'hui le siège du Musée National d'Art Hispano-musulman . L’Alcazaba (la citadelle) fut fortifiée par une première génération de souverains islamiques. Les autres bâtiments datent des XIV et XVème siècles.

L' Alhambra est divisée en deux parties. La partie de gauche appartenait à Yusuf I, on y retrouve en particulier la cour des Myrtes et son bassin rectangulaire entre des haies et des myrtes et  le Salon des Ambassadeurs. La partie de droite appartenait à Mohamed V, elle est composée notamment de la salle des Deux Soeurs qui possède un dôme d'une grande beauté, du Palais de Comares et de la célèbre Cour des Lions dont les fines colonnes de marbre et la fine décoration en font le joyau de L' Alhambra. 

Hors de L' Alhambra, mais intimement et officiellement rattaché à elle, se trouve le Généralife, maison de plaisance des rois maures de Grenade. Celui-ci est surtout célèbre pour ses jardins merveilleux, créés par plusieurs générations. Le nom "Généralife" signifie jardin de  "l’arife" ou architecte. 

En 1870, L' Alhambra est classée monument historique. Dès lors, L' Alhambra est restaurée voire même embellie, elle a été conservée pour le plaisir et l’admiration de tous. Tous les ans, elle attire 1.5 million de visiteurs.
 

 

Vue générale de l'Alhambra
 
 


Cour des Lions
 
 
 
 


Jardins du Généralife


Porte Elvira
En plus de L' Alhambra, Grenade conserve de nombreux vestiges de son enceinte (XI-XIVe siècles):  la zone de la Alcazaba Qadima et de nombreuses portes (de Monaita, d' Elvira, de Fajalauza, etc). Les Tours Bermejas et le Château de la Silla del Moro complètent ses défenses.

Des mosquées de Grenade, ont subsisté les minarets de l'Église de San José (califal) et du Couvent de San Juan de los Reyes (nasride). Le Palais Épiscopal héberge la seule École d' Étude du Coran conservée à Al -Andalous.

Il y a d'autres édifices d'intérêt comme le Bañuelo, le Bain del Nogal (XIème s.) ou le Corral del Carbon ou Alhondiga Gidida (XIVe s.). L'Albaicín fut le faubourg le plus important de Grenade. Ce quartier s'élève face à L'Alhambra. C'est là que fut construite la première forteresse arabe de Grenade et que se réfugièrent les princes après la conquête de la ville par les Chrétiens. À travers ses petites rues en pente, tandis que l'on contemple les pierres rougeâtres de L'Alhambra, on découvre les vestiges de sa principale mosquée dans l'Eglise d' El Salvador, des maisons nasrides dans le Couvent de Santa Catalina de Zafra et dans la Maison de Daralhorra, des restes de Bains (XIIIe s., rue del Agua) et de nombreux réservoirs d'eau. 


Alcazaba de Guadix
De Grenade, on se dirige vers Guadix jusqu'à son Alcazaba. A Baza se trouve le singulier Bain de la Juderia (XIe s.) plus petit que les bains arabes.

L' Ermite de Santiago de Finana  est située sur une ancienne mosquée  du XIVe siècle. Il reste des bains arabes dans les villes thermales de Alhama de Almeria et Pechina  (Bains de Sierra Alhamilla). On peut finir cette route à Almeria avec son Alcazaba (X-XIe s.) ou devant les restes de son aljama (XI-XIIe s.) située dans l'Eglise de San Juan el Nuevo.

Héritage scientifique et culturel / Survol historique / Chronologie / Architecture
 
 
 

Liens

 D'autres itinéraires culturels sont présentés dans l'immense travail réalisé dans le cadre du projet Le Legado Andalusi ont une partie est présentée en français .
Pour vous documenter sur le dialogue historique et interculturel et ses réalisations,  nous vous recommandons de vous reporter au projet de l' UNESCO  Les Routes d' Al-Andalus .