L'héritage scientifique et culturel


Introduction
La prose, la poésie et la musique
L'histoire et la géographie
La philosophie
Averroès
Les sciences naturelles
La vie quotidienne et économique
 
Sommaire Histoire Accueil
Introduction
L’occupation arabe de l'Espagne durant huit siècles laisse un grand héritage scientifique et culturel. Certains historiens considèrent d'ailleurs l'Espagne musulmane comme le centre culturel le plus important du monde à cette époque.

L'activité intellectuelle est le trait dominant de l'élite al-andalouse vue par elle-même. L'honnête homme andalou a un penchant pour la musique, la poésie, les jeux de l'esprit; il cultive l'amour des sciences, des livres et la pratique religieuse.

La langue arabe est, à cette époque, la langue scientifique internationale. De plus, elle est synonyme de raffinement et d' érudition. L'arabe était non seulement étudié et parlé par les musulmans mais aussi par les mozarabes (chrétiens sous domination musulmane) et les juifs, communautés très actives dans la vie publique.

Des émirs et califes, tels qu' Abderrahman II, Abderrahman III y al-Hakam II  furent eux-mêmes de grands érudits qui s'entourèrent de savants. Ils firent traduire les principales oeuvres grecques et édifièrent des mosquées où l'on enseignait la religion et la jurisprudence. Certains furent même de grands poètes comme le roi Al-Mutamid de Séville.  On créa aussi des bibliothèques publiques et privées, ce qui traduit bien la portée culturelle de cet empire.

Le célèbre Ibn Hazm (994-1064) consacra de nombreuses pages au classement des sciences dans des livres comme le Maratib al-ulum ou Kitab al-ajlak. Cet auteur a été un des plus prolifiques de l'Islam qui s'est distingué en tant que poète, théologien, juriste, historien et philosophe. Un autre des grands sages fut Said (m.1070) qui rédigea, entre autres, le Tabaqat.

La prose, la poésie et la musique
La prose et  la poésie furent deux disciplines hautement valorisées par les andalous, amateurs de la beauté, de l'esthétique et de la nature. L'époque des Taifasfut un chaos politique mais aussi une période de décentralisation du pouvoir qui jusqu'alors se concentrait à Cordoue. 
A côté du roi poète Al-Mutamid, il faut citer Ibn Zaydun (1003-1071) et son aimée, la princesse Wallada, ainsi que All-Ramadi (m. 1015) et, quelques siècles plus tard, Ibn Zamrak, le poète du XIVe siècle qui inscrivit ses vers dans les murs de l'Alhambra. La forme la plus cultivée et élégante de la poésie fut la qasida, à côté de formes plus populaires appelées muwashaha et zéjel, dont l'auteur le plus réputé fut Ibn Quzman (XIIe siècle), dont la renommée s'étendit jusqu'à Bagdad.
La musique ne fut jamais un genre très considéré par l'Islam; cependant, cette période arabo-andalouse vit l'avènement de grands musiciens dont le célèbre Ziryab, provenant de Bagdad au IXe siècle, qui, à côté de révolutionner les modes vestimentaires, la cosmétique et la cuisine fut un magnifique joueur de luth auquel il ajouta une cinquième corde.
La prose -surtout philosophique- fut notamment représentée par le penseur Ibn Tufayl, qui se fit remarquer par son ouvrage Hayy Ibn Yaqzan, connu aussi sous le nom du Livre du Philosophe autodidacte.
Joueurs de Luth
L'Histoire et la Géographie

Beaucoup d'oeuvres des nombreux historiens et géographes de cette période se sont perdues. Parmi les historiens les plus renommés, il faut citer au XIe siècle Ibn al-Jatib et surtout  Ibn Jaldun, auteur d'une oeuvre fondamentale de son temps: el Muqaddimah. Parmi les géographes, on relèvera Al-Idrisi (XIVe siècle) et Ibn Batuta,le plus grand voyageur de son temps.

La Philosophie
Dans un premier temps de l'Islam en Orient, la science de la philosophie et de la logique furent étudiées dans un climat de grande tolérance religieuse et intellectuelle.  C'est dans la période de la conquête arabe de l'Espagne que furent traduites pour la première fois en arabe les oeuvres philosophes grecs, en particulier Aristote et que se développa un vif intérêt pour cette matière malgré le regard sévère des autorités religieuses.

Le promoteur de l'étude de la philosophie fut Ibn Masarra (panthéiste), suivit au Xe siècle de  Ibn Hazm et du juif Ibn Gabirol qui  professa une philosophie néoplatonicienne. Le XIIe siècle fut marqué par Ibn Bayyah (Avempace) et son disciple Ibn Tufayl, dont l'oeuvre eut un fort impact parmi les chrétiens.

Mais sans doute, celui qui eut la plus grande influence aussi bien dans le monde islamique qu'en Europe fut Averroes (Ibn Rushd, 1126-1198), de qui de nombreuses oeuvres ont été conservées et qui fut le contemporain de l'éminent philosophe juif Maïmonides (1135-1204).

Averroès
 Averroès (nom arabe : Abú al-Walìd ibn Ruchd) était, entre autres, un médecin et philosophe arabe du XIIe siècle né à Cordoue (1126-1198).

Averroès a étudié, en plus de la jurisprudence musulmane que lui a enseignée son père qui était juge, la théologie, la philosophie, les mathématiques et la médecine. Il occupa plusieurs hautes fonctions : cadi de Séville (1169), grand cadi de Cordoue (1171), premier médecin à la cour du calife Abú Yaqub Yusuf (1182).

Averroès est devenu célèbre notamment au travers de sa conception des vérités métaphysiques. Pour lui, elles pouvaient en effet s’exprimer de deux manières différentes et pas forcément contradictoires : par la philosophie (Aristote, néoplatoniciens) et par la religion. Cette façon de présenter deux catégories de vérités fut perçue de manière hostile par les religieux à l'esprit étroit, et Averroès fut exilé en 1195.

Son influence posthume en Islam fut quasi nulle, et c'est à des juifs et des chrétiens qu'on doit la conservation et la traduction de ses oeuvres. Son oeuvre majeure est le Tahafut al-Tahafut (L'incohérence de l'incohérence). Ses commentaires des oeuvres d’Aristote figurent parmi les plus fidèles ; ils furent traduits en latin et en hébreu et eurent une grande influence sur la pensée chrétienne et philosophique dans l’Europe médiévale.

La vie d’Averroès a été retracée dans " Le Destin ", un film de Youssef Chahine (coproduction franco-égyptienne) primé au Festival de Cannes en 1997 (Prix du 50e anniversaire du festival qui a récompensé l’ensemble de l’œuvre cinématographique du réalisateur). Ce film dénonce l'intolérance religieuse sous la forme d’une fable enjouée, haute en couleurs et profondément optimiste. Nous  vous le conseillons personnellement !

Chronologie
 
Les sciences naturelles
On ne peut pas ne pas mentionner les grands savants qui ont révolutionné de nombreux aspects de la vie. Ils étudièrent les mathématiques, l'astronomie ( Ibn Taimiya), la médecine ( Abu Bakr Al-Ansari;  Maslama Al-Mayriti ), la botanique (Ibn-Baytar) et l'agronomie ( Ibn Al-Awam) ainsi que l'astrologie et l'alchimie. Mais la médecine fut à son apogée avec Averroes et les frères Harrani, qui exercèrent sous la protection de Al-Hakam II.
Ils ont tous influencé l'Europe contemporaine et postérieure et leurs textes furent étudiés jusqu'au milieu du XVIIe siècle par des savants tels que Michel Servet, Copernic, Nicolas Massa ou Galilée.
Instruments de mesure
 
La Vie quotidienne et économique
Les arabes créent un nouveau type de société urbaine très structuré qui améliore et facilite la vie. Ce sont eux qui créent le système d’égoûts des villes. Ils développent  l’hygiène de vie puisqu’ils instaurent le bain public et le hammam dont il en existera plus de 600 dans le califat de Cordoue. La mosquée était un lieu très fréquenté pas seulement pour prier mais pour organiser différentes réunions de type social et éducatif.

Ils développent les voies de communications grâce à de grandes routes commerciales qui établissent une liaison entre la péninsule et la Mer Rouge, la Méditerranée et même l’Océan Indien. Ils exportent au-delà du détroit: brocard de Malaga, Murcie ou Valence, Céramique de Valence et Malaga), les chantiers navals de Ceuta, Almeria et Bougie et importent des ports marocains des céréales, du bétail et des cuirs, signes d'une véritable prospérité économique. Les échanges commerciaux s'effectuaient en monnaie qui se frappait à Cordoue.
 

Bains publics









 

Le travail des champs est facilité grâce à l’invention de la roue à godets "noria" qui permet de monter l’eau dans les canaux d’irrigation.L'amélioration du système d'irrigation accroit le rendement des cultures traditionnelles (vigne, olivier) et l'introduction de  nombreuses nouvelles plantes : l’abricot, la grenade, le melon,  l’artichaut, l'aubergine, l'asperge, l'endive le riz ainsi que la canne à sucre.

La cuisine est raffinée et variée, boulettes de viande au cumin, couscous, empanadas de poisson et légumes, poissons au four aux épices, aubergines  farcies, etc.

Noria