Il est important de préciser ici
que le copinage avec le Diable n'eu pas eu lieu d'emblée dans les
procès de sorcellerie.Au départ, la simple accusation de
malefichia
(le maléfice) suffisait à l'accusation de sorcellerie.Elle
consistait à user de magie noire (rendre une bête malade
ou le voisin sans virilité) mais en aucun cas le Diable était
mentionné.
Très
vite, les ecclésiastiques amènent la notion de satanisme
avec la triple accusation de sorcellerie, mettant ainsi la sorcière
en relation avec toutes sortes de démons.
La sorcière était donc
dénoncée (en général par des voisins) puis
arrêtée. Ensuite elle devait répondre de ses
accusations et dénoncer ses complices. Si elle refusait d'avouer,
l'accusée passait à l'épreuve des aiguilles. Il s'agissait
au moyen de petites aiguilles de trouver la marque insensible du Diable
laissée lors de la conclusion du pacte (en général
lors du coït diabolique). Les moines dominicains se chargeant de cette
tâche trouvaient toujours une marque (et non LA marque) dans un grain
de beauté, une verrue ou une cicatrice.Ceci constituait une preuve.
Puis si les trois accusations n'étaient
pas confessées, elle était mise à la question c'est
à dire à la torture.
Cette triple accusation était:le
pacte avec le Diable, le sabbat et le
vol dans les airs.
Le pacte avec
le Diable consistait en l'accusation principale. La sorcière
rejetait à tout jamais Dieu et promettait de le combattre et de
barrer la route du Bien, se consacrant toute entière à
Satan. Le pacte permettait donc de prouver la provenance des pouvoirs du
sorcier et de saisir la cause de ce don. Il est important de préciser
que le Diable ne forcait pas à la signature de ce pacte car Dieu
avait fait les hommes libres. La sorcière ou le sorcier avait donc
accepté la conclusion du "papier" volontairement, ce qui autorisait
alors d'emblée son châtiment.
Comme le pacte relève la responsabilité
du sorcier et il n'est donc pas étonnant que les juges l'aient vivement
recherché. Mais les pactes restèrent la plupart du temps
introuvables même lors de l'arrestation au domicile de l'accusé(e).
Précisons quand même que
les les sorcières de l'époque, le plus souvent campagnardes
et illettrées, n'auraient pu écrire sous la dictée
ni même signer autrement que d'une croix.
Les juges acceptèrent bien de
ne pas le trouver car il était normal que le Diable l'ai fait disparaître.
Le contenu était tout le temps
le même, le signataire ne demande jamais rien pour lui mais s'engage
à renier Dieu, abandonne son âme et accepte la souveraineté
de Satan.
Madeleine Bavent récita son pacte
en 1640:
"Moi, religieuse de Louviers, je
me donne à Belzébuth, à Lucifer, à Léviathan...
et renonce à Dieu, à
la Vierge, aux noeufs choeurs des Anges, aux saints et aux saintes du Paradis,
et j'adore de tout mon coeur les neuf choeurs des diables"
(Retour aux Voix qui s'élèvent)
Le second crime
consistait à se rendre au sabbat. Il s' agissait d'un double
de la réalitéoù régnait l'inversion. Cette
réunion du mal, pleine de sorcières et d'adorateurs de Satan,
démons et autre animaux maléfiques, était de grandes
festivités où l'on rend hommage au Diable. Les descriptions
varient beaucoup selon les témoignages mais une messe à
l'envers, le rituel du salut (on baisait l'arrière du Diable
tantôt un anus tantôt un visage qu'il a au derrière;
comme tout est à l'envers, au lieu de baiser le doigt d'un évêque
on lui baise ses arrières), d'orgies où l'on mangeait des
enfants, et une grande activité sexuelle revient dans quasi tous
les témoignages.
La sorcière accusée devait
connaître
charnellement le Diable à la fin de la cérémonie.
Cette relation n'est jamais decrite comme agréable car le Malin
était fort membré ( plus d'une coudée) et tout
froid.
Interrogée s'il avait baissé ses chausses, puisqu'on lui baisait le cul. - Qu' oui -Interrogée si son cul était chaud ou froid - Qu'il était froid |
La troisième accusation était
celle du vol pour se rendre au sabbat. Le vol sur un balais semble
avoir été plus courant en France alors que la fourche était
plus répandue en Allemagne. La sorcière s'enduisait généralement
d'un ongent (souvent un cadeau du Diable pendant le premier sabbat) qui
permettait de voler pendant de longs trajets.On pouvait également
se rendre au sabbat en chevauchant des animaux comme un bouc ou un crapaud
ou le Diable lui-même pouvait servir de véhicule.
En 1602, Mengeatte, femme de Jean Cachette,
de Flin, raconte que le Diable l'a soulevée en l'air avec
" un nuage ou brouillard qui l'empêche
de rien voir et aussi d'être vue ,
et qu'en peu de de temps ils arrivaient
au lieu où ils devaient aller".
Il est ici important de préciser que ces faits n'ont JAMAIS été prouvé. Des quantité de femmes se sont vu imposées ces aveux sous la torture et n'ont pas eu d'autres choix que celui d'avouer des faits qu'elles n'avaient pas commis. Peut-être pensaient-elles sauver leur vie et leur corps. Avaient-elles une autre alternative ???
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