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Les légendes urbaines

Du fond des âges... 

Les peurs ancestrales du loup-garou, du diable et d'autres vampires du folklore oral et de la littérature se sont déplacées de l'imaginaire bucolique à la réalité urbaine de l'ère industrielle et de ses avatars. 

Nos peurs sont affaire de croyance, et témoignent de l'importance à un moment donné d'une idéologie; l’animisme, la religion, l’occultisme, et la science ont proposé chacune à leur manière une explication du monde et des démons à combattre : que se soit les éléments naturels, les forces surnaturelles ou la perte des valeurs...et devant le scepticisme général d’autres croyances prennent le relai... 

Les pauvres bergères attaquées par le loup ou autre créature des bois, sont devenues des femmes
seules agressées dans les parkings... le raccourci est saisissant, mais il témoigne de l'évolution de
nos mentalités et de notre style d'habitat... bien que les campagnes soient presqu'aussi peu sûres
que les villes, les nouveaux prédateurs occupent le plus souvent le terrain urbain, car plus facile à
manipuler pour se fondre dans la masse, plutôt que d'affronter la nature en tenue de camouflage...
Leur terrain de chasse, mais aussi les stratégies de chasse ont changé, le flair et l'odorat ont laissé la
place à la traque virtuelle, et la recherche de la victime n'est plus seulement une question d'odorat ou
d'opportunité, mais elle est devenue une recherche selon des critères précis... 

Aux temps modernes...

Nos nouvelles frayeurs ont pris le visage de l'iconographie urbaine: agressions gratuites, terrorisme, enlèvements, attentats, manipulations... elles ne sont plus tirées d'un récit épouvanté d'un paysan ou de la description éclairée d'un historien, mais ce nouveau folklore diffusé à l'échelle planétaire, est aux mains des manipulateurs de l'image.
La base est la même: exorciser nos peurs ataviques de se faire dévorer, perdre le contrôle des événements, ou être confronté à l’inconnu… 
Les films d’épouvante, tels que Freddy les Griffes de la nuit , ou l’exorciste, font désormais partie de l’univers fanmtasmagorique du consommateur moyen de K7 vidéo ou ciné. Et de même que la scène de la douche dans le film « Psychose » a marqué une génération, une chaudière ou une certaine musique suffisent à nous donner le frisson…ette nouvelle mythologie intègre aux superstitions du passé, que forme la cohorte de l’au-delà des vampires, possédés et fantômes, des personnages tirés des faits divers, tels que les serial killers. 

Et les contes oraux, ou les nouvelles fantastiques ont laissé une grande place à la manipulation d’images virtuelles et de trucages, pour un divertissement annoncé comme tel et qui remplit aussi la fonction de conte moderne, reflet de nos angoisses et de nos doutes. 
Cette façon de se raconter des histoires, d’identifier des archétypes de comportement ou de déviance, procède bien de notre envie de comprendre la réalité qui nous entoure, quitte à troquer notre doute contre une vérité provisoire qui atténuerait nos angoisses...