LA PHYTOTHERAPIE



          Aujourd’hui encore, la phytothérapie est la plus répandue de toutes les formes de médecines du monde. Toutes les cultures l’ont utilisées, à un moment de leur histoire, comme principal mode de traitement. Il est vraisemblable qu’elle ait pris naissance en Inde. La connaissance médicale se répandit ensuite en Chine et au Moyen Orient. Par ailleurs, la philosophie qui sous-tendait la médecine égyptienne et, plus tard, gréco-romaine, entretient des similitudes avec l’ancienne pratique ayurvédique originaire du nord de l’Inde et la médecine traditionnelle chinoise. 
         La phytothérapie occidentale est essentiellement d’inspiration hellénique, à laquelle vient s’ajouter une forte influence amérindienne. Les recherches semblent confirmer l’étendue impressionnante de la connaissance empirique traditionnelle. Environ 80% de la population mondiale compte encore aujourd’hui sur la phytothérapie pour répondre à ses besoins de santé et, même dans la médecine allopathique occidentale, jusqu’à 20% des médicaments utilisés sont dérivés des plantes. 
Les plantes ont presque toujours constitué la méthode la plus populaire d’autotraitement pour les maux bénins. 
 

Les techniques utilisées par le phytothérapeute.
Que soigne la phytothérapie ?
- troubles émotionnels
- maladies courantes
 
 
 

HISTORIQUE





          L’histoire de la phytothérapie est liée à celle de l’humanité, car dans toutes les cultures on a toujours compté sur les valeurs curatives des plantes pour soigner et guérir les hommes. Certaines cultures – notamment en Chine et en Inde – perpétuent depuis des siècles une longue tradition d’herboristerie, tandis qu’en Europe et Amérique du Nord, sa popularité fut plus fluctuante face à la médecine conventionnelle. Aujourd’hui, cependant, la phytothérapie est de plus en plus appréciée, notamment pour son approche holistique.

          Il est vraisemblable que la première médecine par les plantes, hormis une utilisation presque instinctive des propriétés thérapeutiques des plantes qui existe depuis la nuit des temps et est toujours pratiquée dans certaines tribus, soit née en Inde, il y a plus de 4000 ans. Les populations indiennes qui migrèrent vers la Chine emportèrent sans doute avec elles leur longue tradition herboriste. La médecine traditionnelle chinoise s’appuie sur une conception philosophique de la santé et de la maladie, les traitements employés regroupant la phytothérapie, l’acupuncture, la moxibustion et diverses techniques de massage.

     Ce savoir se propagea également vers l’ouest, au Moyen-Orient, et la tradition égyptienne eut une influence significative sur l’herboristerie européenne. Des papyrus datant de 3500 ans indiquent que les Egyptiens employaient plusieurs centaines de plantes tant pour leurs valeurs culinaires que thérapeutiques. Ces deux usages demeurèrent inextricablement liés pendant des siècles, comme l’écrivait un médecin grec : « que votre nourriture soit votre médecine, et votre médecine votre nourriture ». 

Lorsque les Romains leur succédèrent, leurs médecins militaires propagèrent plantes et herboristerie dans le monde entier. Quantité de plantes méditerranéennes furent ainsi transplanter dans toute l’Europe et en Angleterre. Grâce à l’invention de l’imprimerie, la diffusion des anciens textes romains et grecs s’élargit à un public plus vaste. Une découverte qui coïncida avec la rapide expansion des villes ; pendant les deux siècles qui suivirent, la connaissance des plantes s’accrut considérablement dans tous les domaines. Au seizième siècle, les ouvrages d’herboristerie furent essentiellement publiés en langues nationales, et non plus en latin. 
 

Entre temps, les phytothérapies traditionnelles avaient été importées par les premiers colons vers l’Amérique. Certains émigrants s’intéressèrent également au savoir médical des Amérindiens dont ils adoptèrent quelques plantes et remèdes. Le système médical indien se fondait sur l’utilisation de plantes, une alimentation simple et saine, et l’exercice physique au grand air. Ils avaient également recours aux bains de vapeur dans des tentes de sudation.

        Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un regain d’intérêt pour la phytothérapie, et l’herboristerie est davantage appréciée pour ses propriétés thérapeutiques. Cette forme de médecine connaît une étonnante progression due sans doute aussi à son aspect préventif et holistique. Elle cherche moins, en effet, à diagnostiquer des symptômes, qu’à considérer l’homme comme un tout. Au lieu de tenter l’éradication du microbe responsable de la maladie, elle cherche à traiter la faiblesse à l’origine de l’affection en la restituant dans le contexte plus général de la vie du patient.