Cette petite esquisse a montré qu'il était possible de trouver avec
des moyens assez simples des
structures de l'intrigue (raconté)
dans un corpus de textes bien délimité.
Il semble cependant que le projet de travailler avec de tels outils
sur un ensemble de textes narratifs plus diversifié présente des
difficultés.
En effet la liste des fonctions et des rôles universels sera beaucoup
plus longue pour un corpus élargi.
En outre le nombre des combinaisons possibles entre éléments
croit exponentiellement
avec l'élargissement du corpus.
Ces listes de fonctions ne seraient plus ordonnées (dans le sens, où
le premier élément doit se trouver aussi au début du récit).
Le point de rupture d'un tel projet réside donc dans l'impossibilité
de saisir des structures de récit relativement complexes et
diversifiées par des simples listes.
Toutefois il semble qu'il sera possible d'établir par exemple
un catalogue de types d'actions humaines à portée restrainte.
Ceci dit, il faut ou
bien adapter ou bien changer ce style d'analyse et trouver des
moyens pour établir entre les
fonctions d'un récit, des relations plus complexes qu'une simple
succession d'éléments.
L'avantage d'une méthode d'analyse simple comme celle de Propp est
le fait qu'elle permette de travailler relativement rapidement, et
qu'elle puisse être adaptée à l'objet d'analyse facilement.
Une première stratégie d'adaptation
serait de généraliser les catégories de cette grammaire de facon
à ce qu'elle couvre un ensemble plus varié de textes.
Ce genre de travail a son utilité pour définir des types de
textes etc., mais cette méthode n'est pas
performante compte tenu de nos possibilités actuelles.
Une autre stratégie d'adaptation consiste à
élaborer et à raffiner l'approche Proppienne comme le font les
structuralistes francais.
Ces chercheurs ont mieux élaboré en général
le concept de rôle et d'action.
Toutefois ils travaillent en général
avec des catégories plus abstraites que Propp.
Ceci leur permet
de tirer des conclusions plus générales que celles de Propp
sur la structure des textes narratifs, mais les privent
d'atteindre certains résultats intéressants sur les thèmes de ces textes.
Ainsi il est
très étonnant que relativement peu de chercheurs aient repris l'idée
de faire une grammaire de thèmes.
Dans ce domaine Propp reste toujours l'exemple.