Chaque récit, une fois crée contient un quelque chose qui
lui donne son identité et son essence.
Une question intéressante est de savoir sous quelles conditions
un récit se maintient, se transforme.
On peut se demander aussi quel sont les contraintes externes
qui lui donne cette stabilité quasi-autoorganisatrice.
Greimas (70:135ff.) distingue des contraintes logiques,
idéologiques, historiques, géographiques et linguistiques.
Cette énumération n'est pas exhaustive et dit seulement en
brèf le monde entier (interieur et extérieur) nous
détermine et notre manière de traiter un récit.
Dans ce paragraphe on ne discutera toutefois que
la notion du code comme contrainte
qui peut s'exercer sur la production et la reprocuction d'un récit.
La notion de code fait référence
aux possibilités combinatoires qu'il détermine pour un
récit-type.
Sans vraiment discuter le concept de code, qui n'est pas
souvent utilisé dans les théories du récit, on peut faire
les distincions simples suivantes:
D'abord un code primaire règle la production de
la structure du récit.
Au même niveau que ce code se
trouvent nos limitations cognitives.
Il y existe ensuite des codes secondaires qui règlent entre
autres, la production d'un récit dans des situations
sociales différantes.
Greimas définit aussi une notion de code à
plusieurs dimensions.
Elle comprend tout d'abord
armature, ensemble de propriétés qui restent invariantes dans
deux ou plusieurs mythes.
Dans mon langage l'armature représente le contenu
invariable d'un schéma ou un script thématique.
Dans le modèle de Greimas on trouve en conséquence un principe
d'autor'egulation: Un texte a tendence à se conserver
se maintenir dans une certaine manière.
Il préserve son noyeau et
et n'est l'objet que de transformations limitées comme des
suppression d'éléments, des additions, des réorganisations.
Ensuite, pour Greimas, la
notion de code du récit dénote le système des fonctions
qu'assigne un récit-type à ses propriétés, tandis que le
message correspond au récit réel et actualisé.
Ainsi l'armature se maintient en règle générale, le code se transforme
et le message change.
Les variations permises jouent souvent seulement
au niveau du langage comme le montre nos exemples 1 et 2 de l'histoire
d'acquisition d'immeubles.
Le type de transformation qu'on rencontre souvent sont les suivantes:
a) Au niveau syntagmatique il y a: iteration,
permutation, addition, supression, amalgame, différentiation, etc, b)
au niveau paradigmatique: cumul de fonctions par un acteur,
démultiplication d'un rôle actantiel en plusieurs acteurs,
permutation de qualification des personnages ou des transformations
des personnages, etc.
(cf.
Hamon).
Il est intéressant de s'interroger sur les causes et les circonstances
de certaines de ces transformations.
Nous laisserons de côté les transformations de message (au sens de
Greimas) qui sont dus plutôt au hasard.
Certains transformations au niveau du message et au niveau du code
s'expliqent par nos capacités de mémorisation.
Souvent les transformations de code permettent de
déduire quelque chose sur la personalité du producteur ou sur ses
intentions.
Finalement, il existe même des transformations au
niveau de l'armature: Le récit
peut changer d'identité, il peut "survivre" partiellement
comme partie d'un autre récit ou même d'un autre texte-type.
Dans le
cas des histoires que raconte le politique, les récits journaliers
sont souvent intégrés dans une grande structure de savoir sur le
dévéloppement du monde politique.