Comme l'analyse du récit se concentre en règle
générale sur l'analyse des formes, j'ai évité jusqu'à
présent de discuter d'analyse du contenu du récit.
Très souvent, les chercheurs ne s'intéressent même pas au
récit analysé lui-même, mais aux systèmes qui le
constituent, qui lui donnent sa forme et son sens.
L'utilisateur de leurs méthodes d'analyse ne doit pas forcement
suivre leur exemple.
L'application de n'importe quel langage d'analyse donne au
récit une structure, c'est-à-dire dégage des éléments
constituants et les relations qui existent entre eux.
Pour l'analyste en science politique l'application de ces
méthodes n'est donc qu'une première étape qui lui permet
de lire le récit d'une facon plus systématique et aussi plus
profonde.
Il est aussi important de rappeler que je n'ai
nullement l'intention de présenter des modèles d'analyse de
l'effet du récit.
Le but (ou thème) du récit, souvent donné d'une manière
indirecte par le producteur ne doit pas être confondu avec
l'analyse simple du contenu.
L'effort de ce travail est concentré sur la discussion de
cette première étape d'analyse, à savoir le message
proprement dit du récit.
Ainsi je ne mentionnerai que quelques éléments que peut
dégager une analyse d'un récit:
Cette liste ne couvre pas toute la gamme des analyses qu'on peut effectuer. Tout d'abord il faut au moins mentionner les analyses plus ponctuelles qui ne s'intéressent qu'à certains éléments chosisis du texte. D'autre part la problématique de comparer des textes, ou encore celle d'etablier des liens d'intertextualité (comme antécédant-conséquant) nécessitent l'étude de techniques additionelles. Finalement la constitution de "grammaires thématiques" qui permettent de modéliser la génération du message du récit, voire même de son référent (par exemple l'histoire) sera également néglig'ee dans ce travail. Pour des raisons techniques, l'analyse des formes et des méthodes pour représenter le contenu doivent précéder l'analyse formelle de la sémantique du contenu.