Le flamenco, qu'est-ce que c'est ?
Les académies de danse où les jeunes filles s'acharnent à imiter leur professeur, les Gitans et leurs rumbas endiablées dans le sud de la France, les spectacles pour touristes dans les caves du Sacramonte de Grenade, ce n'est pas ça le flamenco... Ou du moins, ce n'est pas que ça.
Avant toute autre chose, le flamenco est un caractère, une manière de vivre, une force qui pousse à chanter ou à danser. Et non pas l'inverse. 
Pour bien chanter ou bien danser, il  faut avoir "el Arte", et ce n'est pas en s'entraînant pendant des années qu'on le trouve, c'est en le sentant au fond de ses tripes !
Ce caractère, évidemment, c'est avant tout un trait des Andalous, et surtout des Gitans. Et si ceux-ci s'enorgueillisent de leur art et aiment le partager avec ceux qui savent le comprendre, ils ne verront jamais d'un très bon oeil que quelqu'un "de fuera" s'en réclame.
Un regard en coin, un haussement d'épaules, peut-être même une indifférence totale, c'est ce à quoi s'expose un étranger qui essaierait d'imiter les gitans sur leur terre.
Un esprit fermé ? Peut-être, mais surtout  un orgueil à couper au couteau et une véritable foi en leur art. Comment le leur reprocher: n'est-ce pas là exactement ce qui nous touche dans le flamenco ?
La plupart d'entre nous resteront donc avec leur sentiment d'exclusion, ils admireront de loin et envieront ce "flamenco puro" et s'ils sont patients, s'ils restent assez longtemps à regarder avec de la passion dans le coeur et du respect dans les yeux, s'ils ne se lassent pas, ils seront acceptés.
Le flamenco est sauvage, ceux qui ont voulu l'apprivoiser n'ont réussi qu'à le transformer en autre chose. Aussi faut-il de la patience pour qu'il accepte de nous montrer son vrai visage.
Car le flamenco a une multitude de visages et il sait bien se dissimuler pour ne surgir que dans les moments les plus inattendus, au coin d'une rue, dans un couloir d'une salle de spectacle, au petit matin, après une fête qui a duré tout la nuit...
Les artistes savent donner le change et quand il s'agit de gagner leur vie, que ce soit en spectacle ou en donnant des cours, ils ne mettront pas souvent toute leur passion en jeu. Ils feront leur travail et la plupart y mettront du coeur, mais ce n'est que quand ils se sentiront totalement dans leur élément, baignés dans l'ambiance, que vous les verrez se transformer en furie, en douceur, en flamenco...
Qu'on ne me comprenne pas mal : nul n'est besoin d'être Andalou ou Gitan pour pouvoir chanter, danser, donner quelque chose de fort. Nous avons tous au fond de nous cette énergie primordiale, passion pour la vie, force de volonté. C'est quelque chose d'universel, même s'il est vrai que certains y ont accès d'une manière plus directe, savent mieux se désinhiber et l'exprimer. Et le flamenco est un moyen d'expression magique, auquel certains d'entre nous sont peut-être destinés.
Quant aux autres, apprenons, n'arrêtons jamais d'essayer de comprendre ce qui se trame là-dessous et que nous ne faisons qu'entrevoir, mais surtout, restons humbles !! 
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