Approche systémique
 
 
 
 
Cette approche renvoie à une théorie générale des systèmes qui peut être utilisée dans plusieurs champs de la réalité (biologique, psychique, social, culturel, linguistique, etc.). 
La pensée systémique est une approche "holistique", dans le sens qu'elle tient compte de la complexité des phénomènes à partir de leurs interactions. 
 
 

Selon cette approche, le trouble psychique doit être compris comme un trouble de la communication qui se développe dans un contexte social spécifique (couple, famille ou réseau) et qui est organisé selon les lois de la systémique. 

D'un point de vue historique, la compréhension de la pathologie mentale à partir de l'unité familiale s'est progressivement imposée en fonction de : 
 

  • la cible thérapeutique (consultation conjugale, famille de psychotiques, guidance infantile, etc.);
  • un contexte socio-culturel (en particulier après la seconde guerre mondiale) dans lequel la famille est à la fois paradoxalement critiquée et sur-sollicitée;
  • un courant d'idées philosophiques et anthropologiques (RUSSEL, BERTALANFFY, WIENER,etc.)
Parmi les premiers thérapeutes  qui ont approché la pathologie mentale d'un point de vue systémique, il faut mentionner l'école de Palo-Alto (BAETSON, JACKSON, ERICKSON, WATZLAWICK).

  
  Paul Watzlawick  
 

Selon l'approche communicationnelle-systémique, tout trouble mental doit être conçu en fonction: 

  • d'un système d'émergence: le système étant défini comme un ensemble d'éléments en interaction en vue de la réalisation d'une finalité donnée;
  • d'un principe de circularité: à une causalité de type linéaire s'ajoute une causalité rétroactive (boucle de rétroaction ou feed-back);
  • d'un contexte: le sens de chaque comportement, qui est communication, est déterminé par le cadre dans lequel il a lieu.
L'approche communicationnelle-systémique s'oppose à l'utilisation des diagnostics classiques dans la mesure où ceux-ci ne prennent en considération  que l'origine du trouble. Les comportements pathologiques (schizophrénie, anorexie, phobies,etc.) sont essentiellement perçus comme effets des troubles de la communication. 

BAETSON a essayé de faire correspondre certains comportements pathologiques à certaines formes de communications perturbées. Il a développé la théorie du double lien qui explique les troubles mentaux schizophréniques, en termes de communication paradoxale due à une confusion de contexte. Pour BAETSON, la compréhension de la schizophrénie à partir du double lien devrait éclairer celle de tous les autres troubles mentaux. 
 
 

Dans le domaine de la santé mentale, cette approche est surtout connue par ce qui est appelé la "thérapie familiale", mais celle-ci ne représente qu'une de ses formes des interventions psychosociales d'orientation systémique. 
Un point commun à ces différents orientations pourrait être l'intervention qualifiée de recadrage. Celui-ci consiste à présenter le problème en question comme l'expression du fonctionnement global du système envisagé et non pas d'un ou de quelques-uns de ses éléments. 
 
 

 

 

 
 
 
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