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Témoignage


Une femme parle de son expérience face au cancer de l'oesophage de son mari.

L'annonce de la maladie

Ce qu'il manque face à cette maladie, c'est la communication, le suivi psychologique. Bien sûr, laisser le choix aux personnes de s'exprimer ou pas, mais les aider à pouvoir le faire, cela est difficile.

Au début janvier, le verdict est tombé. Cancer à l'oesophage. Il a fallu affronter la vérité, dur en soi, car il ne ressentait pas de gros symptômes. Il pensait au fond de lui que le médecin le rassurerait, qu'il s'était trompé.

Ce qui a marqué mon mari, c'est le moment où l'annonce de la gravité de son mal lui a été communiquée. Son premier rendez-vous important. On vous appelle et dans la pièce où vous entrez, il y a le professeur et plusieurs médecins, on vous prie de vous asseoir et on vous communique le diagnostic final, suite de nombreux examens. Cela est fait avec énormément de tact et de gentillesse, mais le diagnostic est là et vous avez la sensation de tomber à grande vitesse dans un trou noir.

Il avait beaucoup de choses à dire, il voulait raconter son vécu, et essayer d'expliquer que ces antécédants étaient peut-être la cause de son mal. Mais, devant, ces nombreuses personnes, il était pétrifié, sans voix et il se demandait comment il allait faire pour expliquer à sa femme et à ses enfants qu'il avait un cancer et qu'il allait peut-être mourir. C'est cette pensée qu'il lui est resté en sortant de la visite : MOURIR, et il s'est retrouvé tout seul. Il avait pensé que les médecins allaient l'aider à expliquer à sa famille cette catastrophe (...)

Lors de cette réunion, nous avons pu nous exprimer, moi aussi, car je me sentais un peu mise à l'écart. J'avais tellement de question à poser que mon sac était devenu impossible à traîner. Cette réunion a été bénéfique pour mon mari et moi-même. Je me suis rendu compte que mon mari traînait le même sac, mais n'arrivait pas à poser les bonnes questions et à deux, le travail a été plus facile, surtout que les médecins sont des personnes très ouvertes à l'heure actuelle et dialoguent volontiers avec le patient et ses proches.

La première étape

Le moment où l'on vous l'annonce, la plus dure, beaucoup de questions et de refus, " pourquoi moi, cela n'est pas possible " et ensuite on y pense très fort, sans arrêt, on dirait que la tête va exploser. Des moments de peur, d'angoisse, de révolte, de découragement.

La deuxième étape

La curiosité, la soif de savoir, quel est ce cancer, comment a-t'il pu arriver là, les causes. Les moyens pour lutter contre cette maladie. On interroge les médecins, les gens qui ont cotoyé cette maladie, qui ont vécu cette maladie, dans le grand espoir, qu'à chaque fois, ils nous disent nous sommes guéris.

La troisième étape

Le combat, la rage de vivre et de gagner. On accepte les traitements, même si ceux-là font peur et même s'ils sont durs à supporter.

La magie et la communication ont encore marché. Dans tous les domaines, la communication évite les malentendus, enlèvent des doutes, calme la peur et l'anxiété et surtout améliorent les contacts entre les personnes.

Les traitements

La chimiothérapie

Quand on parle au début, même si l'on nous explique que ce traitement aide à guérir, devant les effets que l'on nous énumère la peur s'installe. Ensuite, on réfléchit, c'est le seul moyen pour essayer de guérir. On voit la chimiothérapie comme une alliée, pas comme une agression. C'est vrai, elle agresse, mais qui aime bien, châtit bien. Et les jours passent, elle est toujours là, présente.

Certains ont la chance d'avoir des effets secondaires minimes, si on peut appeler minime cet état de chose, mais comparé à d'autres malades ont peut se le permettre. Chaque jour passé pas trop mal est une victoire, un pas en avant. Nous vivons au jour le jour.

La radiothérapie

Comme la chimiothérapie, les effets secondaires angoissent et surtout le fait de penser que l'on va être irradier, brûler en soi est dûr à accepter. Il faut de nouveau faire le même travail que pour la chimiothérapie. La radiothérapie est une nouvelle alliée, elle va prêter main forte à la chimiothérapie. " L'union fait la force. Deux alliés pour un même combat, un dur combat.

Le 26 avril 2001, premier résultat du tubage, " MASSE TUMORALE NON VISIBLE ". La tumeur n'était plus visible, comment réagir, nous sommes depuis cette annonce sur des petits nuages. Les traitements chimiothérapie et radiothérapie ont fait un travail de titans, un travail de professionnel, un travail de collaboration et comme je le disais, " L'UNION FAIT LA FORCE " et surtout, il faut impérativement y croire.

... Il mange grâce à une volonté extraordinaire. Chaque bouchée est un supplice et une lutte contre la douleur, il transpire à grosses gouttes, mais il trouve la force de se nourrir, cela pour être en forme pour l'opération. A ces moments-là, il devient pour nous, " PERE COURAGE ( ... ) Depuis le début des traitements, il n'a jamais souffert à ce niveau. Peut-être, cela est dû à un relachement intérieure. Nous arrivons à la fin des traitements et l'opération est toute proche.

Je suis persuadée qu'au fond de chaque personne se cache une force énorme, non connue. Tout cela ne demande qu'à montrer le bout de son nez. Rien ne pourra l'arrêter et les rêves les plus fous pourront se réaliser. " QUI VEUT, PEUT " A condition de l'aider. Seul contre une montagne, on est impuissant.

Depuis, il s'est fait opérer et, pour l'instant, tout se passe bien.