L'autisme, comment le définir ?                    

Selon le DSM-IV, l’autisme est considéré comme un « trouble envahissant du développement » faisant partie des « troubles diagnostiqués dans l’enfance ou l’adolescence ».

Quels domaines et activités sont touchés par le trouble autistique ?

L'autisme est caractérisé par des déficits importants touchant :
- les interactions sociales,
- la capacité de communication,
- la présence de comportements, d’intérêts et d’activités stéréotypés
- les réactions aux stimulis sensoriels
- le développement cognitif
- les affects

Les interactions sociales
Il y a une altération marquée dans l’utilisation de comportements non verbaux habituellement destinés à gérer l’interaction sociale et dans la communication (par ex. : contact occulaire pour établir la relation ; mimiques faciales comme le sourire utilisé pour entrer en relation, etc…).

S’agissant des comportements et attitudes sociaux, on peut observer une incapacité à établir des relations avec des pairs : les enfants les plus jeunes peuvent montrer peu ou pas d’intérêt pour les relations d’amitié ; les plus âgés peuvent s’y intéresser, mais être incapables de comprendre les conventions de l’interaction sociale et établir des liens. Parfois, il y a manque de réciprocité sociale ou émotionnelle (par ex. : l’enfant est incapable de participer à des jeux sociaux, leur préférant des activités solitaires ou qui n’impliquent les autres que comme des objets ou des pions… ) et absence de la tendance spontanée qu’ont les enfants à partager leurs plaisirs, leurs intérêts… 

La communication
En ce qui concerne la communication, l’altération affecte les capacités verbales ou non-verbales de l’enfant. Il peut y avoir retard ou absence totale de développement du langage. Chez les enfants qui acquièrent le langage, on peut observer une altération marquée de la capacité à engager ou à soutenir une conversation avec autrui, un usage stéréotypé ou répétitif de certains mots (sans se préoccuper de leur signification et du contexte dans lequel il est dit…), ou encore un langage métaphorique (par ex. : les mots ou phrases ne sont clairement compréhensible qu’aux personnes habituées au style de communication de l’enfant). Parfois, le timbre, l’intonation de la voix, le rythme ou la charge émotionnelle du discours peuvent être anormaux (par ex. : une voix monocorde, des phrases affirmatives se terminant par des inflexions interrogatives…). 

Les comportements, les activités et les centres d'intérêts stéréotypés
Les enfants atteints de trouble autistique ont des centres d’intérêt restreints et stéréotypées (par ex. : accumuler des informations parfois détaillées sur la météorologie ou sur le football…). Parfois il y a une réelle fascination pour tout mouvement (par ex. : les roues d’une voiture qui tournent, les portes qui s’ouvrent et se ferment, un ventilateur électrique…). Les enfants souffrant de trouble autistique peuvent être excessivement attachés à des objets inanimés (ex. : un bout de ficelle ou un élastique…).

Les activités sont également circonscrites et stéréotypées (par ex. : aligner un nombre précis de jouets toujours dans le même ordre ; imiter sans fin des acteurs de télévisions ; répéter inlassablement des publicités…). Ces enfants peuvent insister qu’il n’y ait aucun changement dans leur environnement et manifester une grande détresse lorsque cela se produit (par ex. : un jeune enfant peut avoir une réaction catastrophique, parce qu’on a changé les rideaux de sa chambre ou déplacer un meuble…).

On peut observer des mouvements corporels stéréotypés des mains (par ex. secouer sa main sans fin…), du corps entier (par ex. : des balancements ou oscillations…), des postures anormales (par ex. : marcher sur la pointe des pieds…). Les enfants souffrant de ce trouble présentent toute une variété de comportement d’automutilation (par ex. : se cogner la tête contre le sol, se mordre les doigts jusqu’au sang…). 

Les réactions aux stimulis sensoriels
Les réponses aux stimulis sensoriels sont étranges ( par ex. : hypersensibilité au bruit ou au contact physique, réactions démesurées à la lumière ou à des odeurs…). 

Le développement cognitif
Dans la plupart des cas, l’enfant présente un retard du développement mental (env. 75 % des enfants ont un niveau de fonctionnement inférieur à celui qui correspondrait à leur âge). Cela n’empêche pas que certains développent des compétences exceptionnelles dans un domaine cognitif ; mais le profil  global de l’intelligence n’est pas homogène (par ex. : une petite fille de 4 ans et demi pouvant lire, ce qui est exceptionnel, mais qui sera incapable de comprendre des consignes simples…). 

Les affects
Des perturbations de l’humeur et des affects sont fréquents (par ex. : crises de rires ou de larmes inexpliquées…). L’enfant peut en outre n’avoir aucune peur face à des dangers réels, mais une peur excessive face à des objets inoffensifs. 

Prévalence

Par définition, le trouble autistique débute avant l’âge de 3 ans et il touche 2 à 5 enfants sur l0’000.
 

L’évolution

Les études de suivi suggèrent que seul un faible pourcentage d’enfants deviennent des adultes pouvant vivre et travailler de manière autonome. Cependant, dans environ un tiers des cas, un certain degré d’autonomie partielle est possible.