STAF 15 : Projet MNEMOTHEQUE
Introduction
Aspects Théoriques
Stratégies Mnémotechniques
Scénario et Navigation
Activités
Bibliographie
Implémentation Partielle
Aspects Théoriques
1) Présentation des théoriesde l'apprentissage et implications pour notre projet
Behaviorisme
Constructivisme
Cognition Situatuée et Flexibilité Cognitive
Apprentissage par Analogie


2) Présentation de quelques points pour la conception d'hypermédias


Nous décrivons dans cette partie les différents aspectsthéoriques qui sont ressortis de nos lectures. Globalement, nous partagerons ces apports concernent les théories de l'apprentissageet la conception des hypermédias. 
 

1) Présentation des théories de l'apprentissage et implications pour notre projet

 Rappelons en premier lieu que ce ne sont que des théories, il n'y a un modèle de l'apprentissage plus valable qu'un autre, il ne s'agit seulement que des "pistes" possibles.
 

Béhaviorisme :

Le béhaviorisme est apparu, parce que des psychologues voulaient une étude de la pensée plus objective. Vu que l'on ne peut pas observer ce qui se passe à l'intérieur de la pensée, les psychologues se sont dit que pour rester objectif, il ne fallait tenir compte que de ce qui était observable. C'est ainsi que l'on s'est seulement intéressé à la situation dans laquelle se trouvait le sujet et la réponse que celui-ci émettait. En résumé, ce qui est observable sont d'une part la situation de départ, qui contient le stimulus, et d'autre part la réponse du sujet.

Dans le béhaviorisme, nous trouvons la notion de renforcement. Il s'agit de conditionner le sujet à répondre d'une certaine façon dès qu'il est confronté à un certain stimulus. Par répétition de la réponse lorsque le sujet est face au stimulus, on obtient un apprentissage. Par la suite, dès que le sujet est confronté à un stimulus, il répond de la manière qui lui a été enseignée. 

 

Constructivisme :

Dans le constructivisme, une grande importance est donnée aux connaissances existantes du sujet. Le sujet possède des connaissances que l'on peut appeler "schèmes". A partir de ces schèmes, le sujet va explorer l'environnement et interpréter les situations qu'il rencontre.

Le sujet fait de l'assimilation lorsqu'il apprend de nouveaux schèmes. Il fait de l'assimilation à l'aide de ses propres structures. En explorant, le sujet doit se rendre compte que le schème qu'il utilise n'est plus d'actualité pour traiter un problème ou une information. Il faut donc que le sujet passe par l'accomodation de ses schèmes afin de faire une réactualisation.

Nous voyons donc que le sujet est ici actif dans la façon d'acquérir la connaissance. Il y a vraiment une construction de la connaissance.

Le constructivisme dans sa conception

... du développement de la personne:
L'enseignement doit prendre en compte la dimension affective du développement et privilégier le plaisir d'apprendre (ADI, Théodule);

... du rôle joué par le maître:
Le maître est un guide et joue le rôle de révélateur de processus (HERON - Nathan);

... du découpage du savoir enseigné:
le savoir repose sur des schèmes qui intègrent actions et représentations, le développement est formé de sauts qualitatifs (MEMOLAB);

... du rôle joué par les connaissances antérieures:
la qualité du lien entre une information nouvelle et les connaissances antérieures est essentielle;

... du rôle joué par l'apprentissage déductif ou inductif:
stratégies de règles (cryptogramme des jours)

... du rôle des erreurs dans l'apprentissage:
les erreurs sont des stimulants positifs et forment le moteur des processus de
reconceptualisation ("debugging" LOGO);

... de la prise en compte de l'imprévu:
l'apprentissage ne résulte pas forcément d'un séquence linéaire prédéfinie (Grandes
Découvertes);

... du transfert de connaissance:
le transfert s'apprend par decontextualisation et généralisation des connaissances;


 

Cognition située et flexibilité cognitive: 

Deux notions fondamentales émergent du courant dit de la cognitionsituée (Brown, Collins & Lugud, 1989) : le contexte ("learning in context") et l'activité de l'apprenant ("cognitive apprenticeship"). La cognition située est un paradigme récent en psychologiecognitive qui modifie les notions de connaissances et de représentationspar rapport à ec que proposait le cognitivisme classique. Les connaissances ne doivent ainsi pas être séparées de leur contexteet in extenso des actvités dans lesquelles elles sont impliquées/situées. D'où cette notion de contextualisation en situation et socialement(la dimension collaborative apparaît alors comme très importante).Cela a des implications sur l'apprentissage; pour apprendre efficacement ce paradigme propose que l'on place l'apprenant (et plus globalement les apprenants afin de créer une collaboration) en contexte, dans des "authentic activities" (activités courantes dans le domaine àleur inculquer). Cette méthode ("cognitive apprenticeship") viseà ancrer l'acquisition des connaissances dans les activités du domaine par un processus dit d'"enculturation".
Un élément théorique peut être rattaché à la cognition située, il s'agit de la flexibilitécognitive (dont on trouve une brève présentation dans Jacobson,Maouri, Mishra & Kolar, 1995). Cette théorie propose que l'acquisition (et le transfert) de connaissances complexes est meilleur si l'on utilise un apprentissage à base de cas (case-based learning). Un cas étant une connaissance spécifique contextualisée (par exemple l'encodage en mémoire d'une liste de boissons pour un garçon de café et la méthode qu'il a pu utiliser pour y parvenir). Il faut pourcela que l'environnement d'apprentissage implique : (1) l'utilisation demultiples représentations des connaissances, (2) la mise en relationdes concepts abstraits dans les différents cas, afin de montrerles connaissances dans des situations significatives ("knowledge-in-use"), (3) la démonstration de l'interconnexion des concepts à l'interieurd'un domaine complexe de connaissances, (4) l'accent mis sur l'assemblage de la connaissance, plutôt que sur la mémoire reproductive,(5) l'introduction précoce de la complexité des concepts et de la complexité du domaine; la valorisation de l'apprentissagepar l'action. Au niveau de la conception des hypermédias, cet articlepropose d'une part l'utilisation de cas concrets repésentant dessituations diverses (les "authentic activities" de Brown et al. 1989).
En ce qui concerne notre projet, cette théorie nous amène à confronter l'apprenant à des problèmes du domaine, situés dans un contexte particulier (un garçon de cafédevant garder en mémoire ses commandes et ses clients, un chauffeur de taxi devant mémoriser des itinéraires...). Ces situations pouvant être considérées comme significatives puisque provenant directement d'expériences de la vie de tous les jours (il s'agit bien d'"authentic activities", l'apprentissage par l'action est valorisé). L'apprenant aura ainsi plusieurs perspectives différentes sur le même contenu (les stratégies mnémotechniques). Le matériel proposé à l'apprenant est ainsi constitué de cas concrets ("caes-based material"). 

Apprentissage par Analogie :

 L'apprentissage par analogie dérive des recherches en psychologie cognitive traitant du raisonnement analogique. Il s'agit d'une méthode de résolution de problèmes qui consiste à mettre en relation une situation connue (dite source) avec une nouvelle situation (dite cible); et ce, afin de faciliter la résolution ou la compréhension de la cible (Ripoll & Coulon, soumis). Le raisonnement par analogie se faisant en plusieurs étapes : l'encodage de la cible et de la source puis la comparaison des deux cas analogues (l'appariement) : il s'agit de la mise en correspondance entre source et cible; ensuite, il y a transfert de certains aspects de la source vers la cible pour la résolution. La mise en correpondance entre la source et la cible s'effectue sur labase de traits communs entre les deux situations. Il peut s'agir de traits dits de surface (comme le contexte) ou des traits profonds (relevant dela sémantique de la situation). 
Par extension, l'apprentissage par analogie consiste à faire utiliser à l'apprenant des situations sources pour résoudre des situations cibles. Pour qu'il parvienne à ce résultat, il va falloir lui apprendre sur quels traits se baser, comment faire letransfert analogique... Il faudra aussi proposer, au début, des situations cibles proches des situations sources afin que l'apprenant comprenne qu'il peut transférer des connaissances. Afin de constituer une base d'exemples sources que l'apprenant pourra consulter, l'hypermédia inclura une bibliothèque. Celle-ci pourra contenir des exemples de stratégies mnémotechniques en contexte (i.e présentéesen situation). Cela donne ce que Jacobson et al. appellent des "case-theme commentaries" (des commentaires thématiques contextualisés). 

2) Présentation de quelques points pour la conception d'hypermédias

 En ce qui concerne la présentation de notre projet, nous avons suivi les recommendations ergonomiques citées dans (Caro & Bétrancourt, 1998). Ces indications traitant de la typographie, des couleurs, de l'utilisation de l'espace, de la densité informative et le multi-fenêtrage.