AGATHA

Association pour le débat sur l'école et l'éducation

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Colloque 1999: le programme

L’histoire de l’école est (aussi) l’histoire d’une socialisation, d’une normalisation, d’une domestication des corps. Corps d’enseignants et corps d’élèves, tous sont soumis aux exigences d’une institution née avec la double ambition d’assainir les organismes (pour fortifier la Nation) et de juguler les chahuts (pour mieux accéder aux « choses de l’esprit »).
La coutume scolaire est à la fois le produit et la productrice d’un certain rapport au corps. Aux mouvements plus ou moins spontanés des élèves, elle a longtemps opposé un système idoine de contrôle et de sanction : mises en rangs, piquet, retenues, lignes à recopier, châtiments corporels, autant d’outils de gestion de classe capables de « ramener à la raison » les enfants fréquentant les bancs de l’école communale à leur « corps défendant ».
Qu’en est-il aujourd’hui ? L’école peut-elle considérer le corps comme l’élément neutre des apprentissages ? Ou doit-elle faire en sorte que le corps « pour » apprendre et le corps « à » apprendre soient pensés d’un seul tenant ? Concrètement, comment organiser les mouvements et les déplacements dans les écoles ? Comment inscrire la dimension corporelle dans la réflexion et l’action pédagogique, le lien maître-élève, la pluralité culturelle, la gestion de classe, le sens des apprentissages, le développement des compétences et des intelligences ? Comment promouvoir une didactique spécifique de l’éducation physique, mais aussi rythmique, musicale, artistique, scientifique qui permette aux enfants de construire un rapport lucide et responsable à leur propre corps et au corps d’autrui ? Telles sont quelques unes des questions qui seront abordées durant l’édition 1999 du colloque Agatha. Afin de faire du corps un déclencheur parmi d’autres du débat sur la société, l’école et l’éducation.