LA VUE
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Nous
nous bornerons ici à une présentation sommaire du système
visuel. En effet, nous ne prendrons en considération que les éléments
nous semblant essentiels à la compréhension du traitement
de l’information visuelle.
Pour une présentation plus exhaustive, . |
1.
Corps vitré
2. Cristallin 3. Iris 4. Humeur acqueuse 5. Pupille 6. Cornée |
7. Sclérotique
8. Choroïde 9. Fovéa 10. Rétine 11. Tache aveugle 12. Nerf optique |
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La
partie arrière de la deuxième membrane se nomme la
choroïde
(8).
Elle est riche en vaisseaux sanguins, tapissée de cellules pigmentaires
et est traversée également par le
nerf optique.
En
avant de la choroïde, se trouve le muscle ciliaire. Ce dernier
contribue au changement de dioptrie du cristallin (2),
c’est donc le muscle de l’accommodation.
L’iris
(3) constitue
la partie antérieure de cette deuxième membrane. La face
antérieure de l’iris, le stroma contient des pigments. Une forte
teneur en pigments fait apparaître l’iris en brun, alors qu’une faible
densité de pigments détermine les couleurs verte et bleue.
L’iris possède une musculature lisse de grande importance qui permet
la contraction ou la dilatation de la pupille(5).
La
dernière
membrane constitue la partie nerveuse de l’œil,
la rétine
(10).
La
couche nerveuse est constituée de trois couches cellulaires.
La
première est celle des photorécepteurs. La deuxième,
la couche ganglionnaire de la rétine, est formée des
cellules nerveuses bipolaires. La troisième, la couche ganglionnaire
du nerf optique, se compose de grands neurones dont les axones
constituent le nerf optique.
Dans
la rétine, nous avons environ deux millions d’axones pour chacun
des nerfs optiques.
Il
existe deux sortes de photorécepteurs, les cônes
et les bâtonnets.
Les
cônes
sont importants pour la vision en couleurs. Ils sont très peu sensibles
à la lumière (vision diurne ou en condition de vision artificielle).
Dans chaque rétine, nous avons trois sortes de cônes ayant
des propriétés distinctes. Ils contiennent des photopigments
(rhodopsine) différents. Les uns sont plutôt sensibles à
la lumière rouge, d’autres à la lumière verte et d’autres
à la bleue. La sensation de couleur résulterait de la combinaison
variable de ces trois éléments de base. Lorsque tous les
cônes sont stimulés de manière égale, cela provoque
la sensation de blanc. Les cônes sont concentrés surtout à
la fovéa. Nous en possédons entre six et sept millions par
rétine.
Les
bâtonnets
sont très sensibles à la lumière. Ils permettent la
vision nocturne ou crépusculaire. Il en existe un seul type. La
fovéa ne contient aucun bâtonnet. Ces derniers se trouvent
en périphérie. Chaque rétine contient environ cent
millions de bâtonnets.
Deux
endroits importants de la rétine sont encore à définir
: la fovéa et la tache aveugle.
La
fovéa (9)
est le centre géométrique de la rétine. Elle a un
diamètre d’environ 0,5 millimètres. Dans 95% des cas, lorsque
nous fixons notre attention sur un objet, l’image de cet objet est formée
sur la fovéa. Elle possède une forte densité de cônes,
ce qui explique la perfection et la précision des images visuelles
qui s’y forment. Elle constitue donc la zone maximale de l’acuité
visuelle.
La
tache
aveugle (11),
quant à elle, est un endroit dépourvu de photorécepteurs
car c’est le point de convergence de tous les axones des cellules ganglionnaires
formant le nerf optique.
L’humeur aqueuse (4) est un liquide incolore qui remplit l’espace compris entre la cornée et le cristallin.
Le
corps
vitré (1)
emplit le globe oculaire en arrière du cristallin.
De
la rétine aux aires visuelles
Un
rayon lumineux traverse la cornée, l’humeur aqueuse, le cristallin
et le corps vitré.
Les
milieux transparents de l’œil font converger les rayons lumineux sur la
rétine où se forme une image renversée et de taille
réduite. Le cristallin peut se courber pour adapter la vision. Avant
d’impressionner les cellules sensibles, la lumière devra traverser
toute l’épaisseur de la rétine. Les bâtonnets et les
cônes sont formés de rhodopsine et de rétinal. Quand
il reçoit un photon, le rétinal change de forme. Cela va
perturber la rhodopsine qui va activer une autre molécule et ainsi
de suite. Des réactions chimiques vont fermer les canaux dans la
membrane du cône ou du bâtonnet. Ces canaux étant bloqués,
les ions de sodium et de potassium s’accumulent. Leur charge crée
une tension électrique (hyperpolarisatioon). Ces impulsions électriques
sont transmises aux cellules bipolaires puis aux cellules ganglionnaires.
Ensuite, ces signaux cheminent le long du nerf optique, puis du chiasma
optique et des bandelettes optiques, aboutissent au corps genouillé
et montent vers le lobe occipital.
1. Rétine
2. Nerf optique 3. Chiasma
4. Aires
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Les informations provenants du champ visuel
droit se projettent à gauche de chaque rétine et vice-versa.
La rétine se divise en deux champs : nasal et temporal. Par exemple, pour l’œil gauche, la partie nasale recevra les informations du champ visuel gauche alors que la partie temporale recevra celle de droite. Les fibres, nées de ces différentes régions, ont des trajets dissemblables. Les fibres nasales se croisent au niveau du chiasma optique, tandis que les temporales ont un trajet ipsilatéral. L’hémisphère cérébral gauche reçoit ainsi une représentation complète de la moitié droite du champ visuel et vice-versa. |
Le
fœtus vit dans un monde obscur où peu de stimulus visuels sont présents.
Néanmoins,
son équipement visuel, bien qu’immature, existe déjà.
Les
échographistes ont pu constater que dès le septième
mois, le fœtus bouge les yeux. Il ouvre et ferme ses paupières.
Des
expériences ont mis en évidence le fait que lorsque l’on
projette de fortes lumières sur le ventre de la mère, le
fœtus les perçoit, bouge et s’en détourne. On a également
pu noter une accélération du rythme cardiaque.
Malgré
tout, le système visuel du bébé n’est pas totalement
performant à sa naissance.
La
vision de la naissance à une année
La
vision fovéale est immature à la naissance. Les photorécepteurs
n’ont pas encore leur place définitive. Ils sont encore trop distants
les uns des autres et de ce fait la fovéa est plus grande. En outre,
elle est plus temporale que lorsqu’elle aura atteint sa position définitive.
Cela
peut induire la mère en erreur. En effet, quand le bébé
regarde sa mère, cette dernière a l’impression qu’il fixe
un point se situant derrière elle.
Entre
la naissance et quatre mois, les photorécepteurs vont se serrer
les uns contre les autres et les cônes se tassent dans la fovéa.
Cette dernière va migrer du côté nasal. Le bébé
aura une vision de plus en plus nette, son acuité visuelle sera
augmentée.
La deuxième raison qui fait que le nouveau-né voit moins bien que l’adulte tient à la taille de ses yeux. En effet, le diamètre des globes oculaires du nouveau-né n’est que de 17 millimètres, alors que ceux de l’adulte sont de 25 millimètres. Cette différence de taille modifie également la taille de l’image.
A la
naissance, le bébé fait la différence entre la
lumière et l’obscurité. Cependant, les lumières
trop vives l’agressent et lui font cligner ou fermer les yeux.
Dans
l’obscurité ou lorsque la lumière est adaptée, nous
pouvons observer des mouvements saccadiques.
Le
bébé est particulièrement sensible aux différences
de brillances et aux forts contrastes. Les saccades vont se dérouler
autour de ces frontières de façon à maximiser l’excitation
corticale. Cette maximisation peut rendre compte de l’essentiel
de la motricité oculaire saccadique jusque vers douze semaines.
Les
visages offrant de tels contrastes passionnent les bébés.
Il est très tôt capable de reconnaître le visage de
ses parents.
Les contactes visuels entre parents et enfants sont très importants car ils participent aux premiers échanges et dialogues.
Lorsqu’une source sonore est présente, nous pouvons observer des mouvements des yeux du bébé en direction de la source.
Vers trois mois, la coordination du système fovéal et du système périphérique vont permettre l’utilisation de la motricité saccadique en tant qu’outils d’exploration (début des coordinations visuo-manuelles).
En
ce qui concerne la poursuite lente, les capacités évoluent
également avec l’âge.
A
six semaines, elle est encore grandement désorganisée.
A
dix semaines, nous pouvons en constater l’amorce.
A
douze semaines, elle est en général acquise sauf problèmes
liés à la formation de l’axe corporel.
Le
système
visuel périphérique est fonctionnel dès la naissance.
Ce
système est très important dans la régulation posturale.
Il est donc fortement sollicité lors des apprentissages moteurs
(étapes caractéristiques : contrôle de la tête
pour le nouveau-né, coordination visuo-manuelle à trois mois,
station assise à six mois, début de la marche à une
année).
Les
lunettes déforment la vision périphérique. Il est
donc important de les utiliser avec précautions lors des acquisitions
motrices.
La
vision
des couleurs demande deux à quatre mois pour se mettre en place.
Le
bébé voit d’abord le bleu, puis le rouge, ensuite le vert
et enfin le jaune.
Même
si la rétine pouvait capter la couleur, le cerveau serait incapable
de l’analyser car de nombreux neurones doivent encore se connecter. Pendant
les trois premières années, le cerveau a une grande plasticité.
Les connections entre les cellules de la rétine et le cortex peuvent
se modifier. A la naissance, au niveau du cortex occipital, il y a recouvrement
des liaisons neuronales des deux yeux. Si le développement se déroule
comme prévu, un certain nombre de liaisons seront détruites.
Si un œil fonctionne moins bien, l’autre prendra plus de place au niveau
du cortex. Par exemple, le strabisme peut entraîner une amblyopie
par défaut d’utilisation. L’œil qui ne peut pas regarder dans la
même direction que l’autre perd son acuité. Le but de la rééducation
précoce est de forcer l'œil qui fonctionne moins bien à
travailler.
Les
parents d’enfants à risques (enfants prématurés, enfants
nés de familles avec antécédents de malvoyance, de
strabisme ou porteurs de lunettes) doivent être particulièrement
vigilants.
Quelques
jeux de regards proposés par
La décoration de la chambre de l’enfant a beaucoup d’importance. Il est mieux de choisir des teintes vives que pastel. Etant donné la sensibilité accrue des bébés aux contrastes, il est préférable de les privilégier. | |
Très tôt, les différents objets composant l’environnement du bébé peuvent être amenés dans son champ de vision et accompagnés de commentaires. Nous pouvons également déplacer lentement les objets pour inciter l’enfant à les suivre du regard. | |
Il est bien de présenter l’objet à l’enfant sous tous les angles afin qu’il puisse s’en faire une image complète. | |
De même lors de ses promenades, il faut penser à placer l’enfant de sorte qu’il puisse découvrir le monde environnent. | |
La voix peut être utilisée afin d’attirer l’attention de l’enfant sur différentes choses. | |
Dès neuf mois, l’enfant a la permanence de l’objet. Il est donc capable de savoir qu’un objet qui disparaît de sa vue continue d’exister. Dès lors, toutes sortes de jeux de cache-cache peuvent être instaurés. |
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