LE TOUCHER
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Il existe trois types de sensibilité cutanée : tactile, thermique, douloureuse.
Les
stimulations
tactiles sont perçues grâce aux
mécanorécepteurs
(terminaisons
axonales qui sont sensibles aux déformations de la peau. Ces déformations
entraîneront la dépolarisation).
Il
existe plusieurs types de mécanorécepteurs.
A)
Les disques de Merkel et les terminaisons de Ruffini détectent
une déformation constante de la peau. Ils émettent des potentiels
d’action tant que dure la déformation. Ils sont donc responsables
de la sensation de pression constante.
B)
Les corpuscules de Meissner sont sensibles à la vitesse de
la déformation. Ce sont les détecteurs de « nouveautés
» qui sont responsables de la sensation de toucher.
Leur
distribution sur la surface corporelle est non uniforme. En effet, leur
densité est grande sur la langue et sur les doigts, ce qui permet
une haute résolution spatiale alors qu’elle est faible sur le cou
ou sur le dos.
C)
Les corpuscules de Pacini sont des détecteurs d’accélération
de la déformation de la peau. Ils sont responsables de la sensation
de vibration.
Les stimulations thermiques sont captées par des thermorécepteurs dont certains sont sensibles au chaud (30° à 45°) et d’autres au froid (10° à 30°). Ces récepteurs détectent des températures constantes mais ils sont encore plus performants dans la discrimination des changements de température.
Les
stimulations
douloureuses sont perçues grâce aux nocicepteurs.
On peut distinguer trois classes de nocicepteurs (responsables de la sensation
de douleur) : les nocicepteurs thermosensibles (stimulés
par des températures supérieures à 45° ou inférieures
à 10°), les nocicepteurs mécanosensibles et les
nocicepteurs
polymodaux (sensibles à la fois aux stimulus thermiques et mécaniques).
La voie empruntée par les signaux émis par les mécanorécepteurs n’est pas la même que celle des thermorécepteurs et des nocicepteurs. | ||
Les
mécanorécepteurs possèdent de grosses dendrites
myélinisées. Ces dernières permettent une transmission
rapide des informations.
L’axone du mécanorécepteur pénètre dans la moelle et fait synapse dans les noyaux des colonnes dorsales (noyaux qui se trouvent dans le tronc cérébral). Ce deuxième neurone émet un axone qui traverse la ligne médiane et va faire synapse dans le thalamus. Du thalamus, le troisième neurone émet un axone qui va faire synapse au niveau cortical. Les axones des thermorécepteurs et des nocicepteurs font synapse dans la corne dorsale de la moelle. Le neurone de deuxième ordre émet un axone qui traverse la ligne médiane et monte controlatéralement vers le thalamus. L’axone du troisième neurone fait synapse au niveau du cortex. |
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La sensibilité cutanée du fœtus (en fin de grossesse) est déjà bien développée.
Dans
sa vie intra-utérine, le fœtus expérimente déjà
des sensations tactiles diverses (glissement du liquide amiotique, effleurement,
vibrations, …).
Il
perçoit les caresses des ses parents à travers le ventre
de sa mère. Ayant constaté cela, Franz Veldman a développé
une technique de caresses et de contactes du bébé : l’haptonomie.
Ces contactes physiques engendrent une première communication entre
parents et enfant. L’haptonomie permet également de modifier les
positions du fœtus et peut donc favoriser le travail d’accouchement.
Certaines
recherches ont montré que, dès huit semaines, le fœtus répond
par des mouvements aux stimulus externes. En effet, lors de stimulations
de la zone buccale, on peut apercevoir des réactions d’éloignement
de la tête. Entre onze et quatorze semaines, le fœtus, exposé
à la même stimulation, répondra par un rapprochement
de tête. A partir de quatorze semaines, les stimulations de la zone
périorale entraîneront une réaction globale de tout
le corps.
Le
toucher de la naisssance à une année
A la naissance, la nature des stimulations tactiles ressenties par le bébé est transformée. Ce dernier n’est plus porté par le liquide amiotique mais est écrasé par l’apesanteur. Des pressions différentes seront exercées sur son corps.
Le bébé va varier ses réponses en fonction des stimulations tactiles offertes. Par exemple, il exercera plus de mouvements s’il est étendu sur un drap moelleux qu’allongé sur une surface rigide. Il préfère le chaud au froid, le doux au rugueux. Il est donc tout à fait capable de différencier les sensations qu’il éprouve.
Le
bébé cherche les contactes tactiles avec les personnes
et les objets qui l’entourent. De nombreux pédiatres et psychologues
ont longuement insisté sur l’importance des stimulations tactiles
au cours des premiers mois. Pour ces derniers, le bien-être du bébé
serait en étroite relation avec les caresses reçues.
Dans
certaines cultures, dont l’Inde par exemple, les rituels quotidiens de
soins du bébé attachent une grande importance aux massages.
Les mains et les doigts comportent environ deux cents terminaisons nerveuses au centimètre carré. La bouche, elle aussi, est riche en capteurs. Cette forte concentration de récepteurs confère à la bouche et aux doigts une grande sensibilité. Ce sont donc les modes privilégiés de l’exploration tactile.
De
la naissance à six mois, la bouche est au centre de l’activité
tactile du nourrisson.
Des
expériences de Meltzoff et Borton (1959) et de Gibson et Walker
(1984) montrent que le bébé manifeste une
reconnaissance visuelle des objets explorés par la bouche.
Afin
de mieux comprendre le développement de la préhension,
il
nous semble nécessaire de donner quelques éléments
quant à la construction de l’espace
et la formation de l’axe corporel du bébé.
A
la naissance, l’apesanteur écrase le bébé. Ce dernier,
quand il est assis, présente une cyphose du dos (dos courbé),
son tronc est hypotonique. Selon sa position, il privilégie l’un
des trois espaces : oral, gauche ou droit. Pour le nouveau-né, ces
trois espaces n’ont pas de lien entre eux et sont dépendants de
la position dans laquelle il se trouve.
Entre
trois et six mois, les progrès dans les capacités de redressement
et de rotation du buste (dus à la fabrication de la musculature
du dos) vont permettre la coordination de ces différents espaces.
L’espace oral joue le rôle de relais permettant de construire un
espace unifié (espace de préhension). A l’intérieur
de l’espace de préhension, les mains sont susceptibles de coopérer
(une main qui tient l’objet et l’autre qui en assure l’exploration fine).
Vers
huit mois, lorsque le bébé commence à se déplacer
à quatre pattes, il peut réellement partir à la découverte
du «monde » et déplacer son espace de préhension.
Vers
un an, le bébé devient apte à saisir les objets de
petite taille.
Il est important pour les parents de serrer le nouveau-né dans leurs bras et de le balader ainsi, car cela rappelle à l’enfant les bercements qu’il a ressentis pendant ses neuf mois de vie in-utéro. Les massages (avec une huile d’amandes douces par exemple) sont aussi des moments privilégiés de communication entre le tout petit et ses parents. Afin de rendre le bébé attentif aux différentes textures, on peut découper des morceaux de tissu sur lesquels on posera l’enfant. Pensons également au tout petit qui n’est pas encore capable d’attraper les objets. Les parents pourront les lui mettre dans la main. Les enfants un petit peu plus âgés prendront également plaisir à déchirer les pages d’un vieux journal. Laisser bébé se promener pieds nus tout en restant vigilant est utile, car cela lui permet de développer son équilibre et d’expérimenter les différentes sensations. |
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