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la dépendance
Syndrome émotionnel de la dépendance
L'ensemble des symptômes qui caractérisent l'évolution de la dépendance, sans chercher à en préciser la cause, se résument en 3 phases d'évolution de la maladie.
La phase des signes précurseurs
La phase de la dépendance physique
La phase de la dépendance nuisible
1. Phase des signes précurseurs
Dépendance psychologique
L'individu s'embarque dans une relation sérieuse avec l'alcool par l'expérience (en le faisant) et par l'émotion (en sentant).
Recherche du plaisir
- habitudes et comportements particuliers
- désir et avidité du produit
- préoccupation au sujet de la substance (s'organise pour ne pas en manquer)
Recherche du changement de l'humeur
En contrôlant ses consommations, l'individu contrôle aussi son humeur.
Dès la première consommation, le consommateur est amené à une sensation agréable; une relation positive avec les psychotropes établit une confiance implicite. Le psychotrope lui procure toujours un effet agréable. Il peut déterminer le changement de l'humeur.C'est efficace à chaque fois. Le psychotrope le soulage du stress, de ses inquiétudes et le libère de sa mauvaise humeur. Le consommateur a gradué au stade de buveur social. Il peut rester à la phase 1 pour des semaines, des mois ou des années.
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2) Phase de la dépendance physique
Le psychotrope: un besoin
- perte de contrôle
- justification (système d'alibis)
- abandon d'autres centres d'intérêts
- comportement associal
- perte d'amis, perte d'emploi
- consommation matinale
- doit consommer davantage pour avoir le même effet
- vit des périodes difficiles, mais il surestimera les bons moments et minimisera les périodes difficiles.
- anticipe les moments de consommation. Il se préoccupe des effets.
- établit des règles afin de consommer adéquatement.
- tranquillement, de façon imperceptible, il change son style de vie et sa règle de consommation. Sa décision de ne pas boire avant 6 heures, deviendra bientôt pas avant 4 heures, et ensuite à midi...
- développe un entêtement croissant pour boire. Rien ne le fera changer d'idée.
- degré d'ingéniosité, directement proportionnel au degré de la dépendance, en multipliant les occasions et les justifications de consommer:Il commence à regretter les faits et gestes de la veille.
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3) Phase de la dépendance nuisible
Le psychotrope: une fin en soi
Le psychotrope amène à:
- une responsabilisation nulle
- un épuisement physique
- la protection de l'approvisionnement
- une obnubilation intellectuelle
- des craintes et des ressentiments indéfinissables
- l'effondrement du système d'alibis
- une défaite totale reconnue
- un syndrome cérébral subaigu et/ou chronique
Mécanismes de défense
Tout être humain recourt inconsciemment à certains mécanismes de défense pour solutionner les problèmes. Afin de justifier la décision de boire , l'alcoolique développe une tournure d'esprit qui lui permet, par la rationalisation, la projection, le refoulement ou même le trou de mémoire, d'entretenir son système d'illusion afin de contourner son problème d'inadaptation. Il parvient ainsi à justifier pleinement son système de valeurs, et à diminuer la culpabilité reliée à l'échec de son comportement destructeur.
Dès lors qu'il boit, l'alcoolique commence à se sentir normal. Éventuellement, il doit boire car il ne peut simplement pas vivre sobre. La douleur résultante est brûlante, mais l'espoir de se sentir normal, ne serait-ce que brièvement, en vaut la peine, selon lui.
L'alcoolique se réjouit de la possibilité de pouvoir dissiper son doute et son malaise en s'en remettant à un pouvoir qui le dépasse. L'alcool répond à cette attente, sacrifiant le contrôle de sa propre vie à un élément extérieur à lui-même.
La toxicomanie prend sa source dans la peur qu'éprouve l'individu devant le monde, jointe au sentiment de son incapacité d'y faire face. Quelle que soit sa capacité réelle, le toxicomane pense qu'il est incompétent dans un domaine important de la vie.
La rationalisation
Toute personne rationalise quand son comportement la rend mal à l'aise. C'est le rôle de la rationalisation de nous aider à nous sentir mieux face à nous-mêmes, après qu'on ait posé un geste qui nous humilie (se déculpabiliser).
On ne sait pas pourquoi une personne avec une apparence de buveur social "normal" se glisse dans une dépendance nuisible. Il est essentiel de préciser qu'une personne dépendante à une drogue est inconsciente de la présence et de la progression de sa maladie. Au fur et à mesure que le comportement devient bizarre, la rationalisation augmente afin de compenser l'instant d'horreur du coût émotionnel. Les rationalisations ne sont plus axées sur les situations, elles répondent à un sentiment de douleur. Elles sont invisibles, insidieuses et nécessaires, quoique potentiellement dangereuses.
Plus l'individu croit en ses rationalisations, plus il s'enlise dans l'illusion. Il entre dans une spirale descendante. Il en résulte une faible estime de soi, faussant son égo.
Éventuellement, la détresse émotionnelle devient, une condition chronique. Son comportement devient plus bizarre et la maladie progresse en une haine de soi. Les changements de la personnalité et de l'humeur, jusque là invisibles, deviennent évidents : sautes d'humeur, violence, hostilité et morosité. Il cherchera des cures géographiques pour ensuite, développer une attitude auto-destructrice.
Il ne reconnaît pas que sa vie est un désastre à cause de ses consommations. Il ne l'admet pas car, il ne le sait pas. Il ne voit plus la réalité, il est aveugle. Sa rationalisation est devenue une mauvaise administration mentale. Ses mauvais sentiments de lui-même sont enfermés dans l'inconscient par un mur sécuritaire, haut et sans ouverture possible de la défense rationnelle.
A cause du mur dans lequel il est enfermé, l'alcoolique ne peut sortir de lui-même les mauvais sentiments qui l'animent. Il n'est pas conscient que ceux-ci existent. Néanmoins, ils sont chroniquement présents sous une forme de masse incontrôlée d'anxiété, de culpabilité, de honte et de remords. Jamais il ne se sentira bien s'il ne boit pas, jamais il ne se sentira bien s'il boit.
La projection
La rationalisation ne suffisant plus, l'individu développe un système qui est tout aussi inconscient : la projection.
C'est-à-dire que les sentiments négatifs qui animent l'individu, il les prête à son entourage soit : au conjoint, aux membres de la famille, à son employeur, à ses collègues de travail. Ainsi l'entourage développe à son tour des sentiments négatifs face à la situation créée par l'individu.
Colère : L'entourage vit une relation conflictuelle soit de HAINE/AMOUR. Vous aimez l'individu, mais vous haïssez les gestes qu'il pose.
Honte : Honte face à l'individu, mais aussi honte face à vous-même qui l'aimez et pourtant, cela ne suffit pas pour l'arrêter.
Douleur : Ça fait mal de voir une personne qu'on aime et qu'on estime, changer pour le pire au fur et à mesure que la maladie progresse.
Peur et incertitude : On ne peut compter sur lui. On ne sait jamais quand la violence surgira.
Insécurité également si l'individu est responsable des finances de la maison.
Système d'illusion du dépendant
Nous avons vu comment la rationalisation et la projection fonctionnent ensemble afin d'empêcher l'individu de prendre conscience de sa maladie, en le tenant aussi loin que possible de la réalité. Ainsi, il est incapable de comprendre qu'un problème existe. Le système d'illusion est typique à la dépendance toxicomaniaque et est presque universellement présent chez ceux qui en souffrent.
Trous de mémoire (blackout)
Le trou de mémoire est une période d'amnésie provoquée par un produit toxique qui agit sur le système nerveux central. La fréquence et la durée du trou de mémoire ne semblent pas être reliées à la quantité d'alcool et/ou de drogue. Une petite quantité peut causer un trou de mémoire, tandis qu'à une autre occasion, une plus grande quantité n'en causera pas. Puisque l'anxiété liée à ses trous de mémoire est grande, le dépendant d'une drogue en viendra à minimiser, à discriminer et ne plus croire ce qu'on lui dira concernant ses actions et attitudes pendant cette période d'amnésie forcée. Le dépendant verra ces gens comme des personnes "injustes" qui lui en veulent parce qu'il a du plaisir. Le système d'illusion collabore à bloquer le sens de la vérité et contribue à nier sa maladie
Refoulement
Avec le temps, les personnes dépendantes développent la capacité de refouler les souvenirs gênants et indésirables. Ils continuent à rationaliser certains de leurs comportements et à refouler ceux qu'ils ne peuvent rationaliser.
Tout comme la rationalisation, le refoulement est un mécanisme de survie. Aucune personne ne peut endurer le souvenir de tous les moments gênants et embarrassants qui ont pu survenir dans une vie. Quand une personne "normale" refoule certains souvenirs, cela n'a ordinairement aucune conséquence grave, car le comportement qui a créé ce souvenir ne s'est pas répété et peut-être, ne se répétera-t-il jamais plus. Ce n'est pas le cas chez le toxicomane qui répétera à l'infini le comportement négatif.
Une personne dépendante d'une drogue, et victime de la nostalgie du plaisir se souvient comment il se sentait et non comment il se comportait. Il ne se souvient pas de sa difficulté d'articuler, des gestes exagérés ou du fait qu'il a mis le logement sans dessus-dessous. Il pense qu'il s'est exprimé avec intelligence, qu'il a amusé ses amis avec des blagues et d'autres scènes comiques.
Pour se libérer de la dépendance
Guérir une assuétude est une entreprise à la fois sans détour et extrêmement difficile. Il n'existe pour réussir aucune potion magique et aucun mécanisme miracle. Il s'agit rien de moins que de réorganiser des zones entières de la vie de l'individu ou à certains égards de tous ses aspects. Pour nous libérer de l'assuétude, nous devons apprendre à nous aimer et à nous respecter, à composer avec notre milieu et à nous en faire respecter. Lorsque nous parlons de la perception de soi et de l'assurance que nous pouvons avoir d'être en mesure de faire face à la vie, tout en nous gagnant l'estime et l'amour des autres, nous abordons l'assuétude d'une façon globale.
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