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Avec
"James Bond 007 contre Dr. No", en 1962 Sean Connery devient James Bond,
inaugurant la plus longue série de films jamais réalisée. |
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Connery, l'acteur et l'agent" |
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Transformer
le Bond des romans de Ian Fleming,
parfois si insaisissable, en un héros de cinéma stylisé
et immédiatement reconnaissable, n'était pas tâche
facile pour les producteurs; l'un de leurs titres de gloires est d'avoir
su créer un univers crédible, fidèle aux romans, qui
a suivi l'évolution des modes et reste identifiable 34 ans plus
tard, surtout à travers Sean Connery. |
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En effet, la renommée
de James Bond aujourd'hui est en grand partie dûe au premier acteur
ayant incarné le héros au cinéma: Sean Connery.
Le choix ne fut pourtant pas évident pour les deux producteurs
Harry Saltzman et Albert R.Broccoli. Après avoir lancé
un concours dans la presse, ils pressentirent et auditionnèrent
des dizaines d'acteurs parmi lesquelles Roger Moore (déjà...),
mais aussi Cary Grant et Patrick McGoohan. |
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Loin de penser à quelqu'un
comme Connery pour incarner James Bond, Fleming pensa d'abord à
David Niven, son ami intime, en tant qu'archétype de l'aristocrate
anglais raffiné et charmeur. Mais l'acteur, déjà agée
de 50 ans passés, n'avait pas une image assez agressive. |
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Si les portraits de Bond demeurent
excessivement vagues, Fleming avait pourtant une idée très
précises de 007. Son héros lui ressemblait, ou plutôt
ressemblait au personnage de fiction qu'il aurait voulu être, comme
le savent les lecteurs des quelques biographies de l'écrivain aujour'hui
disponibles. Une grande partie de l'enfance et de l'éducation de
Fleming, de ses activités dans le service des renseignements de
la marine pendant la guerre et de ses voyages à travers le monde
est ainsi exploitée, réinterpretée, à certains
moments cruciaux des romans. La personnalité de Fleming se retrouve
aussi transposée et l'on comprend qu'il se soit intéressé
de près aux choix de l'acteur qui allait incarner son alter ego.
Pour que le personnage puisse tourner
plusieurs films, les producteurs tiennent à trouver un acteur qui
se coule dans le rôle, un homme qui ne donne pas aux spectateurs
l'impression de jouer à James Bond mais d'être James Bond.
Surnommé "le camionneur" à Hollywood, où il avait
déjà participé à quelques films, Sean Connery
n'avait rien d'un anglais éduqué dans une public school.
Mais Elvis Presley n'avait-il pas lui aussi été chauffeur
de poids lourds?
Connery fut choisi pour sa démarche
féline et son agressivité (il refusa de passer des essais),
deux points qui caractérisaient, aux yeux des producteurs, James
Bond. Portant, l'acteur est loin d'être idéal au vu de la
description de Fleming: il est écossais et par suite possède
un accent propre à faire hurler un anglais. De plus, il est issu
d'un milieu très modeste et n'a pas (à l'èpoque de
son casting) la classe qui sied à James Bond.
Connery possédait la beauté
brute de Bond et tout la fougue nécessaire pour le rôle.
De plus, la faveur du public britannique lui était déjà
acquise: un sondage paru dans un journal de Londres l'avait nommé
acteur idéal pour incarner James Bond bien avant que son nom n'attire
l'attention des producteurs. Il restait cependant à prouver que
le routier d'Edimbourg était capable de devenir un héros
aussi altier et élégant que celui des romans. Connery
l'avoue lui-même lors d'un interview: "C'est
un peu une blague d'avoir été choisi pour jouer Bond. Le
personnage n'est pas vraiment moi, après tout. J'ai beaucoup parlé
avec l'auteur des livres, Ian Fleming, et avec le réalisateur Terence
Young (James Bond contre Dr. No), au sujet de mon physique, de mon accent..." |
Physiquement, envolés
la cicatrice, les yeux gris-bleu et la mèche de cheveux. Mais le
visage dur est présent, de même que le sourire moqueur
et la moue ironique du James Bond de Fleming (peut-être ses
caractéristiques les plus importantes).
Malgré le choix des producteurs,
Fleming était réticent à l'idée de voir un
écossais issu d'un milieu modeste incarner son héros. Il
le trouvait trop rust mais aussi trop jeune. Il disait: "Un
ancien camionneur, écossais qui plus est, en peut être James
Bond". De même,
Terence Young désespèrait au début de faire apparaître
Connery comme un "bon vivant".
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C'est à Broccoli qu'échut
la tâche délicate de faire de Connery un 007 convaincant,
surtout raffiné et élégant, et de créer pour
lui un style vestimentaire indémodable, ce qui représentait
une part important du défi, pour que Bond ne perde pas sa force
de séduction au premier caprice de la mode. Même si Fleming
n'était pas d'accord qu' un tel "camionneur" incarne l'agent 007,
il s'avéra plus tard que Connery était l'acteur idéal,
et se déclara ravi du choix de Broccoli.
Pour acquérir l'élégance
innée de l'agent secret, Sean Connery dut faire des sacrifices.
Terence Young, le réalisateur, l'obligea à dormir
dans ses costumes pour apprendre à les porter et lui corrigea au
maximun son accent. Ils ne furent pas long a changer d'avis tous les deux.
Fleming ira même jusqu'à dire: "Si
je devais réecrire Bond maintenant, il aurait certainement l'allur
de Sean Connery".
C'est ainsi que dans un des derniers romans, écris après
la sortie des premiers fils, on apprend comme par miracle que le père
de Bond était écossais...
Le Bond version Connery est un
agent dur et cruel, sans faiblesses ni pitié (Le meurtre inutile
du Professeur Dent dans James Bond contre Dr.No a choqué
l'Amérique...). Il est sûr de lui, de son charme et de son
efficacité.
Au fil des ans, chaque nouvel acteur
a apporté à Bond des éléments qui ont enrichi
la personnalité de l'agent secret le plus célèbre
du monde, mais ce n'est que Sean Connery qui lui a prêté son
magnétisme animal, sa témérité et une certaine
ironie.
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Fatigué
par le rôle, Sean Connery l'abandonnera deux fois, en 1969 et en
1971. Il reviendra pour une ultime apparition dans Jamais plus Jamais,
où il incarne un Bond vieillissant et moins "Superman" (mais néanmoins
toujours aussi séduisant), composition qu'aurait certainement apprécié
Ian Fleming. |
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Par
rapport à d' autres héros bien connus par tous, bien que
George Lucas ait fait d'Indiana Jones un Anti-James Bond, baroudeur doté
d'une seule tenue vestimentaire dont un chapeau cabossé, le héros
doit beaucoup à Bond, y compris son humour à froid. Lucas
s'acquitta de sa dette de reconnaissance en confiant le rôle du père
de Jones à Sean Connery en tant que le meilleur répresentant
de 007.
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Et James Bond est encore entre
nous... |
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