Les hallucinations
visuelles surviennent généralement en plein jour, mais
l’obscurité, la demi-obscurité les favorisent. Elles ont
les qualités essentielles de la perception
visuelle : forme, relief, couleur et mouvement. Elles sont simples
: lueurs plus ou moins vives, photopsies : flammèches, points, formes
géométriques, auréoles…, ou complexes ou figuratives
: personnages, animaux, objets, scènes, visions panoramiques ou
même cinématographiques.
L’hallucination
peut être en blanc ou noir, en ombres chinoises, ou très colorée.
Parfois, elle représente des scènes étranges, jamais
vues par le sujet, des paysages surréalistes, des allégories,
ou même des incohérences de formes et de couleurs.
Les hallucinations dites lilliputiennes correspondent à des scènes jouées par de petits personnages brillamment vêtus ou des animaux miniatures qui se poursuivent sur les étagères, les tables, le lit, dans un jeu rapide et chatoyant. Ce type d’hallucination est commun au cours des intoxications exogènes, spécialement de l’alcoolisme subaigu, et chez des sujets imaginatifs émotifs. Les hallucinations gigantesques gullivériennes sont plus rares.
Des mots, des phrases
ou des signes plus ou moins cabalistiques peuvent être projetés
dans le champ visuel. Plus rarement un long texte comparable aux sous-titres
d’un film ou d’un journal se déroule.
Les malades réagissent
différemment : quelques-uns assistent inquiets, amusés ou
terrifiés. D’autres participent et, pris au jeu (onirisme), se jettent
sur l’assaillant imaginaire, lancent ce qui se trouve à leur portée,
poursuivent ou tendent de fuir, au risque de se précipiter dans
une rivière ou par une fenêtre, ou encore cherchent à
échapper au phénomène par le port de lunettes noires,
d’śillères, etc.
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