Dans
le continent africain, il existe une forte imagination ; tout devient décoration
physique ! On retrouve sur le corps des indigènes chaque matériel
organique ou minéral.
L’art
de l’assemblement et de l’accumulation est porté à l’extrême.
Cette tendance est très visible dans l’ornement corporel.
Partout, l’ornement est un symbole social et un langage visuel. Il fournit des informations sur le statut et la vie de la personne. Il révèle l’appartenance sociale et les étapes de la vie. Par exemple, certains colliers sont réservés aux jeunes femmes, d’autres à des femmes mariées, ou d'autres encore, aux veuves. Les ornements offrent beaucoup d’informations à travers lesquelles le groupe, l’ethnie, la tribu et le clan se reconnaissent.
Dans
la société africaine, l’ornement a un rôle déterminant.
En effet, les artistes apportent beaucoup de patience et de temps à
leur construction. Le temps est, dans cette civilisation, vécu
différemment que dans les sociétés occidentales.
L'ornement
a principalement deux fonctions : celle de rendre beau et celle de protéger.
En effet,
l’ornement et le vêtement servent comme protection physique et psychique.
Plusieurs
bijoux expriment clairement leur caractère défensif : certains
bracelets tendent leur pointes dans différentes directions. Des
formes grotesques et agressives sont souvent répétées
dans un but décoratif. En outre, la fonction des ornements change
tout au long des années. Certains d'entre eux, qui avaient un but
de défense, sont maintenant devenus des moyens de séduction
féminins.
L’ornement
est autant présent chez les hommes que chez les femmes. Certaines
formes
sont
réservées aux femmes et d’autres aux hommes. Dans les tribus
africaines, l’unisexe n’est pas beaucoup apprécié.
Dans
ces cultures, on trouve énormément d'ornements incarnés,
comme par exemple le plateau labial, mais aussi
des parures, des colliers tels ceux des « femmes
girafes », des bracelets et des petites perles.
Les
africains aiment les bijoux en pierres précieuses, comme le quartz,
la calcédoine, et la cornaline. De plus, ils portent aussi beaucoup
d’attention aux perles en verre. Ces dernières sont une composante
du bijou et du vêtement. Elles sont portées par les femmes
ou par les hommes. Elles acquièrent une signification particulière
: chacune possède une valeur propre et constitue un message spécifique.
Les
normes d’utilisation des perles dépendent d’une population à
l’autre, mais elles attirent toujours le regard par leur beauté
et leurs effets sonores.
En Afrique,
l’or est aussi très présent. Il est utilisé pour construire
plusieurs types de bijoux. Il est surtout mis en évidence lors des
occasions officielles et des mariages.
Le bronze
est également très présent dans les territoires africains.
En Côte d’Ivoire, le poids de certains bracelets arrive jusqu’à
9 kilos. D’autres sont ornés par des grelots. Le nombre et la dimension
de ces derniers sont proportionnels à la richesse et à l’importance
du propriétaire. Chez les Kru du Libéria, les bracelets des
chevilles font partie de la dote et protègent des esprits malins
se trouvant dans le sol.
Souvent,
les bijoux sont utilisés comme amulettes ou talismans, afin de se
préserver des maladies.
Les
symboles abondent dans les bijoux. En effet, la faune et la flore sont
très présentes dans les bijoux. Par exemple, des pouvoirs
surnaturels sont attribués au bélier. De même, le chacal
éloigne les esprits malins, le chat est symbole de fécondité,
le poisson assure la longévité, etc.
Différents
matériaux sont également riches de langage. Par exemple,
l’argent est privilégié dans les zones rurales, car il représente
la franchise et la pureté. L’ambre jaune évoque l’attraction
solaire et garde les peuples loin de l’ombre. La laine est synonyme de
bonne chance, etc.
Un tel
glossaire renvoie aux couleurs : le jaune rappelle le soleil, le vert l’énergie,
le blanc est la couleur de la lumière, etc.
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