Au début des années soixante-dix, quelques chercheurs américains
ont essayé de formaliser des récits à
l'aide de grammaires génératrices.
Les premières tentatives sont
venues de la part d'anthropologues ou de sociolinguistes.
Les grammaires génératrices sont intéressants pour avoir livré des schémas
(ou grilles) d'analyse très élégants qui permettent d'organiser
facilement des propositions individuelles dans un texte.
Le noyeau
de toutes ces grammaires est constitué en règles de réécriture.
qui accompagnent parfois des règles de transformation,de relation
sémantique entre des éléments, et de réstriction sur les
éléments terminaux, etc.
Le modèle de base d'une grammaire de
réériture des récits est assez simple.
A titre d'exemple je reproduis
une version simplifiée de l'élégante grammaire de Thorndyke (77):
STORY -> SETTING + THEME + PLOT + RESOLUTION SETTING -> {Characters,Location,Time} THEME -> (Event)* + Goal PLOT -> EPISODE* EPISODE -> Subgoal + ATTEMPT* + Outcome ATTEMPT -> Event* | EPISODE
Cette grammaire syntaxique est assez traditionnelle c'est-à-dire qu'elle ne permet que de définir l'enchainement de certains éléments structurels d'un récit. En contraste, la règle suivante permettrait par exemple de mieux définir le lien entre deux éléments, comme on l'a vu chéz Prince:
EVENT* -> EVENT (({AND |THEN |CAUSE} EVENT)") ((AND STATE)")Influencé par les travaux de Bartlett (1932), de Piaget, etc., des chercheurs de psychologie cognitive se sont rapidement intéressé aux analyses de récit qui utilisent des grammaires génératrices, et ils ont postulé que ces grammaires de reécriture permettent d'élaborer des modèles partiels de la mémoire humaine. L'hypothèse est que la cognition a besoin de schémas pour mémoriser et pour comprendre un récit. Le fonctionnement de ces schémas peut être décrite par ces grammaires qui constituent une grille pour la structure des récits.