Conclusion

Notre première idée était de faire une comparaison entre la façon dont sont intégrées les NTIC en classe dans nos pays respectifs (Suisse et Belgique). Nous sommes cependant dans l'impossibilité de réaliser cette comparaison comme vous avez pu le constater en lisant le point 4 de notre travail: "Traitement des résultats". En effet, en Belgique nous n'avons pas récolté beaucoup de réponses et celles que nous avons reçues proviennent en grande majorité d'enseignants du secondaire. Faire une comparaison dans de telle condition ne nous semble vraiment pas une conclusion pertinente.

Dans cette conclusion vous pourrez lire dans un premier temps nos constatations par rapport à notre recherche. Dans un second temps, vous pourrez lire nos réflexions en rapport avec le traitement des résultats de nos pays respectifs. Et dans un troisième temps, vous pourrez lire les résultats de l'atelier n°12 ("Intégrer les nouvelles technologies de communication pour désintégrer les vieilles pédagogies?") du Cinquième Forum Enseignement: "Réussir l'école: l'affaire de tous". qui s'est déroulé à Charleroi (Belgique) le 20 mars 1999.

  1. Constatations
  2. Réflexions en rapport avec le traitement des résultats
  3. Intégrer les nouvelles technologies de communication pour désintégrer
    les vieilles pédagogies?
  4. Remerciements


1. Constatations

Suite au dépouillement, nous nous sommes rendues compte d'un certain nombre de problèmes qui auraient certainement pu être évités en passant d'abord par une phase exploratoire. Mais faute de temps, nous l'avons négligée. Cette phase nous aurait permis de soumettre le questionnaire à quelques enseignants qui nous auraient rendues attentives à certaines incohérences, omissions ou encore à la longueur du questionnaire. D'autre part, certaines questions qui nous semblaient pertinentes lors de l'élaboration du questionnaire, ne nous apportaient finalement peu d'information essentielle à notre analyse.

Par rapport à la question du matériel informatique présent dans les établissements scolaires, nous savons de combien d'ordinateurs l'école est en possession. Par contre, nous n'avons aucune idée en ce qui concerne les dimensions de l'établissement en question! Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusions par rapport au nombre d'ordinateurs à disposition par élève par exemple.

Une série de questions concernait l'aménagement spécial des horaires pour le travail avec l'ordinateur. Cette partie était mal formulée. Nous n'avons pas eu les réponses escomptées. Nous aurions aimé savoir qu'elle était la répartition des heures de travail informatique (en heure par mois) par rapport aux différentes activités.

Une autre question est restée incomprise pour un grand nombre de répondants. Elle portait sur les pratiques pédagogiques journalières adaptables à l'ordinateur. Il faut relever que certains enseignants ne trouvaient pas cette question pertinente parce que leur utilisation de l'informatique fait partie intégrante de leur classe. Ils l'utilisent comme un moyen de recherche d'informations, de s'exercer,... au même titre qu'une encyclopédie par exemple. Se référer à l'ordinateur va de soi pour chaque activité.

De plus, pour la Suisse nous avons oublié de demander aux enseignants dans quel canton ils travaillent (important pour l'analyse des données).


2. Réflexions en rapport avec le traitement des résultats:

Intégrer les NTIC dans des situations de classe nous semble à l'heure actuelle quelque chose de vraiment incontournable! "..., Internet est là et va devenir un truc si banal qu'on n'y mettra même plus de majuscule. Ce genre d'attitude me rappelle toujours Lucien Guitry, le père à Sacha, qui n'aimait pas cette nouveauté de son époque qu'était le téléphone: "Alors, faisait-il mine de s'étonner, on vous sonne et vous accourez?" Et sûr qu'en ce temps-là, de bons esprits déploraient l'existence de cet outil qui permettait aux truands de préparer leurs méfaits sans même se rencontrer. Sans parler que c'était la mort des Belles lettres, avec et sans tiret, cette affaire-là. N'empêche qu'un outil aussi utile que le bigophone, ça s'impose et c'est tout. Idem pour l'Internet. Il est là, il va rester et vous gagnerez un temps bête en vous y adaptant plutôt qu'en râlant contre." (WESOLY, "Il n'y a qu'E-mail qui maille", Le Ligueur n°20, 19 mai1999, pg 1) Se voiler la face et faire semblant que l'ordinateur (ainsi que toutes les NTIC s'y raccrochant) n'existe pas est loin d'être la solution! Il existe plein d'exploitations possibles à réaliser dans les classes. Nous vous conseillons d'aller jeter un oeil dans le traitement des résultats belge à "Usages" et plus particulièrement dans les pistes de réflexions (exemples concrets réalisés en classe parfois détaillés parfois pas) et dans les activités pédagogiques réalisables à l'aide d'Internet (exposé de monsieur Jacques Lempereur). Ces différentes choses pourraient vous aider à trouver des (d'autres) idées et peut-être vous donner envie de vous lancer dans cette nouvelle aventure!

"Les partisans d'une école ouverte sur le monde se réjouiront de l'arrivée de ces formidables moyens de communications et d'information, tandis que les tenants d'une école protégée, gardienne de valeurs culturelles menacées par l'évolution sociale, les considéreront comme le cheval de Troie d'intérêts économiques et industriels, étrangers ou indifférents à ceux de l'éducation." (extrait de l'article se situant: http://services.worldnet.net/ote/text0013.htm) Evidement, la bonne volonté et les convictions personnelles des professeurs ne sont pas les seules conditions pouvoir arriver à inclure les NTIC dans l'enseignement. Il faut bien d'autres éléments: de l'équipement, des formations, des enseignants motivés, de l'argent, ...


L'idée d'introduire les TIC à l'école primaire commence à germer tout doucement en Suisse comme en Belgique!

Considérons tout d'abord le cas de la Suisse. Faire bouger des structures telles que les Départements de l'Instruction Publique prend du temps! Tant qu'ils peineront à débloquer des fonds pour équiper les écoles, former les enseignants, ... tant que l'idée ne sera pas implantée dans les esprits, les NTIC entreront encore dans les classes par la petite porte que leur ouvrent des enseignants qui ont compris l'enjeu de l'informatique à notre époque! Merci à eux!

C'est un discours bien peu optimiste, mais il faut se rendre à l'évidence, pour certains cantons, l'informatique dans toutes les classes, c'est la musique de l'avenir ! Mais n'oublions pas l'engouement de certains autres cantons qui amènent une dynamique certaine à l'enseignement en y introduisant massivement les NTIC.

 

Considérons à présent le cas de la Belgique. Certains instituteurs et enseignants travaillent déjà depuis de nombreuses années avec l'ordinateur. Ces professeurs sont bien souvent des exceptions, ils ne représentent pas la majorité du corps enseignant.

En ce qui concerne l'équipement, la région wallonne a débloqué de l'argent Les enseignants du rénové peuvent déjà en profiter tandis que les écoles primaires pourront en jouir l'année prochaine. Nous pouvons déjà observer des changements remarquables dans les établissements secondaires et nous pouvons parier que nous verrons des changements significatifs arrivés l'année prochaine dans les classes du primaire! La Belgique se bouge afin de ne pas être à la traîne derrière les autres pays!!! Bel effort, il faut bien l'avouer mais tout n'est pas rose Point de vue formation, il y a du travail ! On crée de nouveaux postes "personnes-ressources" pour les Cyber-école mais a-t-on réellement pensé à aménager un horaire pour ces personnes? Doivent-elles travailler moins afin de pouvoir se consacrer convenablement à leur nouvelle fonction? Reçoivent-elles plus d'argent pour ces nombreuses heures de bénévolat qu'elles exercent pour faire fonctionner le Centre Cyber Média de leur école? Nous devons bien dire que les réponses à ces questions ne sont malheureusement pas affirmatives

Un premier pas a été effectué (pas le plus petit car sans équipement on ne sait rien faire) mais plein d'autres initiatives restent à prendre! Espérons que la Communauté française ne restera pas sourde aux multiples appels que les enseignants lui lancent


3."Intégrer les nouvelles technologies de communication pour désintégrer les vieilles pédagogies?"

 

Vous trouverez ci-dessous un extrait du dossier qui fut remis aux participants du Cinquième Forum Enseignement: "Réussir à l'école: l'affaire de tous". Cet extrait est le compte rendu de l'atelier n°12 "Intégrer les nouvelles technologies de communication pour désintégrer les vieilles pédagogies?" Nous trouvons intéressant de vous permettre de lire ce compte-rendu car il est pour nous "une piste de réflexion". Les différentes personnes qui ont participé à cet atelier ont émis différentes hypothèses (Remarque: ce forum s'est déroulé en Belgique et est donc par rapport aux réalités belges)


"En lien avec le thème de notre atelier, nous dégageons les points suivants comme étant autant de conditions nécessaires à la réussite de l'école:

1. Au niveau des moyens

1.1 Démocratisation de l'accès

  • Intégrer les investissements informatiques au Fonds des Bâtiments Scolaires
  • Tenter de donner dans l'avenir les moyens pour tous (enseignants et élèves) de disposer d'un accès et/ou d'un ordinateur. Par exemple, créer des centres multimédias dans les villes et les villages financés par l'Etat (maisons de jeunes, etc.)
  • Ne pas s'inféoder à un seul producteur de logiciels. Favoriser les logiciels libres (Linux,...)
  • Assurer un recyclage des ordinateurs de l'administration vers les établissements d'enseignements
  • Les centres cybermédias sont une bonne manière d'ouvrir l'école à la population, manière de rendre une place centrale à l 'école. Mais attention aux modalités concrètes (l'obstacle du "concierge")

1.2 Sensibilisation

  • Favoriser les échanges d'expériences entre enseignants. Favoriser le partage de pratiques (plutôt que des programmes de formation?) en vue de valoriser ce qui se fait.

1.3 Formation

  • Introduire dans la formation initiale une formation à l'utilisation en classe des outils technologiques
  • Assurer la formation continuée des personnes-ressources et leur attribuer un véritable statut

1.4 Accompagnement

  • Développer des espaces de débat et d'information sur les alternatives (équipement, produits, logiciels) aux "monopoles". Pas uniquement des espaces en ligne. Proposer la création de forums sur l'intégration des NTIC au sein même du site de la Communauté française. Créer un téléphone vert "technologie" au niveau de la Communauté française
  • Favoriser une évaluation globale des politiques d'intégration des NTIC dès le début des projets (par des universités, des offices parlementaires d'évaluation par exemple): effets éducatifs, dispositifs pédagogiques, respect de la vie privée, concordance par rapport au projet d'établissement.
  • Créer des équipes de développement (détachement pédagogique et travail à distance) chargées d'accompagner les enseignants dans leurs projets multimédias (sur base de concours) qui favorisent des pédagogies innovantes et de diffuser ces productions.

2. Au niveau des objectifs

2.1 Favoriser l'école des compétences

  • Privilégier des compétences informatiques plutôt que des connaissances spécifiques à un seul logiciel.
  • Favoriser la production de savoirs par les élèves (pages web,...) ce qui se passe par un équipement correct

2.2 Education aux médias

  • Apprendre aux élèves à décoder les médias, en leur donnant l'occasion de les construire, pour qu'ils puissent comprendre les enjeux économiques. Promouvoir l'idée d'un JT pour enfants et l'éducation aux médias à travers tous les cours. Les NTIC ne sont qu'un média parmi d'autres.
  • Arrêter de parler de cyber-classe ou de classe cyber-médias."


4. Remerciements 

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de cette recherche. Et plus particulièrement les enseignants qui ont eu la gentillesse de consacrer du temps pour répondre à notre questionnaire, les personnes qui ont accepté de réaliser un entretien avec nous, Monsieur Jacques Lempereur, Monsieur Alain Meurant, Monsieur Fabrice Joye et Madame Nathalie Deschryver.