La restructuration d'entreprises, la précarité de l'emploi, les difficultés d'insertion professionnelle comme les méfaits du chômage de longue durée entretiennent un climat d'effervescence sociale. L'incitation à la promotion de projets se heurte à un sentiment croissant d'insécurité. La défense de positions acquises entre en conflit avec l'innovation. Le travail devient plus anonyme. En raison de l'investissement demandé, il est souvent cause de stress et participe de la détérioration de la santé. Pour parer à ce désarroi, toute une mobilisation sociale se manifeste. Des mesures d'accompagnement sont prises, qui vont de la consultation en organisation à l'aide individuelle. De nouvelles professions s'en charge, tant dans le domaine de la formation continue que de la gestion des ressources humaines. Parallèlement, des initiatives visent la création d'emplois. Un débat politique s'engage quant au partage ou à la réduction du temps de travail. Ce bouillonnement pose avec acuité le problème des valeurs attachées au travail dans la vie professionnelle ou, dans une perspective plus large, de la place occupée par le travail dans le cours de la vie.

Ces interrogation suscitent de nombreuses analyses. Dans le milieu des entreprises et des administrations, des mandats d'études conduisent à l'adoption de nouvelles formules d'organisation du travail. Dans les milieux syndicaux, des positions et des propositions sont défendues. Dans l'enseignement supérieur, le thème du travail fait l'objet d'enseignements, de recherches et de publications. La fonction de veille qui caractérise la mission de formation continue universitaire invite à une réflexion ouverte, rassemblant les idées et les initiatives conduisant à de nouvelles conceptions du travail. C'est en tout cas le défi que le projet proposé entend relever.

Pierre DOMINICE - 28 février 1999.