Remarque : ceci est un travail de maturité = baccalauréat. Il n'a pas de caution scientifique, médicale ou autre, et, bien que cet élève ait fait un travail qui a été accepté dans le contexte scolaire, il ne peut prétendre être une source fiable d'informations ! |
TABLES DES MATIERES
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Maître acccompagnant F. Lombard
Beaucoup de gens voudraient avoir la possibilité de mémoriser sans effort, d'augmenter ses capacités intellectuelles. Aujourd'hui, nous voyons beaucoup de publicités qui nous montrent qu'on peut, désormais, mémoriser sans effort à l'aide de telles ou telles substances. Des études nous exposent l'efficacité de substances améliorants la mémoire, mais est ce que ces substances ont une réelle efficacité sur l'homme ? Est ce que, désormais, les médicaments ont remplacé le vrai travail intellectuel et que, dans un avenir proche, nous pourront tout mémoriser par le simple fait de prendre des médicaments ?
A l'aide d'ouvrages, de revues, de sites Internet et d'interviews, je vais, tout d'abord, voir les différentes caractéristiques de la mémoire (les différentes mémoires, les pathologies de la mémoire et son fonctionnement), puis, quelques substances censées améliorer la mémoire et leur fonctionnement et, enfin, nous allons voir le rôle des chercheurs genevois dans le cadre de la recherche sur la mémoire.
J'effectue des recherches sur le net et je me renseigne dans des revues scientifiques ainsi que dans des manuels de biologie pour trouver les renseignements nécessaire à la création du cadrage théorique, puis, une fois avoir récolter assez d'information, j'interviewe les personnes concernée par le sujet de mon travail pour compléter les éléments de mon cadrage théorique.
_ Définition de la mémoire :
La mémoire est un stockage d'information dans notre cerveau. Ce stockage ne se fait non pas à un endroit précis du cerveau, mais à différents endroits suivant l'information qui le compose, par exemple, un souvenir lié à une odeur résidera dans les aires olfactives du cerveau. Les souvenirs ne sont pas accumulés dans organe précis du cerveau, mais dans les synapses des neurones présents dans notre cerveau. Il n'existe pas une mémoire, mais plusieurs mémoires : La nature différente des informations stockées dans notre cerveau durant notre vie se catégorisent par différents types de mémoire. Il n'y a pas de souvenir exactement similaires d'un individu à l'autre, les informations que nous mémorisons sont fortement influencées par notre humeur, notre caractère et tout ce qui fait l'individualité de chaque personne. Ce qui fait que chaque individu se souviendra différemment d'un même événement.
_Pathologies de la mémoire
Les pathologies qui dégradent la mémoire ou les troubles de mémoire n'ont pas toujours pour cause le vieillissement. Plusieurs facteurs différents peuvent être la cause de déficiences de la mémoire. Par exemple, la dépression, d'autres maladies, des effets secondaires de médicaments, un accident vasculaire cérébral, une blessure à la tête ou encore l'alcoolisme. Il y a trois type général de trouble de la mémoire : les amnésies, la paramnésie et l'hypermnésie.
Les amnésies :
On appelle amnésie neurologique, les amnésies survenues à cause de lésions cérébrales et amnésie psychiatrique pour les amnésies dues à des causes psychologiques.
-L'amnésie antérograde :
on appelle amnésie antérograde, quand le malade n'arrive plus à constituer de nouveau souvenir, par contre, les anciens souvenirs restent intacts. On retrouve ce type d'amnésie chez les alcooliques chroniques (syndrome de Korsakoff).
L'amnésie rétrograde :
On appelle amnésie rétrograde quand le malade ne peut pas se remémorer les souvenirs antérieurs à l'apparition de sa maladie.
L'amnésie globale :
On appelle amnésie globale quand le patient n'arrive pas à se remémorer les souvenirs aussi bien anciens que récents. Cette amnésie se retrouve dans les cas de démence.
La paramnésie :
La paramnésie se caractérise par les impressions de déjà vu ou déjà vécu. La paramnésie est un défaut d'interprétation souvent lié à la fatigue.
L'hypermnésie :
On parle d'hypermnésie dans le cas de troubles psychiatriques lorsque les souvenirs du malade occupent une place exagérée et invraisemblable.
La maladie d'Alzheimer :
La maladie d'Alzheimer est un trouble neurodégénératif qui amène à la perte des fonctions mentales à cause de la détérioration des tissus du cerveau. On ne connaît pas encore sa cause exacte. Elle apparaît chez les sujets âgés de plus de 45 ans, mais plus fréquemment chez les sujets de plus de 65 ans. Elle se caractérise par la perte de la mémoire à court terme, une confusion mentale et, pour finir, une détérioration physique et intellectuelle totale.
_ Les différents types de mémoire
Au cours de notre vie, nos souvenirs et nos différents apprentissages sont classés dans notre cerveau dans différents types de mémoire d'après Bernard Croisile, neurologue à l'hôpital neurologique de Lyon (4) : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme, la mémoire déclarative ou explicite qui repose sur la mémoire à long terme qui comprend la mémoire épisodique et la mémoire sémantique et, enfin, il y a la mémoire procédurale ou implicite.
-mémoire sensorielle :
Les organes des sens envoient les informations à la mémoire sensorielle qui ne dure que 200 millisecondes pour la perception visuelle et 3 secondes pour la perception auditive.
-mémoire à court terme :
La mémoire à court terme à pour but de recevoir les informations provenant de la mémoire sensorielle et elle dure environ 20 à 30 secondes.
-mémoire à long terme :
Elle reçoit et stocke les informations de la mémoire à court terme, du moment que ces information soit répétées plusieurs fois (exemple : apprentissage d'un vocabulaire d'allemand).
-mémoire déclarative ou explicite :
Elle comprend la mémoire épisodique et la mémoire sémantique.
-mémoire épisodique :
La mémoire épisodique, consolidé par la mémoire à long terme, est les souvenirs personnels datés et localisés.
-mémoire sémantique :
La mémoire sémantique a pour rôle l'enregistrement des connaissances culturelles ou générales.
-mémoire procédurale :
La mémoire procédurale ou implicite concerne les mouvements et les gestes qu'il faut effectuer pour accomplir une tâche. Ces gestes sont stockés dans la mémoire procédurale à long terme grâce à leur répétition. La mémoire procédurale ne nécessite pas un rappel conscient de l'apprentissage des gestes que l'on a effectué, ni la faculté de les décrire précisément (par exemple, la faculté de faire du vélo ne nécessite pas de remémoration consciente. Une fois qu'on a appris, les gestes viennent inconsciemment).
_ Comment est-ce que la mémoire fonctionne ?
Quand un de nos organes des sens perçoit un élément susceptible d'être stocké comme souvenir, un influx nerveux va se propager dans notre cerveau. Les neurones sont les cellules nerveuses qui véhiculent l'information de toutes les parties de notre corps jusqu'à notre cerveau sous forme d'influx nerveux. Ces influx nerveux ne sont rien d'autre que des messages. Par exemple, lorsqu'on mange quelque chose de sucré, notre langue qui est munie de cellules spécifique à la détection du goût est un organe des sens. Les cellules de notre langue vont traduirent la notion de sucré, qui est un message de nature chimique, par un influx nerveux. Cet influx nerveux qui est en fait une information va véhiculer jusqu'à notre cerveau par l'intermédiaire de cellules nerveuses, qui sont les neurones, via le thalamus. Le thalamus est une région du cerveau qui est le principal centre de relais pour les informations sensitives arrivants vers le cerveau et pour les informations motrices partant du cerveau (définition du Campbell (1) ). Une fois arrivé à notre cerveau, notre cerveau va traduire cette information sous forme de sensation qui sera dans ce cas une sensation de sucré. Mais, un neurone ne va pas directement à l'endroit du cerveau qui est concerné, l'information doit suivre un itinéraire spécifique formé de plusieurs neurones. C'est là qu'interviennent les synapses. Les synapses se situent à l'extrémité des neurones, elles sont l'endroit où transite l'influx nerveux d'un neurone à un autre. Les synapses ont pour rôle la connexion entre les neurones.
Quand un souvenir est mémorisé, il n'est pas stocké dans un endroit précis du cerveau où tous les souvenirs sont stockés, il est stocké selon sa nature. Par exemple, un souvenir lié à l'odorat résidera dans les aires olfactives du cerveau. La mémorisation d'un souvenir est en fait une empreinte que laisse l'influx nerveux sur la synapse quand il est passé d'un neurone à un autre. Ce phénomène est appelé plasticité synaptique, ou potentialisation à long terme (LTP). Le passage de l'information par la synapse va déformer la synapse de façon à ce qu'elle acquière une forme unique, c'est-à-dire qu'une multitude de récepteurs et de neurotransmetteurs plus ou moins importante selon la nature du souvenir va être sollicité. Toute cette agitation moléculaire va déformer plus ou moins la synapse, ce qui va lui donner une forme unique. Car il faut savoir que quand un influx nerveux passe d'un neurone à un autre par l'intermédiaire de la synapse, l'influx est d'abord de nature électrique, ensuite, quand il passe de la synapse du premier neurone à celle de l'autre, il change de nature et devient chimique et, enfin, il reprend sa nature initial quand il a atteint le neurone suivant.
D'après Serge Laroche, directeur du laboratoire de neurobiologie de l'apprentissage et de la mémoire (4), le phénomène de potentialisation à long terme intervient au moment ou l'influx est de nature chimique. Car se déplacer chimiquement signifie la libération de neurotransmetteurs de la synapse du premier neurone qui vont venir se lié aux récepteurs de la synapse du second neurone. Suivant la quantité de neurotransmetteurs secrétés par la première synapse, les récepteurs de la seconde seront plus ou moins sollicités. Si les neurotransmetteurs sont suffisamment activés, toute une gamme de récepteurs et de molécules sera sollicitée. Toute cette activité moléculaire va modeler la synapse, va laisser sa propre empreinte dans la synapse. C'est ainsi qu'un souvenir est stocké. Bien sûr, tous ces changements se font à l'échelle moléculaire.
La formation d'un souvenir procède de la manière suivante d'après le professeur Francis Eustsache, neuropsychologue (université de Caen) (4):
Tout d'abord, il y a l'encodage. Les informations arrivent au cerveau grâce aux différents organes sensoriels (yeux, oreilles, nez, etc) sous forme d'influx. Elles sont, alors, convertit en traces mnésiques stockables. Pour ce faire, le cortex frontal gauche et les hippocampes droit et gauche sont sollicités ( l'hippocampe est une structure qui fait partit du système limbique qui est situé dans la partie interne du lobe temporal. Il est nommé ainsi en raison de sa forme relativement proche de celle de l'hippocampe marin) Les informations stockées diffèrent selon notre vigilance, notre émotion sur le moment et tout les autres facteurs qui font que notre perception des information est différente de celle du voisin.
figure : le système limbique et ses composants
Ensuite, il y a le stockage. L'information codée sous forme de trace mnésique est soit stockée dans le néocortex occipital, soit dans le néocortex temporal suivant la nature de l'information.
Puis, il y a la consolidation. L'information va subir un processus qui a pour but de consolider l'information pour qu'elle ne soit pas oubliée. Ce processus est un circuit neuronal dit de « Papez » où l'hippocampe, le fornix, le corps mamillaire et le gyrus cingulaire sont sollicités. Grâce à ce processus, les informations seront distribuées dans le néocortex.
Enfin, il y a la récupération. C'est le « ré assemblement » des éléments constitutifs du souvenir. Si le souvenir est récupéré automatiquement sans la nécessité d'une réflexion quelconque, l'hippocampe va être sollicité, tandis que si la remémoration du souvenir nécessite des efforts mentaux, le cortex frontal droit jouera un rôle.
Il faut savoir que le processus de mémorisation ne se fait pas comme un ordinateur ferait pour enregistrer une donnée : L'acquisition d'un souvenir est une chose, sa remémoration en est une autre. Quand on crée un souvenir, il ne reste pas tel quel dans notre cerveau, il ne s'imprime pas comme le ferait un document dans un ordinateur. Il se fixe un moment et peut se dégrader et voir même disparaître si on ne le consolide pas. Au fil du temps, ce souvenir peut changer s'il n'est pas bien consolidé. Quand on se rappel de quelque chose, en fait, on récupère le souvenir et il ne nous revient pas tel quel comme si on ouvrait un fichier d'un ordinateur. Le cerveau doit effectuer un travail de réassemblage du souvenir, car le souvenir ne se trouve pas à un endroit précis, il n'existe plus vraiment en quelque sorte. Le cerveau se charge de le recréer. Donc, quand on se remémore un souvenir, le cerveau ne nous le restitue pas comme le ferait un ordinateur, mais le cerveau créer un souvenir qui se traduira par une image, un son ou tout autre sensation.
_Est-ce que certaines substances influent sur la mémoire ?
Beaucoup de substances n'ont pas un effet direct sur la mémoire ou le fonctionnement de la mémoire, mais certaines substances contribuent fortement à ce que notre mémorisation fonctionne bien. Par exemple, les substances visant à diminuer le stress peuvent améliorer notre concentration et, de ce fait, améliorer notre aptitude à mémoriser. Certaines substances n'ont pas d'effets directs sur la mémoire, mais on remarque qu'en l'absence de ces substances, la mémoire ne fonctionne pas correctement. Par exemple, une étude montre qu'une déficience en zinc a des effets négatifs sur le comportement et ils se traduisent par une diminution spontanée de l'activité motrice, de la concentration visuelle et de la mémoire à court terme (8). Par contre, une augmentation de zinc dans le corps n'améliore pas la mémorisation. Le magnésium agit sur la mémoire d'une façon similaire au zinc.
_ quelques substances qui ont été testé :
Beaucoup de substances ont fait l'objet de recherches. Beaucoup de firmes pharmaceutiques, de vendeurs de médicaments ou de développements alimentaires ventent les mérites de telles ou telles substances. Il existe un très grand nombre de substances censées avoir des propriétés ayant un effet positif sur la mémorisation. Voici quelques substances dont j'ai décidé d'observer le fonctionnement, bien sûr, ce ne sont pas les seuls, il en existe beaucoup d'autres dont certaines agissent presque similairement :
- le glucose
-les vitamines B
-la vitamine E
-la modification du NMDA
-le ginkgo biloba
- le piracétam
-le Gotu Kola
-l'acétyl L-carnitine
_mécanismes d'action de ses substances :
-le glucose :
Certains prétendent que le chocolat améliore la mémorisation. En fait, ce n'est pas le fait de manger du chocolat qui améliore la mémorisation, mais c'est le fait d'ingérer le glucose qui est un de ses composants qui a un effet sur la mémoire, comme nous le montre l'étude du Dr A. J. Li (11).
Le glucose est le substrat énergétique indispensable au bon fonctionnement du tissu nerveux. De plus, d'après de récentes recherches (11), la mémoire serait liée à la quantité de glucose présent dans le cerveau. L'ingestion de glucose, surtout vers la fin d'un exercice mental, améliorerait donc les performances cognitives d'un sujet non diabétique. D'après une étude menée à l'université de Kyushu à Fukuoka au Japon(11), des souris ayant reçu une dose de glucose exactement deux heures avant un exercice de mémoire spatial se souvenaient beaucoup mieux des disposition des différents objet le lendemain que les autres souris soumises à ce même exercice. Dans le cas présent, l'ingestion de glucose n'accélère pas la vitesse d'apprentissage le jour de l'exercice, mais les souris semblent mieux se souvenir le lendemain des choses appris la veille.
schéma : glucose sous forme de carrés de sucre
-les vitamines B :
Dans le cadre de la mémoire, les vitamines B participent à la synthèse des neurotransmetteurs indispensables au fonctionnement de la mémoire comme l'adrénaline, la sérotonine, la myéline, la noradrénaline, la gama-aminobutryate et l'acétylcholine. D'après les résultats de tests portants sur la mémoire (8), les personnes d'un age avancé possédants un bon apport en vitamines C, B1, B2, B6 et B9 obtenaient de meilleurs résultats que les sujets jeunes ayant un mauvais apport en ces vitamines. On a remarqué que des rats sevrés et carencés en vitamine B9 souffrent d'un retard dans l'apprentissage des techniques d'évasion dans le cadre de la mémoire dans l'espace (8).
schéma : légumes riches en vitamines B
-la vitamine E
La vitamine E est un antioxydant liposoluble qui interrompt les réactions en chaîne de l'organisme. Elle assure le maintient des structures et fonctions neurologiques car elle protége l'intégrité des membranes, de plus, elle participe à la régénérescence des axones du système nerveux. Donc, son administration à des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, diminuerait la détérioration de leur mémoire fonctionnel (8).
schéma : fruits et légumes riches en vitamines E
-la modification du NMDA :
De récentes recherches, menées à l'université de Princeton par le groupe de Joe Tsien (10), montrent qu'une modification du récepteur NMDA peut améliorer la LTP de souris adultes :
Lorsqu'on mémorise une information, un influx nerveux part de nos organes des sens vers le cerveau via les neurones. Quand l'influx nerveux passe d'un neurone à l'autre, le passage se produit au niveau des synapses et la potentialisation à long terme s'effectue. C'est là qu'entre en jeu le récepteur NMDA. On a vu précédemment que, lors du passage d'une synapse à une autre, l'information qui se trouvait sous forme d'influx nerveux change de nature et devient chimique. Ce changement de nature se produit grâce aux neurotransmetteurs qui sont libérés pendant le transit entre les deux synapses. Parmi tout les récepteurs qui entrent en jeu, il y a le récepteur NMDA ( N-méthyl-D-aspartate ). Ce récepteur a plusieurs composant dont le NR2B. L'équipe de Joe Tsien (10) s'est intéressée à ce composant, car elle a remarqué que le NR2B était présent chez les souris encore jeune, mais que plus la souris devient âgée, plus le NR2B disparaissait pour laisser ça place au NR2A. De plus, les chercheurs ont remarqué que quand la souris est jeune, la potentialisation à long terme s'effectue mieux, donc la souris mémorise mieux étant jeune. Ils en ont conclut que la LTP chez la souris était en rapport avec le NR2B, composant du NMDA. Ils ont conclut que la souris mémorise mieux si elle possède le composant NR2B, plutôt que le composant NR2A L'idée que les chercheurs ont eu était de modifier le récepteur NMDA d'une souris adulte en replaçant le composant NR2A par le NR2B censé produire une meilleur potentialisation à long terme. L'expérience a réussi, la souris a obtenu de meilleurs résultats que les autres dans six différents tests de mémoire. La modification du NMDA n'a pas eu tellement d'effet dans l'hippocampe. On suppose que le récepteur NMDA dépend de la plasticité liée à la formation de souvenir associatifs.
schéma :neurotransmetteurs et récepteurs mis en jeu durant le passage de l'information sous forme chimique d'une synapse d'un neurone à une autre synapse d'autre neurone
-Ginkgo biloba :
Le Ginkgo biloba est une plante originaire d'Asie, dans les régions alentours de la Chine et de l'Inde.
schéma :feuille de l'arbre de Ginkgo biloba
Une étude menée sur des rats ((2) rapport de David Laflamme) nous montre comment le ginkgo biloba est supposé agir sur notre mémoire. L'expérience se déroule de la façon suivante : Les chercheurs ont pris plusieurs rats. Ils leur ont à tous administré une dose de scopolamine, substance qui a pour fonction d'inhiber la mémoire. Certains des rats ont reçu en plus une injection d'extrait de ginkgo biloba. Suite à quelques exercices, les chercheurs ont remarqué que les rats ayants seulement reçu de la scopolamine étaient totalement amnésiques, tandis que les rats ayants reçu en plus du ginkgo arrivaient très bien à mémoriser. Ce qui signifie que l'extrait de ginkgo a inversé l'effet inhibiteur de la scopolamine.
Les chercheurs ont déduit que cette plante agirait, à l'échelle moléculaire, selon un des 5 modes d'action suivant :
1. L'extrait de Ginkgo pourrait être un inhibiteur de l'acétylcholinestérase (l'acétylcholinestérase est le récepteur de l'acétylcholine), cela augmenterai donc la quantité d'acétylcholine (l'acétylcholine est un neurotransmetteur essentiel dans le processus de mémorisation) disponible en empêchant sa dégradation et augmenterai alors l'efficacité et la durée de la transmission synaptique cholinergique.
2. Il pourrait aussi agir sur les cholines acétyltransférases qui sont les producteurs d'acétylcholine, car une plus grande quantité d'acétylcholine engendre une meilleure transmission synaptique
3. Il pourrait agir postsynaptiquement (au niveau de la deuxième des deux synapses sollicités, pendant le passage de l'influx nerveux), directement sur les récepteurs muscariniques (récepteur présents dans les synapses). Il modulerait donc la réception de l'acétylcholine sur le récepteur muscarinique, ce qui augmenterait l'efficacité de la transmission synaptique
4. Il pourrait, présynaptiquement (au niveau de la première des deux synapses sollicités pendant le passage de l'influx nerveux), ralentir l'ouverture des canaux potassium, ce qui augmenterait la durée de la dépolarisation du bouton synaptique, ce qui libérerait beaucoup plus de molécules d'acétylcholine. Cela aboutirait à une meilleure transmission synaptique.
5. Il pourrait agir sur les canaux calcium. Il faciliterait et maintiendrait leur ouverture, ce qui permettrait une plus grande dépolarisation des vésicules synaptiques favorisant une plus grande libération d'acétylcholine, donc une meilleure transmission synaptique.
schéma : illustration de la façon dont l'extrait de Ginkgo biloba est supposé agir sur la mémoire du rat
-le piracétam :
Il module les taux de stéroïdes. Les taux plasmatiques de stéroïdes affectent l'apprentissage et la mémorisation des taches simples
-Le Gotu Kola :
Le Gotu Kola ou Centella asiatica est une plante qui se trouve en Inde, Chine, Australie, Madagascar, Afrique et Pacifique Sud dans les régions plutôt humides (10). Il est utilisé dans la médecine traditionnelle indienne. Il a pour réputation d'apporter longue vie et bonne santé. Selon des études, il ralentirait la fréquence cardiaque et abaisserait la tension artérielle. Il aurait aussi des vertus antibactériennes et elle accélérerait la cicatrisation des plaies. On suppose qu'il a un effet sur l'anxiété et le stress. On retrouve son utilisation surtout chez les personnes soumises à de grosses pressions dues à leur travail ou à leur mode de vie. On pense également que le Gotu Kola améliore la circulation du cerveau et, donc, qu'il le préserve, en quelque sorte, des dommages dus au vieillissement. Quant à son action sur la mémoire, on suppose qu'il agit de façon similaire au Ginkgo Biloba (2).
Mais son utilisation peut être néfaste chez les femmes enceintes, de plus certaines souris soumises à des doses trop importante de Gotu Kola ont développé des cancers (santé canada,direction des médicaments, septembre 1995), bien qu'on aie jamais prouvé que ce produit soit cancérigène pour l'homme. La vente de l'extrait de Gotu Kola est interdite au Canada, par contre, la vente de la plante entière est autorisée.
-l'acétyl L-carnitine :
On appelle acétyl L-caritine la forme active de l'acide aminé L-caritine. L'acétyl L-caritine a la faculté de facilité le transport des acides gras dans les mitochondries, de plus, elle optimise leur conversion en énergie, puis, en muscles. Les vendeurs de produits censés ralentir le vieillissement flattent ses vertus en disant qu'elle contribue à la régénération cellulaire, qu'elle préserve la jeunesse du cœur, qu'elle assure la protection du cerveau, ou bien encore, qu'elle prévient la cataracte. Il est dit que l'acétyl L-caritine protège contre la cessation du flux sanguin dans le cerveau, autrement dit, contre l'ischémie cérébrale. D'après une étude menée dans une unité de gériatrie et de neurologie (7), des patients âgés ont subit un traitement qui consistait à recevoir un placebo pendant 30 jours, puis 500mg d'acétyl-L-caritine par jour pendant une période de 90 jours et, enfin, de nouveau un placebo pendant 30 jours. Les résultats ont été concluants, des améliorations dans les aspects comportementaux émotionnels, affectifs et relationnels ont été relevés, ainsi qu'une amélioration de la mémoire à long terme a été remarquée quand les patients ont passé le «Mini Mental State Examination », test pour évaluer la mémoire. Une autre étude menée, cette fois-ci, sur des patients âgés d'environ 40 ans et souffrants de la maladie d'Alzheimer a montré qu'une supplémentation en acétyl-L-caritine de 2500 mg après les repas ralentissait la détérioration des scores de mémoire dus à cette maladie.
_ Peut -on améliorer sa mémorisation ?
Pour préserver sa mémoire, il faut tout d'abord avoir une bonne alimentation. Le sommeil joue également un rôle très important dans la consolidation des informations acquis pendant la journée. Il est recommandé de dormir environ 8 heures par nuit. La consommation d'alcool et de tabac nuit à notre mémoire du fait des dégâts qu'ils causent au cerveau.
Selon Van der Linden, la mémoire n'est pas un muscle, c'est-à-dire que qu'on ne peut améliorer ses capacités mémorielles juste en s'exerçant au mots croisé, par exemple.
Interview :
Je suis allé à la rencontre de Martial Van der Linden, professeur de psychologie à l'université de Genève. Lors de cet interview, je lui ai demandé son avis sur ce qu'il pensait des substances censées améliorer la mémoire :
*A Genève, est-ce qu'il existe des chercheurs spécialisés dans la recherche de substances visant à améliorer la mémoire ?
M.V.d.L : Oui, à Genève, il existe des chercheurs à la faculté de médecine qui s'intéressent aux substances et aux neuromédiateurs qui sont impliqué dans la mémoire.
*Lors d'une expérience, comment choisit-on le produit qu'on va tester ?
M.V.d.L : Parfois, les choix sont un peu faits par hasard, et puis, des choix sont faits sur des models qui existent déjà, par exemple, de manipuler tel ou tel composant. Aussi, on choisit des substances à tester en rapport à ce qu'on connaît de telle ou telle région cérébrale impliquée dans la mémoire et on sait que tel neuromédiateur est plus en lien avec tel région cérébrale. Par exemple, si on dit que l'hippocampe est une région importante dans la mémoire, on va probablement tester des substances ou des neuromédiateurs qui sont très en relations avec les régions hippocampiques.
*Dans les expériences que l'ont voit, souvent les ''cobayes'' sont des rats ou des souris. Est-ce que les résultats obtenus sur des rats ou des souris sont similaires à ceux qu'on obtiendrait sur des humains ? 'Dans quelle mesure ?
M.V.d.L : Très partiellement, car il y a des processus mnésiques qui sont très spécifiques à l'espèce humaine. Par exemple, la capacité de se projeter dans le future ou dans la passé est probablement une capacité essentiellement humaine, peut être aussi aux grands singes, mais en tout cas pas chez le rat. Donc, les résultats auront une ressemblance très partielle. Peut être qu'on va aboutir sur des résultats qui auront une pertinence sur des mécanismes fondamentaux comme la consolidation, etcMais quand on arrive à des système de mémoire, tel la mémoire épisodique, ou la capacité de prendre conscience, ces mécanismes sont à mon avis peut explorable chez des rats. Les rats sont utiles pour voir les mécanismes de base.
*Sur Internet, on voit beaucoup de publicité pour des substances censées améliorer la mémoire, est ce qu'il existe, à votre avis, une substance prometteuse ?
M.V.d.L : Non. Actuellement, il n'y a aucune substance dont on pourrait dire qu'elle va améliorer le fonctionnement de la mémoire, par exemple, chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
* Il y a quant même des études qui montrent que ses substances ont une efficacité, par exemple, il y a la modification du récepteur NMDA chez les souris, qu'en pensez vous ?
M.V.d.L : Actuellement, à l'échelle humaine, non. Mais, ça n'empêche pas qu'il y ait des éléments qui permette de nous dire qu'on trouvera peut être dans le future, mais actuellement non.
*Quelle hygiène de vie et alimentation devrait on avoir pour dégrader notre mémoire le moins possible ?
M.V.d.L : Une alimentation normale convient très bien. Quand on nous dit qu'il faut manger du poisson, ou des conseil dans ce genre là, c'est de la rigolade. Il faut bien dormir, car le sommeil joue un rôle important dans la mémoire. Evidemment, quand on mémorise, il ne faut pas avoir bu ou fumer. Car fumer, à la fois du tabac ou du cannabis, a des effets négatifs sur la mémoire. De plus la consommation répétée d'alcool a des effets très néfastes sur la mémoire.
*Est-ce qu'il serait conseillé de consommer du glucose avant de mémoriser, car une expérience (11) montrait que des souris ayant consommé du glucose mémorisaient mieux ?
M.V.d.L :J'ai franchement des doutes de l'impacte de ça chez l'homme. Plutôt que de manger du chocolat, il faut essayer de comprendre la matière. Par contre, il faut s'oxygéner. Quand on reste trois ou quatre heures à réviser, il est bon d'aller marcher une demi heure pour s'oxygéner. Mais rien n'empêche de prendre une boisson sucrée, ça ne peut pas faire de tort. Mémoriser n'est pas autre chose que comprendre. A part pour mémoriser des dates, car il n'y a rien à comprendre. Donc il faut trouver d'autres procédés mnémotechniques pour faire des associations (car il n'y a pas de lien entre la date et l'événement qu'il lui correspond). Ce qu'on doit faire, c'est créer des liens là où il n'y en a pas.
*A l'école, souvent on apprends pour un examen, puis on oublie quelque temps plus tard. Comment cela se fait il ? Comment faudrait-t-il apprendre pour bien mémoriser à long terme ?
M.V.d.L : C'est qu'on a mal mis en mémoire, car si on a bien mis en mémoire, ça reste. Si, par exemple, on ne se souvient plus trois semaines plus tard des réponses d'un examen, c'est qu'on a mal encodé l'information. On est resté à un niveau superficiel. De plus, si on est motivé, intéressé par la branche qu'on étudie, on met en place un encodage plus profond, plus élaboré. Tandis que quand on n'est pas motivé, on reste à un niveau superficiel, on ne fait que de la répétition par cœur. Quand on ne fait que d'apprendre par cœur, on aura peut être une bonne note à l'examen, mais trois semaines pus tard on ne se souviendra plus des réponses. Tandis que quand on essaie de comprendre, on organise, on crée des fils qu'on va retirer lors de l'examen.
*Qu'est ce que vous pensez que les enseignants devraient savoir sur la mémoire pour mieux enseigner à leurs élèves ?
M.V.d.L : Ils doivent savoir que la mémoire n'est pas un muscle, que mémoriser n'est pas autre chose que comprendre, qu'il vaut mieux faire de l'apprentissage espacé dans le temps plutôt que d'apprendre de façon massée. Il y aurait plein de choses à enseigner aux enseignants. Parce que beaucoup de gens on la conception fausse que la mémoire est un muscle et qu'il faut l'entraîner, mais faire beaucoup de mots croisés va peut être faire qu'on soit fort en mots croisés, mais ce n'est pas pour ça qu'on sera meilleur dans d'autres domaines. Mémoriser c'est organiser l'information pour mettre des fils en mémoire qui vont nous permettre d'accéder à la bonne information. Plus on organise notre matériel à mettre en mémoire, plus on fait des liens, plus on va retirer des choses.
_ Le rôle de la recherche à Genève :
Lors de mon interview avec Martial Van der Linden, je lui ai demandé la contribution des chercheurs genevois dans le domaine de la mémoire. D'après ses réponses, on voit que Genève est une ville où beaucoup de recherches sont effectuées sur la mémoire. Des chercheurs genevois étudient les substances qui influent sur la mémoire, notamment, à la faculté de médecine.
* Ces dernières années, il y a eu beaucoup d'avancées dans la recherche sur la mémoire, quelle contribution l'université de Genève a apporté dans ces avancées ? Quelle a été la contribution de votre équipe ?
M.V.d.L : Nous avons travaillez sur plusieurs domaines. Particulièrement, le lien entre mémoire et émotion. C'est montrer en quoi l'émotion contribue à améliorer le fonctionnement de la mémoire. On a aussi travaillez sur les relations qui existent entre le fait de récupérer un événement passé et la capacité d'imaginer un événement future, on a montré que c'était les mêmes mécanismes. Donc, on a montrer que, par exemple, essayer de se souvenir de ce qui nous est arrivé un jour et s'imaginer un événement futur comme notre anniversaire correspond au même mécanisme. Nous avons aussi tenté d'explorer si un patient amnésique à la suite d'une lésion qui touche l'hippocampe, donc le patient ne peut plus se souvenir des épisodes qu'il a personnellement vécus, peut néanmoins apprendre des nouvelles choses comme du vocabulaire, ou de nouvelles connaissances alors qu'il n'est pas capable de se souvenir d'anciens épisodes. C'est ce qu'on appelle la dissociation entre mémoire sémantique et mémoire épisodique. Nous avons aussi travaillez sur ce qu'on appelle la mémoire de travaille ou la mémoire à court terme, c'est-à-dire, la capacité de retenir de petites quantités d'informations. Nous avons regardé quelles régions du cerveau sont sollicitées pour la mémoire de travail.
*Sur quel sujet les chercheurs genevois travaillent-ils le plus actuellement ?
M.V.d.L : Actuellement, d'autres chercheurs à Genève travaillent sur la nature de ce qu'on appelle les confabulations, c'est-à-dire, des patients qui, à la suite d'une lésion cérébrale, ne savent plus où ils sont. Par exemple, s'ils sont à l'hôpital et on leur demande où ils sont, ils vont répondre qu'ils sont à l'hôtel ou en vacances Les chercheurs essayent de voir quels mécanismes gouverne ce phénomène.
*A Genève, est-ce qu'il existe des chercheurs spécialisés dans la recherche de substances visant à améliorer la mémoire ?
M.V.d.L : Oui, à Genève, il existe des chercheurs à la faculté de médecine qui s'intéressent aux substances et aux neuromédiateurs qui sont impliqué dans la mémoire.
Parmi les substances évoquées deux chapitre précédemment, on peut distinguer plusieurs catégories. Certaines substances agissent directement sur la mémoire ( NR2B, le ginkgo biloba, le piracétam, le gotu kola), tandis que d'autres n'agissent pas directement sur la mémoire, mais plutôt de façon indirect( glucose, vitamine B, vitamine E, acétyl-L-carnitine) . L'effet de ces substances se conclut également par une amélioration de la mémorisation. On remarque que les expériences montrant l'efficacité de substances comme le ginkgo biloba (2) ou le gotu kola sont fait dans des circonstances spéciales. La plupart du temps, les expériences sont fait sur des rats ou des souris, dans des conditions spéciales. Tandis que les autres substances agissant indirectement sur la mémoire ont une efficacité apparemment plus généralisée. On voit, par exemple, que le glucose ou la vitamine B sont des éléments essentiels au bon fonctionnement du cerveau. Son bon apport se traduit par le bon fonctionnement du cerveau que ce soit chez une personne âgée comme pour une personne qui ne soit pas spécialement âgée. De plus, d'après Martial Van der Linden, les substances améliorants la mémoire sont à un stade embryonnaire. Des résultats positifs ont été obtenus sur des rats ou des souris (2 ,10), mais pas encore sur des hommes d'après lui. Le rat a un système de mémoire très basique par rapport à nous. Il n'a pas la faculté de se projeter dans le passé ou d'effectuer des tâches complexes que notre cerveau arrive à faire. Le fonctionnement de la mémoire chez le rat est similaire à l'homme à un niveau très basique (consolidation, encodage, etc), c'est pourquoi, il est plus facile d'obtenir des résultats positifs avec des rats qu'avec des humains. De plus, Van der Linden est un peu réticent au fait de prendre du glucose avant de mémoriser : Certes, chez les souris, l'absorption de glucose a un effet, car le cerveau d'une souris est beaucoup moins développé que celui de l'homme, donc l'effet qu'aura une substance sur la mémoire d'une souris sera très marqué, mais chez l'homme, c'est peu probable. D'après lui, il n'y a pas d'autres moyens de mémoriser que d'apprendre et de comprendre. La mémoire est une mise en place de fils, de liens entre chaque élément. La mémoire est liée à la compréhension, mieux on comprend, mieux on mémorise. Pour Van der Linden, il vaut mieux commencer par mettre en place un bon système de mémorisation avant de chercher à consommer des substances ou des médicaments pour mieux mémoriser. Il est clair qu'il ne faut pas avoir bu ou fumer pendant qu'on mémorise, car ça aura un impact négatif sur notre mémorisation, mais une alimentation normale est bien suffisante pour ne pas détériorer notre mémoire. De son point de vue, on a pas, particulièrement, besoin de consommer du glucose ou toutes autres substances supplémentaires avant d'apprendre quelque chose.
On voit ici plusieurs opinions différentes, car Van der Linden est réticent à l'encontre de ces substances, mais on voit dans l'expérience menée sur l'acétyl-L-carnitine (7) que des patients, certes âgés, mais humains ont montré des réactions positives à l'absorption de substances visant à améliorer la mémoire. Les études portées sur les vitamines B et E suivent le point de vue de Van der Linden, car elles nous montrent que sans ces vitamines notre mémoire ne fonctionne pas bien, mais leur absorption excessive n'a aucun effet positif sur la mémoire.
Nous avons vu que la mémoire est en fait une empreinte que laisse un souvenir sur la synapse qu'il traverse, c'est ce qu'on appelle la potentialisation à long terme. La mémoire ne se trouve pas en un organe à un endroit précis du cerveau, mais, c'est en fait des stockages mnésiques qui s'effectuent dans plusieurs endroits différents du cerveau. Il existe plusieurs mémoires : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme, la mémoire déclarative ou explicite qui repose sur la mémoire à long terme qui comprend la mémoire épisodique et la mémoire sémantique et, enfin, il y a la mémoire procédurale ou implicite.
L'équipe du professeur Van der Linden à Genève a étudié la dissociation entre la mémoire sémantique et la mémoire épisodique et elle a aussi travaillé sur la mémoire à court terme, appelé également mémoire de travail.
Nous avons aussi vu quelques substances dites comme ayant un effet sur la mémoire. Nous avons vu qu'on pouvait séparer ses substances en deux catégories : les substances ayant un effet direct sur la mémoire et celles ayant un effet indirect sur la mémoire. Certaines expériences nous montre que ces substances ont un effet sur la mémoire humaine, par exemple, l'étude de l'acétyl-l-carnitine (7), d'autres opinions comme celui de Van der Linden nous dit qu'il n'y a, à l'heure actuelle, aucune substance qui aie un effet sur la mémoire humaine.
Les expériences vues précédemment nous montre que ces substances ont un effet positif sur la mémoire des souris ou des rats, mais, à l'échelle humaine, il n'y a pas vraiment de preuves concrètes de l'efficacité positive de substance sur notre mémoire. De plus, l'ingestion de glucose ou de vitamine en plus d'une alimentation normale n'a, d'après Van der Linden, pas un réel impacte sur la mémoire de l'homme. Le cerveau humain a tellement de facultés qu'il serait difficile d'influencer notre mémoire en ingérant une dose supplémentaire de glucose ou de vitamine que celle nécessaire à notre bon fonctionnement. Le moyen le plus efficace de mémoriser reste encore la compréhension. Plus on comprend, plus on s'intéresse, plus on mémorise. En observant les études vues précédemment et en tenant en compte l'interview du professeur Van der Linden, on peut dire qu'à l'heure actuelle, il existe des substances qui ont une influence sur la mémoire des rats ou des souris, car le cerveau de ces petits animaux est beaucoup moins développé que le notre, mais il n'existe apparemment pas de substances qui ait une influence concrète sur la mémoire de l'homme.
Remerciements :
Je remercie François Lombard, enseignant de biologie au collège Calvin, pour son accompagnement qui a permis la réalisation de ce travail de maturité. Je remercie également Martial Van der Linden, professeur à l'université de Genève, qui m'a accordé un peu de son temps pour une interview qui m'a été très utile pour m'éclairer sur le rôle des chercheurs genevois dans le cadre de la mémoire.
INTERVIEW DE MARTIAL VAN DER LINDEN
* Ces dernières années, il y a eu beaucoup d'avancées dans la recherche sur la mémoire, quelle contribution l'université de Genève a apporté dans ces avancées ? Quelle a été la contribution de votre équipe ?
Nous avons travaillez sur plusieurs domaines. Particulièrement, le lien entre mémoire et émotion. C'est montrer en quoi l'émotion contribue à améliorer le fonctionnement de la mémoire. On a aussi travaillez sur les relations qui existent entre le fait de récupérer un événement passé et la capacité d'imaginer un événement future, on a montré que c'était les mêmes mécanismes. Donc, on a montrer que, par exemple, essayer de se souvenir de ce qui nous est arrivé un jour et s'imaginer un événement futur comme notre anniversaire correspond au même mécanisme. Nous avons aussi tenté d'explorer si un patient amnésique à la suite d'une lésion qui touche l'hippocampe, donc le patient ne peut plus se souvenir des épisodes qu'il a personnellement vécus, peut néanmoins apprendre des nouvelles choses comme du vocabulaire, ou de nouvelles connaissances alors qu'il n'est pas capable de se souvenir d'anciens épisodes. C'est ce qu'on appelle la dissociation entre mémoire sémantique et mémoire épisodique. Nous avons aussi travaillez sur ce qu'on appelle la mémoire de travaille ou la mémoire à court terme, c'est-à-dire, la capacité de retenir de petites quantités d'informations. Nous avons regardé quelles régions du cerveau sont sollicitées pour la mémoire de travail.
*Sur quel sujet les chercheurs genevois travaillent-ils le plus actuellement ?
Actuellement, d'autres chercheurs à Genève travaillent sur la nature de ce qu'on appelle les confabulations, c'est-à-dire, des patients qui, à la suite d'une lésion cérébrale, ne savent plus où ils sont. Par exemple, s'ils sont à l'hôpital et on leur demande où ils sont, ils vont répondre qu'ils sont à l'hôtel ou en vacances Les chercheurs essayent de voir quels mécanismes gouverne ce phénomène.
*A Genève, est-ce qu'il existe des chercheurs spécialisés dans la recherche de
substances visant à améliorer la mémoire ?
Oui, à Genève, il existe des chercheurs à la faculté de médecine qui s'intéressent aux substances et aux neuromédiateurs qui sont impliqué dans la mémoire.
*Sur Internet, on voit beaucoup de publicité pour des substances censées améliorer la mémoire, est ce qu'il existe, à votre avis, une substance prometteuse ?
Non. Actuellement, il n'y a aucune substance dont on pourrait dire qu'elle va améliorer le fonctionnement de la mémoire, par exemple, chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
* Il y a quant même des études qui montrent que ses substances ont une efficacité, par exemple, il y a la modification du récepteur NMDA chez les souris, qu'en pensez vous ?
Actuellement, à l'échelle humaine, non. Mais, ça n'empêche pas qu'il y ait des éléments qui permette de nous dire qu'on trouvera peut être dans le future, mais actuellement non.
- Dans les expériences que l'ont voit, souvent les ''cobayes'' sont des rats ou des souris. Est-ce que les résultats obtenus sur des rats ou des souris sont similaires à ceux qu'on obtiendrait sur des humains ? ''dans quelle mesure ?
Très partiellement, car il y a des processus mnésiques qui sont très spécifiques à l'espèce humaine. Par exemple, la capacité de se projeter dans le future ou dans la passé est probablement une capacité essentiellement humaine, peut être aussi aux grands singes, mais en tout cas pas chez le rat. Donc, les résultats auront une ressemblance très partielle. Peut être qu'on va aboutir sur des résultats qui auront une pertinence sur des mécanismes fondamentaux comme la consolidation, etcMais quand on arrive à des système de mémoire, tel la mémoire épisodique, ou la capacité de prendre conscience, ces mécanismes sont à mon avis peut explorable chez des rats. Les rats sont utiles pour voir les mécanismes de base.
-Lors d'une expérience, comment choisit-on le produit qu'on va tester ?
Parfois, les choix sont un peu faits par hasard, et puis, des choix sont faits sur des models qui existent déjà, par exemple, de manipuler tel ou tel composant. Aussi, on choisit des substances à tester en rapport à ce qu'on connaît de telle ou telle région cérébrale impliquée dans la mémoire et on sait que tel neuromédiateur est plus en lien avec tel région cérébrale. Par exemple, si on dit que l'hippocampe est une région importante dans la mémoire, on va probablement tester des substances ou des neuromédiateurs qui sont très en relations avec les régions hippocampiques.
-Qu'est ce qu'il faudrait faire pour mieux mémoriser en général ? Pour un travail scolaire ?
Premièrement, la mémoire n'est pas un muscle. La mémoire c'est, avant tout, mettre en place une bonne stratégie d'organisation de l'information. Plus vous comprenez bien une matière, plus vous la mémorisez. Comprendre c'est organiser. Il faut organiser en partie distincte, essayer de lier chaque élément de la matière à des éléments qu'on connaît déjà. Essayer de récupérer une information c'est essayer de trouver un fil. Plus la matière est bien organisée dans notre mémoire, plus on aura moyen de la récupérer l'une après l'autre. Deuxièmement, il vaut mieux étudier de manière espacée, dans le temps, que de manière ramassée.
-A l'école, souvent on apprends pour un examen, puis on oublie quelque temps plus tard. Comment cela se fait il ? Comment faudrait-t-il apprendre pour bien mémoriser à long terme ?
C'est qu'on a mal mis en mémoire, car si on a bien mis en mémoire, ça reste. Si, par exemple, on ne se souvient plus trois semaines plus tard des réponses d'un examen, c'est qu'on a mal encodé l'information. On est resté à un niveau superficiel. De plus, si on est motivé, intéressé par la branche qu'on étudie, on met en place un encodage plus profond, plus élaboré. Tandis que quand on n'est pas motivé, on reste à un niveau superficiel, on ne fait que de la répétition par cœur. Quand on ne fait que d'apprendre par cœur, on aura peut être une bonne note à l'examen, mais trois semaines pus tard on ne se souviendra plus des réponses. Tandis que quand on essaie de comprendre, on organise, on crée des fils qu'on va retirer lors de l'examen.
- Qu'est ce que vous pensez que les enseignants devraient savoir sur la mémoire pour mieux enseigner à leurs élèves ?
Ils doivent savoir que la mémoire n'est pas un muscle, que mémoriser n'est pas autre chose que comprendre, qu'il vaut mieux faire de l'apprentissage espacé dans le temps plutôt que d'apprendre de façon massée. Il y aurait plein de choses à enseigner aux enseignants. Parce que beaucoup de gens on la conception fausse que la mémoire est un muscle et qu'il faut l'entraîner, mais faire beaucoup de mots croisés va peut être faire qu'on soit fort en mots croisés, mais ce n'est pas pour ça qu'on sera meilleur dans d'autres domaines. Mémoriser c'est organiser l'information pour mettre des fils en mémoire qui vont nous permettre d'accéder à la bonne information. Plus on organise notre matériel à mettre en mémoire, plus on fait des liens, plus on va retirer des choses.
Quelle hygiène de vie et alimentation devrait on avoir pour dégrader notre mémoire le moins possible ?
Une alimentation normale convient très bien. Quand on nous dit qu'il faut manger du poisson, ou des conseil dans ce genre là, c'est de la rigolade. Il faut bien dormir, car le sommeil joue un rôle important dans la mémoire. Evidemment, quand on mémorise, il ne faut pas avoir bu ou fumer. Car fumer, à la fois du tabac ou du cannabis, a des effets négatifs sur la mémoire. De plus la consommation répétée d'alcool a des effets très néfastes sur la mémoire.
-Est-ce qu'il serait conseillé de consommer du glucose avant de mémoriser, car une expérience (11) montrait que des souris ayant consommé du glucose mémorisaient mieux ?
J'ai franchement des doutes de l'impacte de ça chez l'homme. Plutôt que de manger du chocolat, il faut essayer de comprendre la matière. Par contre, il faut s'oxygéner. Quand on reste trois ou quatre heures à réviser, il est bon d'aller marcher une demi heure pour s'oxygéner. Mais rien n'empêche de prendre une boisson sucrée, ça ne peut pas faire de tort. Mémoriser n'est pas autre chose que comprendre. A part pour mémoriser des dates, car il n'y a rien à comprendre. Donc il faut trouver d'autres procédés mnémotechniques pour faire des associations (car il n'y a pas de lien entre la date et l'événement qu'il lui correspond). Ce qu'on doit faire, c'est créer des liens là où il n'y en a pas.
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