Sanary 2004
C'est par une fraîche matinée que le groupe de Sanary 2004 au complet
se retrouve pour le départ vers le Sud de la France. La bonne humeur
(et la somnolence) règnent, et, les premiers imprévus sans importance
affrontés – la remorque ne pouvant contenir tous les vélos
– nous partons pour notre premier trajet à bord de « Sanary
Airlines ».
465 Kilomètres plus tard, après un trajet sans encombres, nous
arrivons à Sanary-sur-Mer (We hope you enjoyed your flight etc.)
le cœur léger quoique l'estomac en boule, suite à la dégustation
du délicieux gâteau au chocolat de Mélanie qui ne pourra
malheureusement jamais être départagé du fondant au chocolat
de Mikhail, celui-ci ayant subi quelques dommages suite à un faux pas
de... Mikhail en personne, soit-dit en passant... Nous sommes accueillis par
un soleil éclatant et par une légère brise, qui répand
la douce odeur des pinèdes omniprésentes dans le sud de la France
(bien que cela soit moins romantique, elle répand aussi de la poussière
dans nos tentes). Nous voilà donc au « Centre Azur »,
où nous passerons le reste de la semaine.
Aussitôt les tentes aménagées et les lits grinçants
testés, l'équipe au total se rue vers la plage, pour un premier
contact avec la mer méditerranée, étonnamment chaude par
rapport... Au lac Léman (hé oui, on l'avait déjà
oublié, celui-là...) ! Une ambiance joyeuse règne,
bien que tout le monde soit un peu fatigué suite aux 6h passées
dans le car. Les filles somnolent au soleil, les garçons jouent ou foot
ou regardent les filles somnoler au soleil, tandis que Mikhail patauge dans
l'eau, afin de montrer à tout le monde qu'il est gardien de Water-Polo.
La semaine s'annonce agréable et surtout riche en découvertes !
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip ! Mardi matin. 7h précises. Le
réveil sonne durant 15 minutes au moins, jusqu'à ce que M. Lombard
se réveille, et réduise l'objet perturbateur au silence. Je tiens
personnellement à le féliciter pour l'amélioration de son
temps de réaction au fil des jours, allant jusqu'à atteindre un
score parfait pour le dernier matin, pour lequel M. Lombard s'est passé
de réveil.
Mais passons aux choses sérieuses : Après un bon petit déjeuner,
nous enfourchons nos vélos pour faire de la plongée à environ
30 minutes de route du centre Azur. Divisés en trois groupes, celui de
Muriel, M. Lombard et M. Pittard, nous découvrons enfin la flore et la
faune marine des côtes Françaises. Suivant les instructions reçues
la veille, chacun commence déjà à chercher un spécimen
à étudier, tout en essayant de faire tenir ses plombs derrière
son dos et d'éviter de perdre le petit sachet en plastique servant à
ramasser nos diverses trouvailles.
L'après-midi même, nous observons, oui Monsieur le Directeur, nous
observons et étudions nos trouvailles, et chacun commence à rédiger
une fiche d'informations sur l'espèce en question qui figurera sur le
site Internet de Sanary. C'est après un travail intense et acharné
que les uns se dirigent au bord de la mer, tandis que d'autres préfèrent
profiter des installations présentes pour jouer un match de tennis, de
ping-pong ou de volley-ball.
Aux alentours de 20h, nous pique-niquons à la lueur d'un merveilleux
coucher de soleil, tous réunis dans une ambiance joyeuse, échangeant
nos premières impressions à nos confrères biologistes.
La générosité de Monsieur Pittard ira jusque permettre
à certains d'obtenir une deuxième purée de pommes au dessert
(riez seulement, c'est l'un de mes meilleurs souvenirs de ce séjour).
Mercredi matin, encore un jour se lève sur la planète France...
Et on sort doucement de nos rêves... tralalalala... les amateurs de musique
auront compris. Pour les autres, en deux mots :
« DEBOUT ! »
Pardon, là, ça ne fait qu'un mot.
« JE NE LE DIRAI PAS DEUX FOIS !»
Ah, c'est donc pour cela.
Tout cela rappelle le bon vieux temps du service militaire à certains,
et le fait qu'il est temps de se lever à d'autres...
Nous nous rendons à nouveau au même endroit que la veille, pour
y observer ce qui nous aurait échappé le jour précédent.
Le fait que l'endroit nous soit familier ne fait qu'accroître son intérêt,
puisque nous voyons des espèces que nous ne voyions pas le jour précédent.
Les nouvelles découvertes ne manquent donc pas, et les dessous de rochers
nous réservent encore beaucoup de surprises.
Un deuxième après midi de travail intense suit le repas de midi
revigorant, chacun achève la deuxième de ses fiches sur les espèces
qui lui sont assignées. Certains dissèquent un concombre de mer,
d'autres se prennent d'affection pour une anémone, l'activité
bat son plein au laboratoire de campagne du Centre Azur !
Certains participants de Sanary ont déjà fait de la plongée,
d'autres sont habitués à la mer et aux animaux marins. Mais rares
sont ceux qui ont déjà vécu l'expérience de faire
de la plongée de nuit. C'est à ce propos que nous quittons le
Centre Azur en début de soirée, en direction de quelques falaises
isolées sur lesquelles nous nous restaurons. Le soleil se couche, la
température baisse, mais la tension monte... L'heure de l'immersion a
sonné. Nous enfilons nos combinaisons, attachons nos poids autour de
la ceinture et testons nos lampes de poche étanchéïsées
une dernière fois. Heureusement que Roland est là pour détendre
l'atmosphère, lui qui possède une combinaison intégrale
de 10cm d'épaisseur au moins ! Divisés en trois groupes,
nous nous réunissons tour à tour sur une petite plateforme naturelle,
avant de nous élancer dans l'eau... finalement plutôt bonne. Héhé.
Il fait plus le malin Roland, il aura trop chaud. L'indescriptible sensation
éprouvée à ce moment est merveilleuse, je dirais même
excitante. Les lampes illuminent bien les fonds marins, et les poissons ont
le surprenant réflexe de se figer lorsque le faisceau d'une lampe est
pointé sur eux ! Ils ne sortent de leur torpeur qu'au moment où
on les effleure, pour s'enfuir à la vitesse de la lumière. On
se croirait dans un véritable documentaire de Cousteau. Après
une heure environ, nous sortons de l'eau, de l'autre côté de la
falaise et montons au sommet, pour prendre nos affaires. Après un quart
d'heure de marche, nous sommes de retour au centre, exténués.
Jeudi matin. Tsoin tsoin. Au programme aujourd'hui : Les Calanques (à
prononcer avec l'accent du midi). « LES CALANNQUES ».
Nous prenons le car pour parcourir les quelques 80 Km qui nous séparent
de Cassis, un charmant petit village, depuis lequel nous prenons un bateau qui
nous dépose dans au pied des Calanques. Il est difficile de décrire
les paysages qui s'ouvrent à nos yeux. Filles de la mer, les calanques
étalent avec fierté la fulgurante beauté d'une nature généreuse
et unique. Nous déposons nos affaires sur une plage de galets, et entrons
dans l'eau sans plus tarder, pour apaiser notre soif de connaissance infinie
(Je me sens poétique depuis quelques lignes, cela passera). Autant les
parois tant appréciées des grimpeurs, alpinistes et autres tarés
sont escarpées et caillouteuses, autant leur parties immergées
sont belles et vivantes, peuplées d'une infinité d'espèces.
Après un pique-nique sous un soleil de plomb, nous commençons
notre montée vers le sommet de la falaise afin de rentrer sur Cassis
à pied. Nous faisons une merveilleuse trouvaille en chemin, en découvrant
une petite plante de Salsepareille ! Qui ne connaît pas la salsepareille ?
C'est Schtroumpfement bon ! Les photos que vous pouvez contempler sur ce
même site vous décriront mieux la vue qui s'offre à nous
lorsque nous finissons notre ascension. Nous surplombons de quelques centaines
de mètres la plage sur laquelle nous nous trouvions vingt minutes auparavant,
et admirons le paysage, en essayant de calculer le nombre de secondes que l'on
mettrait pour toucher le sol si l'on tombait. Nos notions de physique datant
de l'année passée ne sont plus suffisantes et le soleil nous arrache
à la tâche, nous ramenant à des préoccupations plus
actuelles. Il fait chaud. C'est la raison pour laquelle la petite plage sur
laquelle nous redescendons est un parfait prétexte pour se rafraîchir,
avant de reprendre la route. En raison du risque d'incendie, les fumeurs (-euses,
plutôt... ;) Ne pourront « assouvir leur irrépressible
manque de nicotine », l'amande s'élevant à 135 Euros
pour les personnes prises en flagrant délit. Monsieur le Directeur, si
vous avez tenu jusqu'ici, je me permettrais de vous suggérer d'en prendre
de la graine ! Le retour au centre Azur est sans histoires, et une sympathique
soirée libre constitue la cerise sur le gâteau de cette journée
inoubliable.
Vendredi matin. Le réveil est, cette fois, réellement difficile.
5h du matin, M. Lombard particulièrement en forme, sa performance sans
réveil-matin l'ayant mis de bonne humeur, se met en devoir de réveiller
tout le monde. Après un dernier petit déjeuner, nous montons dans
le car (contenant nos bagages préparés la veille, l'organisation
est sans faille). « Ladies and gentlemen, welcome to Sanary Airlines »
Destination du jour: Port-Cros. Arrivés là-bas, nous prenons le
bateau, qui nous conduit sur l'île de Port-Cros. Toujours la même
méditerranée, et le décor change à nouveau. Une
marche de 45 min nous sépare de la réserve naturelle, située
de l'autre côté de l'île. L'eau limpide de Port-Cros à
25 degrés rend le port de la combinaison presque superflu ! Les
poissons se promènent par bancs énormes dans les vastes champs
de Posidonies. De tous ceux que nous avons visités, Port-Cros est l'endroit
contenant la plus grande diversité et quantité d'animaux marins.
Le site est très surveillé et protégé, mais aussi
aménagé pour accueillir des visiteurs, et des panneaux sous-marins
apportent quelques commentaires sur les espèces présentes. Nous
passons l'après midi sur la plage, a plonger ou a bronzer, selon chacun.
Enfin, nous retournons vers le port (Lucas se coltinant le sac de poubelle avec
joie, étant le dernier à être prêt), d'où nous
rejoignons la terre ferme par bateau. « Le meilleur pour la fin »
auront dit certains, permettez moi de corriger avec un optimisme justifié :
« le meilleur tout le temps ! »
Le dîner se déroule dans une Pizzeria, où tout le monde déborde de bonne humeur, chantant un Joyeux anniversaire à Céline notamment, à la joie des autres clients du restaurant. C'est aussi au terme du repas que nous prenons congé de M. Lombard, qui ne fera pas le voyage du retour en notre compagnie. Finalement, tous les Sanariens se réunissent sur la plage au bord de la mer pour une dernière soirée sympathique et animée, dont chacun gardera d'excellents souvenirs. Le retour en bus se déroule sans incidents, si l'on néglige Mikhaïl, qui a eu un peu de peine à concilier le sommeil. Cette soirée aura été le point d'exclamation d'une semaine forte en émotions.
Au nom de tous les élèves, je tiens à remercier M. Lombard et M. Pittard, pour une organisation à toute épreuve, et dont la grande expérience organisant ce voyage nous a permis d'éviter tout incident, ainsi que pour leur patience et leur sympathie. Muriel, qui aura insisté pour se faire appeler par son prénom, pour sa gentillesse et sa bonne humeur, et enfin, Roland, pour son sens de l'humour (n'est ce pas Nadège), ses gros bras, sa patience et son expérience militaire. ;)
Il nous a fallu quelques semaines de plus pour assimiler toutes nos découvertes, et pour réaliser une dure réalité : si l'on retourne des cailloux à Calvin, il n'y aura PAS... de poulpe en dessous.
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