Le schéma ci-dessus précise
en termes d'analyse sémiotique le schéma
précedent. Il fait apparaître tout d'abord la coupure
entre la sphère du langage et celle du monde référentiel.
Il montre ensuite comment sur la base d'un signifié commun connu
et reconnu par les apprenants, ceux-ci sont capable d'apprendre le signifiant
correpondant dans la langue-cible.
Ce modèle, rappelons-le, se fonde sur deux postulats –sur la croyance– que l'image, parce qu'elle ressemble à ce qu'elle représente, est immédiatement compréhensible, ce que nous pouvons formuler plus précisément, de cette façon :
L'un et l'autre de ces postulats ont la vie
dure et se colportent encore aujour-d'hui quand bien même les études
expérimentales et la pratique des ensei-gnants en ont démontré
l'inanité (Peraya, 1982). Les difficultés rencontrées,
d'ordre tant onomasiologique que sémasiologique, suffisent à
le démontrer. L'onomasiologie, qui est l'étude sémantique
des dénominations, prend comme point de départ le signifié,
le concept, et cherche le signifiant qui lui corres-pond. Elle commande
donc à la démarche du destinateur et concerne l'encodage.
De ce point de vue, Tardy (op. cit.) a fort bien montré combien
il est vain de vouloir canaliser complètement la signification d'une
image et comment « chaque détail iconique contraignant (introduit
pour baliser la lecture et désambiguïser la figuration visuelle)
restreint sans doute, à un niveau donné, les errances d'interprétations,
mais, en d'autres points, multiplie les ramifications latérales
et fait que le sens, endigué ici, se met, là-bas, à
déborder de nouveau. » (Coste, 1975 : 7).
Références:
Coste, D. (1975), Les piétinements de
l’image, Etudes de linguistique appliquée, 17, 5-29.
Peraya, D. (1982), Image et langue. Le langage
de l'image, Revue belge de psychologie et de pédagogie, 44,
182.
Tardy, M. (1975), La fonction sémantique
des images, Etudes de linguistique appliquée, 17, 19-43.