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7.4.1 Métaphores concernant la relation personne-machine.

Il existe plusieurs façons de concevoir la relation entre une personne et une machine. La distinction principale est de savoir si le système est considéré comme un outil manipulé par l'utilisateur ou comme un partenaire qui interagit avec l'utilisateur.

Chacun de ces deux paradigmes comporte de nombreuses variantes. La paradigme "agent" couvre différentes formes de relation entre l'agent système et l'agent humain. La métaphore 'collaboration' décrit les systèmes symétriques (Baker, 1989), c'est-à-dire des systèmes dans lesquels l'utilisateur et le système ou accès ont les mêmes possibilités de proposer, de refuser, d'interrompre l'autre, etc. Il s'agit par définition de systèmes à initiative mixte. Le système doit être opportuniste, c'est-à-dire pouvoir intégrer dans sa solution les éléments apportés par l'utilisateur. D'autres formes de relation personne-machine ont été envisagées. La métaphore de la supervision concerne les cas où le système est considéré comme un assistant (Woods et Roth, 1988). Un assistant peut réaliser certaines tâches de façon autonome, mais le résultat final reste sous la responsabilité de l'utilisateur. Dans le même esprit, on trouve les conseillers, souvent des systèmes experts (voir chapitre suivant) qui peuvent fournir à l'utilisateur un diagnostic dans le domaine médical ou une prévision dans le domaine bancaire. Certains systèmes experts sont utilisés comme critiques, c'est-à-dire analysent le travail de l'utilisateur afin d'y noter des erreurs ou de suggérer des amélioration (Schneiderman, 1992).

Dans le paradigme "outil", le système est sous contrôle de l'utilisateur comme un marteau ou un téléphone. Au cours de son histoire, l'homme a inventé de nombreux outils. Les premiers augmentaient ses capacités physiques au travail. Après les outils physiques, vinrent les outils perceptifs qui améliorent notre système perceptif (jumelles, microscope, imagerie médicale,....). L'ordinateur pourrait être caractérisé d'outil cognitif (Woods et Roth, 1988) dans la mesure où il prolonge nos capacités de traitement cognitif. Notez que nous utilisons des outils cognitifs non-informatisés (aide-mémoire, schémas, ...). Si l'utilisateur est passif, on utilise parfois la métaphore de la prothèse; par contre s'il est actif, on parle plutôt d'instrument.

En réalité, un même logiciel peut être perçu selon les deux paradigmes, comme un agent en interaction ou comme un outil. Cette étiquette dépend moins des modalités de l'interaction que des mécanismes d'attribution de l'utilisateur. Suchman (1987) note que lorsque le fonctionnement interne du système est mystérieux pour l'utilisateur, celui-ci a tendance à lui attribuer certaines intentions anthropomorphiques qui lui donne le statut "agent". Par contre, si le système est transparent, l'utilisateur le percevra comme un outil.